Bonjour à tous.
Tout d’abord, merci d’avoir lu mon article, et d’avoir pris la peine de réagir. Si vous me le permettez, je vais faire une réponse globale.
1 - il est clair que Nicolas Hulot est un homme de conviction. Il est compétent, convaincant, sympathique, et médiatique. J’ai d’ailleurs pris soin de souligner le respect que j’ai pour lui au début de mon article. Avec son pacte, il vient de rendre l’écologie incontournable dans la campagne électorale, et c’est très bien. Cela n’empêche nullement d’émettre une réserve sur un point (et un seul) de son pacte ! Et je persiste ! C’est tout l’intérêt d’un débat d’idée.
2 - En effet, ma crainte est que sa proposition de Vice-Premier Ministre chargé du développement durable aboutisse en pratique à réduire le développement à son seul volet « environnement ». Et là, il y a contresens. Le développement durable est la conjugaison de trois piliers interdépendants : l’économie, le social, et l’environnement.
Contrairement à ce que certains pourraient penser, ma critique n’est pas un enfilage de perles. Si l’on veut replacer l’économie au service de l’homme, il faut cesser de traiter séparément l’économie, le social, et l’environnement, comme c’est aujourd’hui le cas dans tous les médias, et dans tous les discours. La conséquence est que l’économie prend toujours le dessus, parce que les réussites boursières intéressent plus les gens que la pauvreté. Au final, l’économie et la finance occupent une place considérable dans les médias, l’environnement et le social étant réduits à la portion congrue.
3 - Pour prendre un exemple, la financiarisation de l’économie, largement développée aujourd’hui, tourne résolument le dos au développement durable. Lorsqu’un fonds de pension lance une OPA hostile sur une entreprise saine, et s’empresse de la dépecer, pour se rembourser de l’achat, et conserver les seuls partis les plus rentables de cette entreprise, il se conduit comme un prédateur. Et la « casse sociale » qui en découle est payée par la collectivité des citoyens.
4 - Pour aller jusqu’au bout du raisonnement, il faudrait mettre en place, dans les comptabilité publiques et privées, des indicateurs de performance globaux, c’est à dire imposer une comptabilité humaine et environnementale. Cette idée est connue, elle a été soutenue notamment par le Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprises, et par le groupe prospective de la Commission Européenne. mais nul ne s’y intéresse vraiment. Pourtant, c’est la clé du développement durable.
5 - Enfin, je suis honoré d’apprendre que mon idée est partagée par d’autres. Néanmoins, je vous promets que je l’ai trouvée tout seul. Dès l’année 2002, sur le site Internet du comité Pauvreté et Politique, on trouvait la définition du développement durable, telle qu’elle résulte notamment de la norme AFNOR, et des sommets de Rio et de Johannesburg.
Bien cordialement
Bertrand de Kermel
Président du Comité Pauvreté et Politique
www.pauvrete-politique.com