@ Leonid Bronstein
Vous avez raison quand vous dites qu’une partie des enseignants ont, en honnissant l’élitisme, scié la branche sur laquelle ils étaient assis et ont encouragé de fait la bordélisation du système, soutenus par les fumeux chercheurs en fausses « sciences de l’éducation » et les syndicats à la botte. Il faut voir , en effet, les tronches catastrophées et les haut-le-coeur de mes collègues quand, chaque année, je propose de rétablir une distribution des prix de fin d’année ! Cela dit, allez sur le site du seul syndicat non bien-pensant de l’E.N., le SNALC, deuxième syndicat de l’enseignement secondaire, et vous verrez que tous les professeurs en sont pas complices des pédagos iufmisés, loin de là. Allez voir aussi sur le site de la Société des agrégés (8000 adhérents, tous agrégés par concours), et vous découvrirez que l’idéal d’un enseignement qui apporte à chacun le maximum d’instruction dont il est capable est encore partagé par beaucoup de professeurs du public.
Pour vous donner une idée concrète de ce qui peut encore se faire dans certaines classes de collège public aujourd’hui, dans mon petit collège, j’enseigne à tous mes élèves la grammaire traditionnelle des natures et des fonctions, (la seule utile parce qu’elle a des retombées concrètes dans l’apprentissage des langues vivantes et anciennes, et les élèves s’en rendent compte) et je leur explique des pièces de théâtre complètes : Le Cid, L’Avare, Le Médecin malgré lui, Knock, Le Malade imaginaire, Les Femmes savantes, etc. , et ça leur plaît. De même la lecture en classe in extenso, avec le minimum de commentaires, d’un chef d’oeuvre absolu tel que Le Tour du Monde en 80 Jours a révélé à beaucoup de mes élèves le plaisir de la lecture.