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Commentaire de Mammon

sur Chemin de Lyme au cœur de l'incompétence médicale


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Mammon 10 avril 2010 20:56

@ Julien

Je vais considérer que j’en fait partie smiley

Vos reproches sont totalement fondés. Vous mettez le doigt sur deux des problèmes majeurs des personnels médicaux aujourd’hui :
- l’obligation de formation continue, tout au long de la carrière professionnelle
- l’écoute du patient qui est à mon sens absolument fondamental

Sur le premier point, la législation aujourd’hui impose à tout médecin de suivre régulièrement, sous peine de sanctions, des formations continues (conférences, ateliers cliniques etc.) pour mettre ses connaissances à jour. Il faut malheureusement admettre que la mise en place de cette obligation s’est heurtée à de nombreuses résistances des intéressés eux-mêmes, mais elle est passée quand même.
L’anglais médical fait partie intégrante du cursus de base (2e cycle) des études de médecine. Mais des publications en français d’excellente facture existent également, la France se situant à un très bon niveau en recherche médicale (malgré les coupes budgétaires mais ne polémiquons pas). Et puis, les bibliothèques universitaires regorgent de thèses de 2e et 3e cycles traitant de pratiquement toutes les maladies connues - il doit y en avoir quelques-unes traitant de la maladie de Lyme ou de vos problèmes d’allergie au lait - il suffit de se déplacer et d’aller les consulter sur place (personnellement, je retourne à celle des Saint-Pères à Paris quand je « coince » sur un cas). Bref, bon an mal an, les médecins se remettent à jour. Gare à « celui qui se repose sur ses lauriers » car il entrerait alors en infraction vis-à-vis de son propre code de déontologie, qui lui impose de « soigner ses patients selon les données acquises de la science » (article 32 dudit code)

En revanche, l’écoute est un tout autre problème...
A l’origine de cette dégradation, deux facteurs :
- la « marchandisation » de la société, où les patients se comportent de plus en plus en consommateurs, exigeants de surcroît (en médicaments, certificats, arrêts de travail...)
- et le système actuel de paiement à l’acte, avec un acte de base fixé à un niveau ridiculement bas (23 euros) qui pousse alors le médecin à engranger le plus d’actes possible à la journée, non pour « se payer une belle voiture » mais le plus souvent pour simplement payer ses charges (dont les primes d’assurances en responsabilité civile qui, dans certaines spécialités comme la gynécologie/obstétrique, atteignent des niveaux démentiels, de l’ordre de 3000-3500 euros par mois à elles seules)
Du coup, la relation médecin-patient se réduit malheureusement souvent à celle de prestataire de service-client. Le médecin n’est plus centré sur son véritable coeur de métier, le suivi de son patient - et le maintien ou la restauration de la santé de celui-ci par des actes médicaux nécessaires - tout au long de sa vie.
Seule une refonte totale du système de santé, avec éventuellement l’introduction d’une rémunération au forfait, pourrait peut-être inverser la tendance, mais autant demander la Lune avec le gouvernement actuel...
Cependant, beaucoup de médecins gardent encore des relations chaleureuses avec leurs patients, qui leur confient non seulement leurs problèmes de santé mais également tous leurs problèmes de la vie en général (divorce, chômage, deuil...). Vous n’avez pas du tomber sur les bons, car l’amour de leur métier est encore bien vivace chez la plupart d’entre eux.
Concernant Internet, même remarque qu’à l’auteur : gardez votre sens critique et recoupez vos infos, les charlatans, ça pullule...


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