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Commentaire de René Job

sur Quand l'Education nationale se lance dans l'apologie de la mondialisation


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René Job (---.---.132.216) 13 décembre 2006 18:49

@ Philippe Renève

Je suis navré mais ce que je dis relève du fait. D’ailleurs quand Friedman attaque Keynes, il ne s’y trompe pas c’est sur les premiers principes, c’est-à-dire sur des considérations strictement anthropologiques et philosophiques.

L’économie peut être une science si et seulement si les économistes acceptent de débattre des premiers principes. Cela pourrait révolutionner ce domaine. Pour l’instant beaucoup de choses sont pré-orientées philosophiquement.

La société est une somme d’individus. L’individu est rationnel. Il suit une logique de centres d’intérêts déterminés par des préférences (besoin/désir/égoïsme). C’est un individu du monde, parfaitement éclairé qui sait déceler toute opportunité. Il peut donc hiérarchiser, ranger et calculer en fonction des offres. L’économie est la science de l’individu réduit à ses dimensions égoïstes et utilitiaristes (= ses envies conscientes et rationalisables). Ainsi vu la mathématisation est possible. Keynes n’a fait qu’agréger des logiques individuelles pour en faire des totalités plus ou moins homogénéisées. A partir de quoi, on peut ajouter comme extension à la micro-économie, la macro-économie qui s’occupe alors des calculs qui portent sur les grands systèmes avec intégration des Etats. Le rôle des Etats, auparavant, étant souvent indéfinis car ne se prêtant pas aux calculs de la micro-économie.

L’Etat est donc traité comme un « individu » entreprenant.

Bon, j’arrête là. C’est bien une idéologie.

N’importe quelle théorie est une idéologie : un ensemble de formes mentales ou idées plus ou moins bien définies. On appelle ça aussi des réseaux conceptuels. Ce qui compte c’est le degré de cohérence du réseau et sa valeur explicative. Globalement les explications, les outils et tout ce qui s’y trouve à l’origine ou par ajout doit s’intégrer de manière satisfaisante. On obtient donc comme résultat(s) que ce qu’on y a mis. Il faut donc discuter de ce qu’on y a mis sans en faire un absolu a-conversationnel.

Aujourd’hui l’économie est présentée comme une science absolue. On n’en discute pas les principes. On discute seulement en son sein dans sa logique à partir de calculs plus ou moins intéressants.

L’économie, c’est une idée de l’homme et du monde. L’économie peut être plurielle. En discutant des premiers principes, on peut donc se donner les moyens d’integrer les acquis des autres sciences « humaines ». Et je ne crois pas que les nouvelles théories économiques établies seront moins calculables que l’actuelle. Elles changeront notre vision du monde et offriront des modèles concurrents.

Etrange que le discours qui prône une saine concurrence cherche à établir son propre monopole.

Mais il est vrai que tout ce qui touche à l’argent, à son accumulation, au sentiment du moi, à la possession et à la propriété, au pouvoir, est tabou. On ne parle des instruments divins. Il serait immoral d’en discuter sérieusement. L’économie est donc a-morale, c’est plus sûr. On parlera donc des « lois naturelle de l’échange ».

La science économique est la nouvelle science divine. Dieu a dit : croissez, multipliez. ce monde, je vous le donne.

Dans le Verbe, il y avait déjà les idées : d’inventaire, de classement, de comptage (et donc des nombres entiers naturels qui permettent de dire combien de solides), les opérations (addition/soustraction - multiplication/division), d’activité, d’échange, d’industrie, de richesses (et de pauvreté)...etc.

Et bien sûr le Verbe, lui-même qui permet de communiquer, de penser et d’informer autrui que les choses sont à moi.

Être, c’est avoir (Raymond Barre).

Le pauvre n’a pas donc il n’est pas. ce n’est donc pas un bon croyant. il faut lui offrir une Bible ou un Coran. Et le remettre tout de suite au travail pourqu’il puisse échanger comme prévu.

Moi aussi, j’ai un peu pratiqué cette discipline.

Amicalement.


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