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Commentaire de T.B.

sur Petit traité de cumuloscopie


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T.B. T.B. 14 décembre 2006 06:43

Volt, te concernant toi et tes chiffres, j’hésite entre mauvaise foi, ignorance et hypocrisie (peut-être les 3 à la fois). C’est d’ailleurs récurent chez toi dans pratiquement tous tes commentaires sur chaque article. Tu sais l’amour et l’admiration que je te porte.

Ce que coûtent nos parlementaires

En quelques décennies, les élus nationaux sont devenus une caste qui s’en met plein les poches, alors qu’elle exige tous les sacrifices de la part des Français les plus exposés aux difficultés financières : exclus de l’emploi, jeunes, chercheurs, retraités ou salariés précaires, fonctionnaires aux revenus modestes, artistes, indépendants,etc... Même en période de soi-disant disette économique, les parlementaires ne songent jamais à se serrer la ceinture.

Ils ont augmenté leurs indemnités de 50% en dix ans. Un parlementaire, député ou sénateur, coûte 2.400 euros par jour à la collectivité nationale quand, dans le même temps, un ASS ou un RMIste, dont l’allocation n’a augmenté que d’à peine 30% depuis 1992, doivent se contenter de 14 euros par jour pour tenter de survivre !

A quoi sert vraiment un parlementaire aujourd’hui ? A pas grand-chose en vérité. En témoigne la récente procédure d’ordonnances utilisée par le Premier ministre De Villepin pour imposer autoritairement ses mesures libérales contre le monde du travail !

La République « vache à lait », ou l’avènement d’une nouvelle classe de privilégiés : les députés et les sénateurs

Beaucoup de Français ignorent les privilèges, notamment financiers, de ceux qu’ils élisent. La rémunération exorbitante des parlementaires, comparée à leur efficacité, est une véritable insulte à la probité républicaine.

En effet, leur utilité, sous ce régime présidentiel autocratique, est quasi nulle. De surcroît, leur appartenance à un parti les oblige à une discipline qui réduit leur rôle à la fonction de godillots. La plupart du temps, l’Assemblée nationale offre le spectacle lamentable de bancs désertés. Tout juste ces parlementaires servent-ils de caution démocratique à la république « bananière » française.

Lorsqu’ils appartiennent à la majorité gouvernementale, comme c’est le cas actuellement avec les députés et sénateurs UMP/UDF, ils votent sans sourciller des lois iniques sans jamais en assumer la responsabilité et sans davantage se soucier des conséquences pour ceux qui les subissent. L’image de ceux-là (UMP/UDF) est d’autant plus mauvaise qu’au lieu d’être les délégués des habitants de leur circonscription, ils sont, servant une politique d’ultra-droite, des législateurs zélés au service de la destruction du tissu social français.

La France n’a pas les moyens de payer ces parlementaires « de luxe »

Nous payons donc incroyablement cher ces 923 parlementaires nationaux qui n’ont aucune obligation de résultats, et qui siègent au sein d’assemblées devenues de simples chambres d’enregistrement des lois décidées par le gouvernement. Autre aberration scandaleuse : le budget propre au parlement, soit 800 millions d’euros en 2005, échappe quasiment à tout contrôle, sous prétexte de préserver l’indépendance du pouvoir législatif par rapport aux autres pouvoirs, notamment exécutif !

Trop nombreux, cumulant les privilèges et autres avantages ou prébendes, les élus français sont beaucoup trop grassement payés par rapport à leur utilité ou leur efficacité. A titre de comparaison, proportionnellement la France entretient, à grand frais pour les contribuables, 2 fois plus de parlementaires qu’en Allemagne et 7 fois plus qu’aux Etats-Unis ! La France a-t-elle les moyens de se payer ces parlementaires de luxe, plus occupés à défendre leurs intérêts propres que ceux de leurs concitoyens ? Certainement non !

Ce que gagne chaque parlementaire :
- 80 à 90% des 1.001 parlementaires actuels, soit 577 députés nationaux, 78 députés européens et 346 sénateurs (ils étaient 321 jusqu’à l’année dernière...) sont des cumulards qui gagnent 25 à 30.000 euros par mois, voire davantage !

En tant que député, il perçoit 21.434 € par mois :
- à titre personnel, le député empoche au moins 12.881,39 €
- dont indemnités parlementaires brutes de 6.769,39 € (incluse une indemnité de fonction de 1.340,44 € non imposable)
- dont indemnités de frais de mandat de 6.112 € (non imposable)
- crédits collaborateurs (1) : 8.553 €

En tant que sénateur, il perçoit 21.420 € par mois :
- à titre personnel, le sénateur empoche au moins 13.219,65 €
- dont indemnités parlementaires brutes de 6.769,39 € (incluse une indemnité de fonction de 1.340,44 € non imposable)
- dont indemnités de frais de mandat de 6.450,26 € (non imposable)
- crédits collaborateurs (1) : 6.894,51 €
- subvention mensuelle groupe politique : 1.306,36 €

(1) Crédits « collaborateurs » : un parlementaire peut recruter y compris des membres de sa famille (épouse, enfants, proches parents, etc...). Une bonne partie d’entre eux ne s’en privent pas !

A ces montants s’ajoutent de nombreux autres avantages ou « facilités » :
- frais de transport gratuits,
- téléphone et courrier gratuits,
- internet gratuit,
- frais d’hôtel remboursés 100 € (656 francs) par jour, etc...

=> Le sénateur bénéficie d’emprunts immobiliers jusqu’à 152.000 € au taux ridiculement bas de 3% sur 18 ans.

=> Le député bénéficie de prêts immobiliers, jusqu’à 76.225 € à des taux dérisoires : 2% sur 10 ans. => Une allocation mensuelle d’aide au retour à l’emploi : 5.257,78 € !!! A l’instar du système prévu pour les anciens ministres, les anciens députés non réélus aux élections générales peuvent prétendre jusqu’à l’expiration du sixième mois qui suit la fin de la législature à une allocation d’aide au retour à l’emploi qui leur assure, compte tenu des rémunérations d’activité ou de retraites qu’ils perçoivent par ailleurs, un revenu brut mensuel égal à l’indemnité parlementaire de base. Cette allocation est ensuite réduite progressivement. => Une retraite à taux plein après 20 ans de cotisations seulement. Un député peut prendre sa retraite à 55 ans. Cette pension est cumulable avec les autres retraites.

=> 50% des revenus des parlementaires échappent à l’impôt.

Les autres sources de revenus des parlementaires :
- L’indemnité mensuelle de conseiller général ou régional, de 1.435 à 2.511 € , suivant les régions ou départements. Un fauteuil de vice-président donne droit à une majoration de 40%...
- L’indemnité mensuelle de maire, ou adjoint (40% du montant) : 610 € pour une commune de moins de 500 habitants, 2.500 € pour une ville de 5.000 à 10.000 habitants, 3.228 € pour une ville de 20.000 habitants, 5.201 € pour une ville de 100.000 habitants ou plus...
- L’indemnité mensuelle de président de conseil régional ou général : 5.165 € , avec, en plus, un appartement de fonction luxueux, une voiture de forte cylindrée et chauffeur de maître...
- L’indemnité mensuelle de président de communauté de communes : 75% de l’indemnité de maire ou adjoint...

Cumul des mandats, une affaire juteuse !

Bien que la loi du 25 février 1992 limite le cumul des indemnités à une fois et demie le montant de l’indemnité parlementaire de base, ce qui porte le maximum perçu en cas de cumul à 7.886,67 € nets , celle-ci ne représente qu’une partie des émoluments. Le cumulard reste largement gagnant en dépassant très souvent les 15.000 euros mensuels avec les indemnités complémentaires diverses (indemnité de résidence, de fonctions, de secrétariat, de collaborateurs, sans compter les multiples avantages en nature et autres facilités (courrier, téléphone, transports, etc...).

Utilisation scandaleuse des sommes excédant le plafond des cumulards

Contrairement à ce que la logique voudrait, au lieu de rester dans les fonds publics, le surplus, au delà du plafond de 7.886,67 €, est redistribué par le cumulard lui-même, à sa discrétion, à ses copains élus du même parti ou de la même assemblée. Les parlementaires contournent ainsi, le plus « légalement » du monde, la limitation des revenus qu’est censée imposer la loi sur le cumul des mandats. Députés et sénateurs confondus auraient fait encaisser à leur parti, grâce à ce système de financement occulte, plus de 50 millions d’euros en 2004 et 80 millions d‘euros en 2005.

Il est loin, très, très loin, le temps où les parlementaires français, désintéressés, faisaient de la politique mûs par la seule passion de servir leur pays et leurs concitoyens. Aujourd’hui, être élu député ou sénateur est une affaire juteuse. D’autant plus lucrative qu’elle n’empêche pas (ou presque) de cumuler d’autres revenus provenant de divers mandats locaux ou fonctions exécutives. Une nouvelle caste de privilégiés ponctionne donc la République sans vergogne, pendant que 10 millions de Français tirent le diable par la queue et que des millions d’autres peinent à joindre les deux bouts.

300 millions d’euros : c’est l’économie annuelle que l’Etat pourrait réaliser en supprimant le Sénat. De Gaulle, en 1969, avait contesté son utilité...

Texte de VERDI (Sources : Budget 2005 des assemblées parlementaires. Contribuables Associés. Assemblée nationale. Sénat. Enquête NCO 1997)


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