Je trouve votre article d’autant plus intéressant qu’il pose de - vraies - questions plutôt que de proposer péremptoirement des réponses toutes faites.
Ce sont des interogations majeures et effectivement le chômage est un mal endémique à notre société et ne date pas de « la crise ».
Toutefois à y regarder de plus près ce n’est pas un problème purement franco-français : chaque pays « développé » développe des techniques pour manipuler les chiffres que l’on annonce : En Grande-Bretagne ce sont 2 millions de travailleurs potentiels qui sont déclarés « médicalement inaptes », aux USA nul ne connait le nombre de non-inscrits (parce que cela ne leur rapporte rien), en Allemagne aussi on joue sur les différentes formes de non-emploi ou d’emploi très partiels, en Espagne, en Italie et dans de nombreux pays les chiffres sont pires qu’en France.
Il me semble que dans le système économico-social dominant, le chômage soit considéré comme une « variable d’ajustement » mise en balance avec l’inflation considérée comme un mal absolu. Bien entendu le coût humain de telles politiques n’entre pas en ligne de compte.
Dans la relation de travail, ce sont les employeurs privés qui jouent le plus grand rôle et je ne pense pas que le fait qu’ils emploient moins de travailleurs soit dû aux « charges sociales », qui sont en fait des cotisations, des salaires non versés directement mais à des organismes (privés) en vue d’être mis de côté pour faire face à la maladie, au chômage, à la retraite.
Un récent article sur AV a montré, chiffres à l’appui, que le coût du travail en France était inférieur à celui de la plupart des pays industrialisés où les « charges » sont moindres mais les salaires plus élevés.
Donc ce n’est pas la cause de ce mal.
Peut-être nos sociétés n’ont-elles pas pris en compte la formidable augmentation de la productivité au niveau de l’organisation du travail
. Alors que les actionnaires (pour les grosses entreprises), les banques et organismes financiers, et sans doute une partie des patrons réclaments toujours plus de bénéfices et de rentabilité, nos sociétés, toujours organisées autour de l’emploi à plein temps et de longue durée semblent se débarrasser d’un nombre toujours plus grand de travailleurs - conséquence des gains de productivité - afin d’augmenter la « part du gâteau » en faveur des actionnaires et organismes financiers
Au lieu d’investir dans des améliorations de production, les entreprises investissent sur des produits financiers en bourse (même si souvent elles ne savent pas que leurs produits s’adossent sur des spéculations boursières).
Le pourcentage de rentiers en France est redevenu le même qu’en 1913, est-ce normal ?