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Commentaire de Paul Villach

sur « Les prédateurs sexuels » sur France 2 : l'information extorquée et ses risques


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Paul Villach Paul Villach 7 avril 2010 12:35

@ JL

Vous dites : "
j’ai dans les oreilles le commentaire d’un journaliste américain qui disait : si cela n’était pas interdit nous montrerions des viols en direct".

Je serais curieux de savoir comment Paul Villach qualifierait une telle séquence : information donnée ?? ou information extorquée ?! lol !
______________________

Que ne me posez vous la question directement ? Je prends la liberté de vous répondre parce que je vois que vous vous êtes ouvert à une réflexion sur l’information qui ne vous était pas jusqu’ici familière.

À quelle variété d’information appartiendrait un viol en direct, puisque tel est votre cas de figure.

1- On est d’accord pour admettre d’entrée que du point de vue du téléspectateur, tout ce qui est transmis par un émetteur (ici la télévision) est une information donnée.
2- Mais cette information donnée peut être assortie de divers protocoles :
- soit cette information n’est que la répétition d’une information donnée livrée par un autre émetteur (agence, journal, service de relations publiques quelconque), cette information donnée l’est doublement et donc son degré de fiabilité est faible, sans pour autant être nul ; les degrés de fiabilité dépendent du crédit attaché aux sources qui livrent cette information.
- Soit cette information, comme dans le cas de l’agence Capa et de France 2, a été obtenue par l’agence au terme d’une enquête : il s’agit toujours d’une information donnée du point de vue du téléspectateur, mais préalablement extorquée. Son degré de fiabilité est donc supérieur à la précédente pour avoir échappé à l’autocensure des émetteurs, objets de l’enquête. Voyez les enquêtes de Wallraff, Florence Aubenas, Anne Tristan et plus récemment Channel 4 sur les députés-taxis !

Dans les deux cas, le récepteur n’est jamais dispensé d’exercer le doute méthodique.
Même en cas de transmission d’une information extorquée, il importe de ne pas oublier la contrainte des motivations de l’émetteur. Dans le cas qui nous occupe, l’émission de France 2 répond au moins en partie à un souci d’audience : le reportage réunit deux leurres, le leurre d’appel sexuel et le leurre d’appel humanitaire qui stimulent l’un et l’autre le réflexe du voyeurisme, grand pourvoyeur d’audience. Paul Villach


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