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Commentaire de ffi

sur Le malhonnête et dangereux sophisme du « A qui profite le crime ? »


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ffi ffi 9 avril 2010 00:04

Extrait du 9ème dictionnaire de l’académie :
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FINALITÉ
n. f. XIXe siècle. Dérivé de l’adjectif final, au sens II.
Caractère de ce qui est subordonné à une fin, tend à un but ; adaptation des parties à un tout, des moyens à une fin. Expliquer une action par sa finalité, par l’intention qui est censée la déterminer. La finalité dans l’histoire. PHIL. Principe de finalité, principe selon lequel toute chose tend à une fin. Finalité externe, détermination d’une chose par des fins qui lui sont extérieures. Finalité interne, subordination des parties au tout. - BIOL. Tendance, au moins apparente, des êtres vivants ou des organes à réaliser une fin, à s’adapter à une fonction. La finalité est la propriété d’un système où le tout détermine l’existence de ses parties. - ESTH. La perception d’une finalité accompagne pour Kant le sentiment du beau.
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I. FINAL, -ALE adj. (pl. Finals, -ales  ; le masculin Finaux se rencontre aussi, notamment en économie et en linguistique). XIIe siècle. Emprunté du bas latin finalis, de même sens, dérivé de finis, « limite, fin, but ».
I. Qui finit, qui termine. 1. Qui est à la fin ; qui constitue la fin. Le chœur final d’une opérette. Les mesures finale d’une sonate. La décision finale vous appartient. Combattre pour la victoire finale, ultime et définitive. La lutte finale, qui a un caractère décisif. « C’est la lutte finale », premiers mots du refrain de l’« Internationale ». Lettre, voyelle finale. Les deux consonnes finales de « prompt » ne se font pas entendre. Point final, signe de ponctuation qui marque la fin de la dernière phrase d’un texte et, fig., conclusion définitive. Mettre un ou le point final à une discussion, à une entrevue, la clore par une décision sans appel. HIST. La solution finale, terme calqué de l’allemand et désignant la politique d’extermination des communautés que l’idéologie nationale-socialiste désignait comme « races inférieures ». Spécialt. ÉCON. Compte final, celui qui résume la situation d’une entreprise en fin d’exercice. Quittance finale, dernière quittance libérant un débiteur. Produits finaux, résultats finaux. - PHYS. L’état final d’un système, l’état d’équilibre atteint par ce système au terme d’une transformation thermodynamique. 2. Qui dure jusqu’à la fin. RELIG. Persévérance finale, grâce accordée par Dieu de garder la foi jusqu’à la mort. Impénitence finale, qui dure jusqu’à la mort.
II. Qui constitue ou exprime un but. 1. PHIL. Qui vaut comme fin, qu’on se propose pour but. Cause finale, la cause des causes. La cause finale est la première dans l’intention, la dernière dans l’exécution. La preuve de l’existence de Dieu par les causes finales. 2. GRAMM. Qui indique un but, une intention. Proposition finale, proposition subordonnée conjonctive indiquant le but de l’action exprimée dans la proposition dont elle dépend. « Afin que », « pour que », « de peur que » sont des conjonctions introduisant des propositions finales, également appelées propositions circonstancielles de but.
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Le dictionnaire ne semble pas valider pas mon emploi du mot finalité, il semble le réserver au cas II (intention). Cependant, comment caractériser l’état final d’un processus, sa limite ?

Le mot fin (et donc l’adjectif final) à un double sens :
- un utilisé pour les personnes, synonyme d’intention.
- un utilisé pour les choses, synonyme de limite.

La construction valide en Français étant d’ajouter le suffixe -ité à un adjectif pour en faire un nom abstrait, parler de la « finalité » d’un processus désigne son état final, son aboutissement. 

Je ne peux ramener la chose à une simple conséquence, car la conséquence est ce qui suit nécessairement une cause. Or, nous ne parlons pas toujours de processus suivant une causalité linéaire, mais parfois de systèmes en rétroaction sur eux-mêmes. Dans ce dernier cas, du fait du cycle, si les conséquences suivent les causes, les conséquences influencent ensuite les causes qui leur ont donné naissance, ce qui peut porter à estimer que les causes suivent les conséquences. Bref, tout s’imbrique. Un peu comme dans le théorème du point fixe en mathématique, ou pour l’attracteur étrange de la théorie du chaos, ce genre de processus à une limite finale, là où converge la suite. Je pourrais dénommer cette limite « terminalité » mais elle est mieux dénommé finalité

D’ailleur, dans la définition de la « Finalité interne » = subordination des parties au tout, il semble clair que le tout n’a pas l’intention consciente de subordonner les parties.

Comment exprimer autrement les états finaux des systèmes dont la causalité n’est pas linéaire ?

Il me semble donc que c’est l’objet de certaines constructions en « pour » (mais pour étant alors plutôt rattaché au verbe pour marquer une activité interne). Ces formulations ne chercheraient pas alors à évoquer un rapport linéaire de type cause-conséquence, ni le but, mais des productions contingentes, l’effet d’un processus non précisé.

Votre beauté est faite pour mes yeux ; Mes yeux profitent de votre beauté.
A qui profite votre beauté ? A mes yeux...
Qui a fait votre beauté  ? Je l’ignore... et peu m’importe tant que mes yeux s’en régalent.. Qui a fait mes yeux ? vous l’ignorez ... et peu vous importe tant qu’il vous admirent => Que mes yeux se régalent de votre beauté est une production contingente de votre beauté, et cet effet n’est possible que s’il y a mes yeux pour la voir. C’est de la rencontre entre votre beauté et mes yeux, que nait l’effet.

De même, pour votre exemple,
« l’aile d’un oiseau est faite pour voler ». Voler profite de l’aile d’un oiseau.
A quoi profite l’aile d’un oiseau ? A voler.
Qui est donc responsable de la possibilité voler ? l’oiseau l’ignore... mais peu importe à l’oiseau, tant que ses ailes le lui permettent. Qui a fait l’oiseau ? la possibilité de voler l’ignore ... et peu lui importe puisqu’elle laisse à l’oiseau cette possibilité => Que l’aile d’un oiseau permette le vol est une production contingente de l’existence de la possibilité de voler, et cet effet n’est possible que si l’oiseau a des ailes pour y parvenir. C’est de la rencontre entre les ailes d’un oiseau et la possibilité de voler que nait l’effet.

La résolution du problème que vous soulevez, c’est justement d’expliquer que la finalité d’un système (son état final) n’est pas nécessairement le fruit d’une volonté, même si cela peut cependant être la cas de manière contingente. La seule position durable est d’éclaircir le concept de finalité.

Mais comme vous-même, vous ne pouvez envisager l’existence d’une finalité sans volonté (ce qui est une pensée relevant du finalisme), pour je ne sais quel tabou, alors que physiquement (attracteur étrange, point fixe, moindre action, principe des variations...), socialement, économiquement, il y a clairement des états finaux, vous en venez à nier l’intérêt de s’interroger sur la finalité des choses.

En fait, ce n’est pas l’interrogation sur la finalité d’un processus qu’il faut mettre en cause, puisque c’est la base de la réflexion pour déterminer où l’on va, mais la tendance à y voir systématiquement une volonté expresse.

Vous pouvez donc à loisir soulever le problème des « théoriciens de la conspiration » (mais d’où vient ce terme ?), qui croient voir volonté en tout aboutissement (finalité d’un processus), mais force est de constater que vous considérez également que toute finalité est le fruit d’une volonté... D’où votre nécessité de nier l’interrogation de peur des réponses qu’elles peuvent suciter, puisqu’intuitivement, vous seriez porté aux mêmes types de réponse, alors que ces interrogations sont utiles, puisqu’elles consistent à prévoir.

D’où aussi votre inclination à ne pas donner de valeur aux formulations décrivant des finalités. Même si cela vous pousse à vous perdre dans l’infini détail des contingences en en restant à des formulations correspondant à une logique déductive, simple enchainement linéaire de type cause / conséquence.

Quand à ma réflexion sur le besoin d’utopie
« Il y a un besoin d’utopie. Imaginer un futur, le meilleur compromis entre ce qui est possible et ce qui est souhaitable »
Et un coup d’oeil sur le dictionnaire :
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(1)UTOPIE. n. f. Conception imaginaire d’un gouvernement, d’une société idéale.
Par extension, il se dit d’une Chimère, de la conception d’un idéal irréalisable. Beaucoup de gens estiment que l’organisation de la paix universelle n’est qu’une utopie.
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Me montre que j’utilisais le terme utopie à contre-emploi.
Ne se souvenir que de « Imaginer un futur, le meilleur compromis entre ce qui est possible et ce qui est souhaitable » et oublier l’utopie...

Cordialement.


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