Les mesures que le ministre de l’Éducation nationale a
préconisées, selon l’agence Reuters,
jeudi 8 avril 2010, en clôture des « États généraux de la violence à
l’École », ne surprendront que ceux qui depuis 20 ans ne veulent rien
entendre ni voir. Tout ce cirque pour décider… de former les professeurs à la
tenue de classe et à la gestion des conflits, de motiver par écrit toute
sanction et de rendre « exceptionnelle » l’exclusion ponctuelle de la
classe ?On ne voit pas ce
qui pourrait améliorer la situation. En revanche, on peut sans risque d’erreur
prévoir quelle aggravation bénéfique il va en résulter.
Le stéréotype fallacieux du tête-à-tête entre l’élève et le professeur
Une prétendue insuffisance de formation dans la tenue de classe et la gestion des conflits désigne clairement la responsabilité individuelle du professeur dans le désordre qui dévaste les établissements. Il est donc attendu de son expertise accrue une contribution à la solution du problème.
On ne conteste pas que nombre de professeurs soient peu aguerris en la matière : ils commettent des erreurs d’appréciation et surtout de conduite en cas de manquements aux règles de la classe. Il n’est que de voir les films qui prétendent mettre en scène la vie dans un établissement scolaire, qu’il s’agisse de « Le plus beau métier du monde », de « Profs », de « La journée de la jupe » ou de l’invraisemblable « Palme d’or de Cannes » « Entre les murs ». Le stéréotype fallacieux du professeur, dépassé, incapable de répondre à une agression par la conduite appropriée, est invariablement resservi : ignorance de la conduite d’un groupe d’élèves, intervention intempestive par mots ou gestes incontrôlés, punition inadaptée, renvoi solitaire de l’élève fautif, etc. Faut-il que ces réactions imprègnent à ce point l’esprit des réalisateurs que sont devenus les anciens élèves qu’ils étaient.
Le privilège d’être en classe et son double contrat
Une relation en classe entre professeur et élèves repose pourtant sur un double contrat évident. Le premier lie, d’abord, effectivement le professeur et chaque élève : l’un est là pour transmettre un savoir et l’autre pour le recevoir. Cet échange ne peut s’opérer que par le respect d’une discipline élémentaire fondée sur un respect mutuel. Toute conduite qui s’en écarte, rompt le contrat et doit donc être immédiatement corrigée pour qu’il soit rétabli. Cette relation interpersonnelle entre le professeur et l’élève s’inscrit ensuite simultanément dans un second contrat qui, lui, est collectif. L’enseignement en groupe impose une seconde obligation : le groupe ne saurait pâtir des agissements d’un ou de plusieurs de ses membres.
Ce double contrat implique donc pour être respecté l’application de sanctions immédiates en cas de violation. Après un, deux ou trois rappels à l’ordre, on ne voit pas quelle autre mesure appropriée peut être prise que « l’exclusion ponctuelle de la classe » du fautif dont la réintégration est formellement subordonnée à la présentation de ses excuses écrites envers le professeur et la classe et à son engagement à respecter les règles à l’avenir. Être en classe est un privilège, celui de personnes qui se respectent mutuellement pour que la transmission du savoir s’effectue dans les meilleures conditions possibles. Il va de soi qu’une récidive dans la violation des règles de la classe doit exposer au conseil de discipline et au risque de renvoi de l’établissement.
Le rejet de l’exclusion ponctuelle de la classe : un aveu du ministre
Seulement, le ministre entend rendre exceptionnelle "l’exclusion ponctuelle de la classe". Il n’invente rien : elle l’est déjà selon la circulaire 2000-105 du 11 juillet 2000 qui l’autorise. Peut-on pourtant imposer d’avance ces restrictions sans se priver de la seule mesure efficace qui tienne ? N’est-ce pas aux professeurs de décider en fonction des transgressions et des agressions dont le nombre varie d’un établissement à l’autre et même dans le temps au sein d’un même établissement ? Certains chefs d’établissement vont, en début d’année, jusqu’à faire oublier ce droit d’exclusion ponctuelle de la classe aux professeurs qui ignorent souvent le Droit et leurs droits : le livret d’accueil ment ainsi effrontément et précise que cette exclusion est formellement interdite.
Or, dans ces conditions, quel moyen reste-t-il à un professeur face à un élève récalcitrant pour que le reste de la classe puisse suivre son cours normalement ? Aucun ! Pis, le pire exemple est donné aux élèves les plus courtois : ne découvrent-ils pas qu’une agression n’entraîne aucune sanction véritable ? On voudrait étendre la contagion de la transgression qu’on ne s’y prendrait pas autrement. C’est bien pourtant cet enfermement du professeur dans sa classe verrouillée, comme le dompteur dans la cage aux fauves, qui a conduit en partie au désastre d’aujourd’hui. L’administration a trouvé cette astuce pour s’exonérer de ses responsabilités du maintien de l’ordre dans l’établissement : si bordel il y a dans une classe, la faute n’en incombe-t-elle pas au seul professeur qui ne sait pas tenir sa classe, ignore la gestion des conflits, manque de charisme, et tutti quanti… ?
Une politique constante de l’administration : la vulnérabilisation du professeur
On voit bien que les dégâts causées par ces insuffisances qu’on ne nie pas, pourraient être contenues sinon corrigées si l’administration assumait les devoirs de sa charge. Or, faut-il énumérer les affaires qui, depuis des années, défraient la chronique, de la tentative d’assassinat à la condamnation judiciaire pour une gifle en passant par le dénigrement de professeurs par l’administration elle-même auprès des parents d’élèves, tant par oral que par rapport confidentiel ou lettre secrète ? Et ce n’est que la part émergée de l’iceberg ! Ces affaires n’ont pas cessé de montrer la politique constante mise en œuvre par l’administration pour vulnérabiliser prioritairement l’enseignant et le contraindre à une soumission aveugle : car pour l’administration, le prof est l’ennemi n°1 qu’il faut avoir à sa botte ou par des faveurs ou par la contrainte, au besoin en « faisant donner » les parents, selon l’expression en vigueur, ou en protégeant les petites frappes qui servent utilement d’indicateurs et de provocateurs (1).
L’indice symbolique de cette politique réfléchie depuis plus de vingt ans est le refus d’apporter la protection statutaire pourtant obligatoire au fonctionnaire exécutant attaqué à l’occasion de ses fonction, organisée par l’article 11 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983. Le fonctionnaire d’autorité, en revanche, même en position d’agresseur soupçonné, se la voit quasi automatiquement accordée. Il ne semble pas que le ministre ait abordé la question, et pour cause, puisqu’il n’est pas question de changer quoi que ce soit.
Le désordre du Service public comme voie royale vers sa privatisation
Et pourquoi donc ? Tout simplement parce que le désordre dans les établissements scolaires publics entre depuis une dizaine d’années dans une stratégie de désaffection qu’il convient d’encourager dans les familles, en vue de la privatisation prochaine du service public d’Éducation. Le rapport de l’OCDE de 1996 intitulé d’un euphémisme mystérieux, « La faisabilité politique de l’ajustement », fournit le mode d’emploi qui vise à amoindrir la qualité du service public pour rendre désirable sa privatisation sans provoquer de révoltes chez les usagers. C’est écrit cyniquement en toutes lettres page 30 : « Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. »
Qui n’a pas été témoin depuis dix ans de cette destruction insidieuse programmée ? Il a suffi, par exemple, de mettre tel excellent collège entre les mains d’un sinistre principal inculte et soumis, pour qu’il devienne en peu de temps une poubelle, fui par les familles, après la destruction méthodique de ce qui faisait sa qualité appréciée, par diverses méthodes comme la suppression de certaines options intellectuelles (Latin, Allemand), la démolition vengeresse des pratiques pédagogiques innovantes car trop attractives, encouragement imbécile aux sports (« Si tu fais natation, tu ne peux pas faire de Latin » - « Si tu fais Latin, tu ne peux pas faire Allemand »), etc.), et pour clore le tout, la protection généreuse des délinquants sous couverts de compassion envers des « élèves en difficulté », fauteurs de troubles …
Il faut reconnaître qu’avoir inventé dans ces conditions « Les États généraux de la violence à l’École » est un joli tour de prestidigitation pour tenter de masquer aux yeux des naïfs toutes ces données cruelles et faire croire qu’on veut combattre la délinquance. Seulement, c’est à la main qu’il retire du chapeau qu’on reconnaît le magicien quand il en extrait un lapin ou une colombe inattendus. Ici, aucune surprise ! Les minables mesurettes que le ministre brandit, ne sont pas à la mesure du désastre. L’irresponsabilité et l’impunité de l’administration sont soigneusement préservées pour continuer à jeter en pâture à l’opinion publique une fois de plus les pauvres profs dont l’expertise devient inutile quand le désordre est à ce point organisé en vue d’une prochaine privatisation du Service public d’Éducation. Paul Villach
(1) Paul Villach, « Les infortunes du Savoir sous la cravache du Pouvoir, une tragicomédie jouée et mise en scène par l’Éducation nationale », Éditions Lacour, Nîmes, 2003.
Pierre-Yves Chereul, « Cher Collègue », Éditions Terradou, 1993 ; « Un blâme académique flatteur », Éditions Lacour, 2008.
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La société occidentale, en bout de course, devient de plus en plus violente. En fin de compte, pour les gens ’en place’, la violence n’est qu’un instrument pour imposer leur volonté. Pour leurs victimes, les actes de violences sont l’expression du désespoir. Les enseignants sont pris entre le marteau et l’enclume. (’La menace est plus forte que son exécution’ A. Nimzovitch.)
La violence n’est justifiée que dans des cas exceptionnels, en légitime défense, en situation de danger et que la riposte soit proprtionnée ; dire que la violence est un acte de désespoir est irrésponsable. d’ailleurs dans notre droit, il n’est jamais admis un acte de violence dans les rapports entre les gens et est réprimé pénalement, à commencer par l’insulte. Ramener tout à une analyse psychologique, sociale voire économique, c’est considéré l’agresseur comme irrésponsable ou du moins minimisé son acte violent. Par là on évacue trop facilement sa responsabilité individuelle sur laquelle est fondé notre droit ; en contrepartie de cela, on fragilise les rapports des citoyens dans la société. La conséquence en est une détoriorisation de l’éducation nationale comme service public. On excuse la paresse, le mépris et maintenant la violence. D’ailleurs un discours contradictoire avec la politique sécuritaire du gouvernement.
Par contre la violence légitime de certains syndicalistes, elle est même durement réprimée, également celle des lycéens qui ont été condamnés à la suite de manifestations contre Pecresse. De plus en plus de lois sont liberticides et personne ne réagit, par contre, il ne faut rien faire face à des enfants et des adolescents en construction, pas de cadre, c’est le moyen idéal pour en faire de future délinquants qui donneront du grain à moudre à une politique de plus en plus répréssive et libérale. L’une n’est nullement antinomique à l’autre
Bien. Je vois que la prise de conscience progresse, mais qu’il y a encore un peu de chemin à faire.
Il est vrai que nos amis sont en train de revenir du diable vauvert, et qu’il faut leur laisser le temps de la réflexion.
Alors reprenons :
1) Il n’y a aucun problème de violence spécifique à l’école.
2) En revanche, il y a en France un problème général, qui rejaillit sur tous les aspects de notre vie sociale et qui sapent peu à peu toutes les institutions de notre société, y compris ce mammouth appelé « Education Nationale », qui n’ont pas été conçues, ni prévues, pour faire face à ce phénomène invasif.
Et ce problème général est...est....est... ?
Allez, encore un petit effort, vous l’avez sur le bout de la langue.
En attendant, comme l’Education Nationale n’est plus en mesure d’assurer la sécurité des enfants dont elle exige pourtant qu’ils aillent à l’école, elle serait bien inspirée de rendre au parents la liberté de choisir les établissements dans lesquels ils souhaitent envoyer leurs progéniture et de prévoir des compensations financières pour ceux qui choisiront de les placer dans l’Enseignement Privé qui n’est pas gratuit, lui.
Et ceci avant que les parents d’un élève assassiné en salle de classe par un de ses petits congénères ne portent plainte contre l’Education Nationale pour mise en danger de la vie d’autrui !
Pas d’accord
encore une fois vous attribuez des intentions suite à des mesures pourtant
concertées, de plus un professeur qui ne croit pas aux vertus de la formation …
mais je dois tout de même reconnaitre que cette fois-ci votre point de vue pourrait se tenir…
Aux concernés de le dire.
PS :
« aggravation bénéfique » ?! Génie militaire, douce violence ou friperie
de luxe ?
@ l’auteur bon article sur la situation de l’éducation nationale du pays ! Mais sans vouloir vous apprendre ce que je vais énoncer brièvement , cette déliquescence des valeurs de cette administration est voulue par le monde « politique » au pouvoir qui fait le jeu des mondialistes du bilderberg et la haute finance internationale qui est de détruire les états et leurs institutions ; et pour cela les jeunes et les masses de la société doivent être maintenus dans une ignorance et inculture afin de favoriser sans opposition leur NOUVEL ORDRE MONDIAL càd l’accession d’une minorité des « élites » économiques ,politiques et financières qui dirigeront le monde de « consommateurs » qui devra se taire et suivre les directives de ce futur monde de dictature économique . Ce n’est que mon point de vue , étayé , cependant par diverses lectures et sur le net et d’auteurs avisés . Cordialement . RA .
Le début de l’article contient d’assez bons constats, mais sa dérive en théorie du complot a tendance à anihiler ce début. Le face-à-face de l’enseignant et de la classe n’a rien de fallacieux. Les enseignants y tiennent de façon identitaire. Pendant des années, la loi leur faisait obligation de travailler en cycles à l’école primaire, ce que les enseignants n’ont jamais fait, ni même tenté de faire. Cela ne les empêche pas de se sentir eux-mêmes républicains et de communiquer sans cesse sur ce thème ou avec cette certitude qu’ils sont républicains comme fondement.
Les films que vous citez font effectivement la double affirmation qu’il n’y a d’école que frontale et que la frontalité est intenable. Il y a là un sujet d’analyse très intéressant.
Complot ? Vous avez dû sauter un paragraphe de mon article. Je vous en tiens donc une copie :
"Le rapport de l’OCDE de 1996 intitulé d’un euphémisme mystérieux, « La
faisabilité politique de l’ajustement », fournit le mode
d’emploi qui vise à amoindrir la qualité du service public pour rendre
désirable sa privatisation sans provoquer de révoltes chez les usagers.
C’est écrit cyniquement en toutes lettres page 30 : « Les
familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs
enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de
l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement
obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité.
Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans
l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement
général de la population. »
Je n’ai rien inventé. Il y a bien destruction programmée de la qualité du service public d’Éducation pour conduire à une privatisation acceptée... Paul Villach
Vous remarquerez qu’il existe néanmoins des « Saint Thomas » qui ne veulent pas croire tant qu’ils ne l’auront pas vu de leurs yeux ! Seulement, ils ne risquent pas de voir, puisqu’ils ferment les yeux par précaution pour ne pas voir ! Paul Villach
Il est archi - faux de dire que la difficulté de mettre en place les cycles est due au fait que les enseignants tiennent à un face à face avec leur classe. Beaucoup d’écoles ont travaillé en cycles et les critiques remontées aux IA suite aux programmes 2 008 citent très explicitement la remise en cause des cycles ! Le face à face dans la classe est la pire des choses : pour les élèves qui n’ont pas tous des facultés d’adaptation et qui devront fonctionner d’une année à l’autre avec des méthodes peu harmonisées, pour les enseigants et notamment les plus jeunes qui ne doivent pas rester isolés face à un groupe classe. La liberté pédagogique qui sous tend le face à face doit pouvoir se faire dans la communication.
Ce qui pose problème c’est la très grande difficulté à faire évoluer le système car l’enseignant qui a un tout petit peu d’expérience sait que la règle de telle nouvelle réforme ministérielle aboutira à son contraire à la réforme suivante, que le discours de tel ou tel ministre est parfois à mille lieux de la réalité, que rien ne permet de faire remonter les propositions, les innovations, les projets réussis de la base vers le Très Haut. Ce dernier problème est d’ailleurs dramatique car il est l’empêchement de toute transformation véritable. Les enseignants infantilisés aujourd’hui comme ils ne l’ont jamais été ne sont plus considérés que comme des ouvriers devant appliquer des programmes idiots !
Ce qui relève de la théorie du complot et que vous inventez, c’est que ce petit paragraphe dans un rapport parmi tant d’autres serait le guide des politiques publiques. D’ailleurs, ledit rapport commence par ça :
LES IDÉES EXPRIMÉES ET LES ARGUMENTS AVANCÉS DANS
CETTE PUBLICATION SONT CEUX DES AUTEURS ET NE
REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CEUX DE L’OCDE OU DES
GOUVERNEMENTS DE SES PAYS MEMBRES.
Il n’y a pas, comme vous le pensez, de « destruction programmée de la qualité du service public d’Éducation pour conduire à une privatisation acceptée... » surtout pas à partir de ce paragraphe dont vous êtes une poignée à vous souvenir.
et dire que mon premier métier était dans l éducation nationale en zep, en 1998 , j y suis resté 6 ans , j ai prefere travailler en fonderie par la suite.....
Je vois que 12 ans apres rien a changer , voir cela s est meme empiré : mon constat a l epoque
_probleme de moyen surtout, pas de classe adaptée a certains élèves... _la peur d être autoritaire pour les profs/instits _la haine de l autorité pour les jeunes _des parents completement largués, pas de responsabilite dans l education de leurs enfants, haine de l autorité _ un discours republicain inexistant, dans une république faut le faire donc pas de model de société _des programmes educatifs qui nivellent par le bas , abandon du français, de la littérature , des bases mathematiques pour .....une insipidité pédagogique _hypocrisie du déplacement d élèvés problématiques , on se rejette la balle
et le plus incroyable , des profs/instits du publique qui envoient leurs enfants dans le privé , affirmant que l on y apprend mieux ......
et vous n êtes pas le seul , j ai de nombreux collègues qui ont recommencé une carrière mais ailleurs, dans le privé , comme patron de pizzeria , vendeur en, telephonie etc... c’est dingue
Le rapport de l’OCDE de 1996 intitulé d’un euphémisme mystérieux, « La
faisabilité politique de l’ajustement », fournit le mode
d’emploi qui vise à amoindrir la qualité du service public pour rendre
désirable sa privatisation sans provoquer de révoltes chez les usagers.
C’est écrit cyniquement en toutes lettres page 30 : « Les
familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs
enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de
l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement
obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité.
Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans
l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement
général de la population. »
Traduit en clair : qui veut tuer son chien l’accuse de la rage Ce principe de l’OCDE s’applique toujours de la même manière quel que soit le domaine En une dizaine d’années,j’ai vu pérécliter les conditions d’enseignement et les exigences minimales du savoir sous l’effet des pédagogo de service et des recteurs aux ordres, véritables missi dominici de ces consignes reprises par les ministres successifs Qu’on relise aussi les constats de Michéa sur la question, qui montre bien la relation entre les « valeurs » néolibérales et la difficulté d’imposer un savoir et une autorité quelconque.
Cher Paul, Les états généraux n’apportent rien de neuf et malheureusement, rien d’efficace. On ne se faisait guère d’illusions. Les causes de la violence dans les collèges et les lycées, ou à leurs portes, sont multiples et variées et si « l’administration voyou » soutenait mieux ses professeurs, ça ne réglerait pas tout. Je vous l’ai déjà écrit ici, les chefs d’établissement qui « tiennent » leur établissement (et qui sont solidaires de l’équipe pédagogique) ne sont pas mieux jugés pour autant par leurs supérieurs qui ont perdu le sens des réalités depuis qu’ils sont sortis des établissements. Philippe Meirieu et Luc Ferry avant hier sur France Inter n’avaient pas l’air de connaître vraiment la gravité de la situation. Si on veut faire la guerre à la violence (sous toutes ses formes)il faut s’en donner les moyens matériels et psychologiques. Mais avec quelles troupes ? Comment expliquer que le rapport de l’OCDE de96 que vous nous rappelez n’ait pas provoqué plus de réactions chez nos syndicalistes qui cogèrent le ministère ?
Si je mets en avant cette politique de vulnérabilisation des professeurs par les chefs d’établissement, c’est que je l’ai vue à l’oeuvre partout où je suis passé (sauf une fois) et dans nombre d’établissements sur tout le territoire dans le cadre d’une association.
Les choses commenceraient à aller mieux si les règles étaient respectées.
Un troll imbécile a cru pouvoir imaginer que ma critique était le fruit d’une situation que j’aurai subie personnellement. Il suffit de lire mes ouvrages pour voir comment j’ai tenté, en obligeant l’administration à appliquer les règles, de rendre service à toute la communauté scolaire. Les élèves et leurs parents m’en étaient reconnaissants.
Car les élèves savent avec qui on peut transgresser les règles et avec qui on ne le peut pas. J’ai fait partie de la seconde catégorie de professeurs.
Seulement, il est insupportable de devoir se battre à la fois contre des petites frappes et contre un chef d’établissement et son équipe qui usent de méthodes de voyous pour tenter de ruiner vos efforts qui visent à rendre l’enseignement possible.
Car c’est bien joli d’entretenir avec ses élèves des relations mutuelles de respect et d’estime. Que faire quand c’est le bordel dans les couloirs, sous ses fenêtres dans la cour parce qu’un prof d’EPS prend ses élèves avec 15 minutes de retard depuis un mois et demi au su et vu de tous, e tutti quanti, que les manquements aux règles de la classe ne sont pas sanctionnés par l’administration, que c’est vous qui vous faites admonester par un voyou d’Inspecteur d’académie parce que vous avez demandé une justification d’absence à une élève dont la mère s’est plainte auprès de lui ? Le monde à l’envers, je vous dis !!! Qui peut imaginer ce qui quelquefois se passe dans un établissement scolaire ? Mais tout le monde s’en fout !
À mes yeux, l’administration porte une lourde responsabilité dans le désastre actuel. Car, que je sache, elle est de par les textes en charge de l’ordre dans l’établissement. Et si désordre il y a elle en est responsable. Seulement, si la privatisation à venir commande qu’il y ait du désordre... on se met à tout comprendre.
Et je partage votre interrogation : que font donc les syndicats pour dénoncer cette situation si évidente ? Paul Villach
Bravo M. Villach, vous dévoilez une information, avec ce rapport de l’OCDE, qui m’a planté sur ma chaise...car figurez vous que cette idée m’avait traversé l’esprit, et je l’avais vite chassée en mettant cela sur une paranoïa quelque peu excessive.
J’ai de nombreux cousins qui sont dans l’éducation nationale et les récits qu’ils me font de leurs conditions de travail, et du comportement de certains de leurs élèves me laissent dubitatifs, tant ils sont outranciers par rapport à ce que j’ai pu connaitre (et pourtant, on n’étaient déjà pas des anges dans ma classe).
Alors ce laxisme total concernant l’autorité, les sanctions délirantes pour une gifle ou même une plaisanterie douteuse de la part d’un prof (« je coupe tout ce qui dépasse ») me paraissaient tellement surréalistes que je m’étais demandé : « et si c’était voulu ? »
Si vous rajoutez à cela un ministre de l’éducation nationale (Darcos) pas fichu de conjuguer un verbe au passé antérieur ni capable d’appliquer la règle de 3.....belle exemplarité pour motiver les gamins à apprendre.
Vous venez, par cet article et le contenu de ce rapport, de me montrer que mon interrogation n’était pas si incongrue...ce qui ne me rassure pas forcément.
Une grande interrogation cependant : puisque le diagnostic ne peut être contesté, que les démolisseurs du Service public ont annoncé la couleur, pourquoi les prétendus défenseurs du Service Public d’Éducation n’élaborent-ils pas collectivement une stratégie pour faire échec à cette destruction programmée de l’École publique ? C’est tout de même sidérant !
« Des moyens, des moyens ! » brament les mêmes depuis des dizaines d’années. Même si des moyens sont nécessaires, il ne suffiront jamais à remplacer une volonté d’appliquer les règles minimales de vie sociale élémentaire dans un établissement scolaire.
Et puis est-il si difficile que ça de corriger les erreurs qui gangrènent l’enseignement et contrarient l’apprentissage de ceux qui ne baignent pas en famille dans une culture scolastique, en Français par exemple ? Paul Villach
Pourquoi les défenseurs d’une école qui continue d’instruire solidement les élèves sont-ils incapables de définir une stratégie efficace ? demandez-vous.
Eh bien, si, ils en sont capables, et le SNALC et la Société des agrégés ne cessent d’adresser au Ministre de l’Education leurs observations sur les mesures envisagées et leurs suggestions sur les mesures à prendre, et croyez-moi, c’est du solide. Mais nous sommes minoritaires dans le corps enseignants, où, comme partout ailleurs, les démagogues ont toujours plus facilement la cote que ceux qui promettent que demain on rasera gratis.
Mais allez sur les sites du SNALC et de la Société des agrégés, et vous reprendrez espoir dans le corps enseignant.
Entièrement d’accord, Paul Villach, avec votre analyse. Le programme de mise à mort de l’Ecole Publique, programme aux multiples facettes, se poursuit inexorablement. Extrait d’une conversation entre une de mes stagiares qui avait de gros soucis de discipline dans sa classe et le chef d’Etablissement : « ce qui se passe exactement dans votre salle, une fois que vous y êtes enfermée avec vos élèves,ON- S’EN-FOUT ! Pourvu que le calme règne ! Ca donne déjà une vague idée de la haute estime que les principaux portent à l’acte pédagogique. Ce qu’ils veulent c’est du tape-à-loeil, que la vitrine de leur boîte soit bien bling-bling, avec une multitude d’ »actions éducatives, à base d’options spectaculaires, des classes « de découverte » mais surtout, surtout, pas d’indiscipline dans leur boîte. Qu’on ne catalogue pas leur bonbonnière dans le registre des établissements à problèmes. Ca fait penser à ce vieux colonel, interrogé sur les tortures et qui disait « je ne dis pas que ça n’a pas existé, mais ...pas chez nous, en tous cas. » Si l’Armée est la Grande muette, l’E.N. est la grande menteuse. J’ai même vu, à l’approche de la rencontre des profs avec les parents, un Principal demander à un collègue amateur de plongée et qui revenait de la Guadeloupe, d’exposer sa collection de coquillages comme si elle venait de ses élèves après étude du milieu marin !. Quand un système est basé sur le mensonge et l’esbrouffe, il ne faut pas s’étonner qu’il se condamne à disparaître un jour
Le parent d’élèves que je suis est évidemment convaincu par votre article .
Quelques petites suggestions pour améliorer le piteux état de l’éducation nationale :
1°) Rétablissement du vouvoiement des élèves par les professeurs .
Lorsque j’étais à l’école, il y avait une espèce de codification de la communication :
- à l’école maternelle , les enfants étaient appelés par leur prénom, et tutoyés
- à l’école primaire primaire, les élèves étaient tutoyés par les instituteurs , mais appelé par leur nom de famille et non par leur prénom .
- à partir du collège, les élèves étaient vouvoyés par les professeurs et appelés par leur nom de famille, précédé de « Monsieur » ou « Mademoiselle » ( au lieu de dire par exemple « François au tableau » ou « Isabelle au tableau » ( c’étaient les prénoms de l’époque ) on disait « Monsieur X »ou « Mademoiselle Y au tableau »
Cette façon d’être appelé marquait une transition progressive de l’élève en direction de l’âge adulte. Le professeur marquait le fait qu’il ne le considérait plus l’élève comme un enfant , et donc qu’il y avait lieu, pour l’élève, de ne plus se comporter comme un enfant .
2°) rétablissement et utilisation à la moindre exaction de l’exclusion ponctuelle de la classe, comme vous le proposez,
3°) Rétablissement du « dix fautes = zéro » ( à mon époque , c’était « cinq fautes = zéro » mais cet objectif n’est actuellement pas tenable
4°) Suppression à l’école primaire de ce que j’appelle les « disciplines décoratives » ( pseudo -initiation aux langues étrangères et autres initiations à l’informatique : il est complètement illusoire de faire apprendre des rudiments de langue étrangère à des élèves qui ne maîtrisent pas la langue française, quant à l’informatique, c’est une perte de temps à cet âge ).
A noter qu’à mon époque , pour entrer en sixième, l’on devait maîtriser tous les temps et tous les modes de la conjugaison française, y compris les verbes du 3ème groupe les plus tordus, et l’on devait maîtriser également l’analyse logique grammaticale d’une phrase. l’on devait être capable d’effectuer les quatre les opérations de base ( y compris des divisions du genre 0,0075 divisé par 0,90, par exemple )
5°) Rétablissement d’un système rigoureux de sanctions :
- Un élève qui injurie un prof devrait être exclu temporairement jusqu’à remise d’une lettre d’excuse , accompagné par ses parents.
- Un élève exclu définitivement de trois établissements d’enseignements différents devrait être dégagé de son obligation d’instruction dès l’âge de 14 ans : l’éducation nationale n’est pas une entreprise compassionnelle, ceux qui ne veulent réellement rien apprendre n’ont rien à faire dans un établissement d’enseignement.
Peut-être pourrait-on néanmoins proposer à ces élèves des internats éducatifs à discipline très renforcée, financés par saisie sur les allocations familiales que touchent les parents .
6°) Les conférences pédagogiques et autres stages de formation des profs devraient s’effectuer au cours de leurs nombreux mois de vacances annuelles , et non pendant les périodes de cours ( le scandale des profs absents pour ce genre de motif, et non remplacés , indispose tous les parents d’élèves.)
L’objectif satanique est-il la privatisation de l’Enseignement ?
Pourquoi ne pas répondre à cette question ?
La réponse est : oui.
Pour être tout à fait précis, notre objectif doit être la suppression du monopole de l’Education Nationale, ou plutôt du duopole qu’elle forme avec l’Enseignement confessionnel.
Comme dans tous les « services publics » (voir sur un autre fil ce qu’il faut penser de cet expression, consacrée par l’usage en France mais qui viole le théorème de Arrow), les syndicats de personnel ne défendent que les intérêts du monopole qui les emploient et les petits privilèges que celui-ci leur a consenti.
Mais malheureusement pour eux, il n’y aucune raison qu’un soi-disant « service public » soit assuré par un monopole d’Etat, ni par un duopole partagé entre l’Etat et l’Eglise.
Il faudra donc ouvrir le service de l’éducation à d’autres acteurs afin de rétablir la liberté de choix des parents d’élèves, et cette libération deviendra de plus en plus urgente, bien évidemment, au fur et à mesure que la situation de sécurité des élèves se détériorera.
Car comment fera-t-on pour contraindre les parents d’élèves à continuer de placer leurs enfants dans des établissements scolaires où ceux-ci pourront se faire assassiner ?
Il est très heureux pour l’Education Nationale que la plupart des élèves qui se sont fait écharper jusqu’à ce jour aient été des enfants issues de familles sans grands moyens et habitants des zones reculées.
Mais un jour ou l’autre, la responsabilité de l’Education Nationale, c’est à dire de l’Etat, incapable d’assurer la sécurité dans des établissements où elle prétend recevoir des enfants, sans laisser d’autres choix aux parents d’élèves, pourrait très bien se trouver engagée.
Il y a dans le Communiqué de presse du 8 avril une phrase absolument capitale qui pouvait laisser croire que le Ministre avait compris le problème :
« Les élèves perturbateurs pourront être sortis de la classe et placés dans des structures adaptées, aussi longtemps que nécessaire. »
Bravo ! On applaudit, car c’est ça le seul et unique problème urgent de l’E.N, ces petits cons qui mettent le bordel dans les classes en toute impunité et empêchent les élèves sérieux, qui sont en majorité, d’étudier.
Le hic, c’est que dans le Discours du même jour, qui est beaucoup plus développé que le Communiqué de presse, on lit la phrase suivante :
il faut « rendre à l’exclusion de la classe ou son caractère exceptionnel. »
Aïe ! Il y a là une petite, ou plutôt une dramatique contradiction.
Car qu’est-ce qu’il faut croire ? Qu’on pourra désormais renvoyer de cours tout perturbateur qui vous empêche de faire cours ? Ou qu’il faudra le garder en classe coûte que coûte puisqu’il « a droit à l’éducation » (c’est ce que les principaux de collège sortaient jusqu’ici la bouche en cul de poule aux professeurs qui renvoyaient un élève !).
Autrement dit, est-il permis d’espérer que dorénavant, si les perturbateurs sont aussitôt exclus du cours, tous les collèges vont se remettre au travail après une quinzaine d’années de bordélisation galopante et de baisse du niveau qui s’ensuit ? Ou est-ce que la pagaille générale va se poursuivre et s’aggraver ?
C’est bien la contradiction que j’analyse et qui prouve que rien ne doit changer pour que le bordel s’aggrave !
Mais les profs sont prévenus ! Qu’attendent-ils pour se prendre par la main et imposer leur volonté de sauver l’École publique ?
Le problème c’est qu’ils sont divisés. Comment faire comprendre aux « professeurs humanitaires » qui ont trouvé dans la compassion la compensation à leur humliliation quotidienne, qu’ils travaillent à leur insu à la destruction de l’École publique, alors qu’ils pensent être les seuls à pouvoir sauver l’humanité souffrante ? Paul Villach
C’est bien là le noeud du problème. Les pouvoirs publics, et leurs relais médiatiques voient prioritairement en l’Ecole (tous niveaux confondus, excepté le supérieur) une machine de garderie dont la fonction essentielle est d’assurer la mise entre quatre murs des enfants et des adolescents. Il suffit d’entendre les lamentations aux JT, quand il y a une grève dans l’EN...La préoccupation, c’est rarement « mon enfant aura-t-il de la culture en moins ? » mais souvent « comment vais-je faire pour qu’il soit gardé »...Croit-on encore à l’Ecole en tant que système d’émancipation, d’accession à l’autonomie, à la réflexion, en un mot à la liberté ? C’est bien la question que je me pose..Il faut vraiment que les grèves s’éternisent pour qu’on commence à sussurer un doute : « n’y aura-t-il pas de retard dans le programme ? » Sur font d’angoisse d’employabilité, bien sûr et non de crainte d’une quelconque atteinte à ce qui devrait faire la composante n°1 d’un être humain digne de ce nom, à savoir l’édification de ses connaissances. Comment en serait-il autrement, quand le premier « personnage » de l’Etat, pure émanation du populo qui l’a majoritairement élu, se torche avec la Princesse de Clèves ? Des trublions dans les classes, pourquoi pas, mais en aucun cas à l’extérieur. Ni près du bureau de M. le Proviseur, ce qui gênerait la digestion de son café-crême -croissant, et encore moins dans les rues ! Sauvageons, va ! D’où cette obsession du maintien en classe coûte que coûte, alors qu’on sait très bien, eux comme nous, qu’il existe des cas d’élèves qui n’ont qu’une idée en tête : semer la pagaille avec peut-être, inconsciente, l’envie d’être exclu définitivement d’un système qu’ils vomissent. J’’en ai rarement rencontré , mais je sais que dans certaines boîtes, ils sont légion. Alors que faire ?
Je maintiens ce que je dis.... 35 ans dans l’enseignement privé, je sais de quoi je parle... le privé est au service des familles et des élèves (credo de chef d’établissement)...
Ah ! Les profs du public !... Vous vouliez la révolution ( = bordel en 1968) ? Mais
vous l’avez le boxon ! Vous n’êtes jamais satisfaits de vos moyens, de votre paye, de vos vacances, de vos élèves , de je ne sais quoi !.. Prenez-vous en qu’à vous même ! Tout ce merdier de l’education nationale a pour origine les idées délétères que vous déballez à longueur de journée :
Vous avez fait de la propagande socialo-marxiste-communiste au lieu d’enseigner Racine , Corneille, Platon Cicéron...
Vous devriez ne pas ni fier ni être contents de gaspiller des
talents de jeunes pour favoriser « démocratiquement » des crasses de meules que vous avez mélangées à des jeunes qui en voulaient ! Que de dégats depuis 1968 ! Il ne manque plus que le coran pour accélérer la descente aux enfers !.
Moi, le fils de marin-pêcheur qui a fait une belle carrière comme on dit parce que je n’ai pas pu poursuivre d’études à l’Université (maintenant je me rends compte que c’est un atout !) , j’ai confié mes enfants aux Jésuites après l’école privée catholique de Bretagne : résultat ? deux diplômés de l’ENS /Ulm... Ils ont travaillé sous la férule de Maîtres responsables qui savent ce que tormer aux savoirs veut dire !...
Alors, vous avez du boxon ? Bien fait pour vous, vous n’avez qu’à faire votre travail en faisant preuve de talent !
Talents ? Vous devriez relire la parabole des talents de l’Evangile ! C’est autre chose que les conneries des IUFM et des marxistes ! Cette parabole nous était rentrée dans la tête par notre recteur : un Saint homme à Légion d’Honneur.... Et cette estimable personne dans sa petite école catho et bretonne -sans grands moyens- a formé des hommes et des femmes qui font honneur au Pays...
« Talents ? Vous devriez relire la parabole des talents de l’Evangile ! »
Vous avez de bonnes lectures, mais elles sont sélectives. Votre commentaire haineux n’a rien d’évangélique ! Vous avez le tort de mettre dans le même sac tous les professeurs.
On vous met sous les yeux une politique programmée avec un texte de l’OCDE irrécusable, mais ça ne suscite en vous que votre haine viscérale pour l’enseignement public !
Le Ciel nous préserve de l’enseignement privé qui fabrique des gens haineux de votre espèce ! Paul Villach
Par ignorance , inculture et dogme imposé j ai été pendant longtemps un tenant acharné de l ecole laique et republicaine .Pour m’apercevoir que c est une vue de l esprit ,la preuve les gosses des professeurs y enseignant n y sont pas.Mes fils ont été dans des colleges avec des « chances pour la France » auquels les professeurs repettaient tous les jours que tous leur etaient du qu ils etaient les victimes d une société colonialiste et injuste .Il vas de soit que dans ces classes a 7/8langues des la 4e les profs etaient invités a fermer leur gueules par les « povres victimes societale ». Je me saigne en heures sup desormais « constat pas plainte » pour payer le lycé privé ou mes deux garçons cotoient desormais les enfants des profs de la bien endogame eduction nationale.Dans ce lycé ou evidement je n ai pas de garanti de reussite j ai au moin le garanti du travail ainsi que de son suivi .En effet les profs de ce type de lycé ne trouve pas superfetatoire de vous recevoir de temps en temps pour mise au point, lors meme les profs de l EN ne daignaient m accorder que 10mm par An. Au jour fixé par eux ,en debut d année apres m avoir parqué dans le couloir avec 40autres parents d eleves pendants 3 heures.Je suis sur qu’ils restent quelques croyants chez les professeurs de l EN , mais défintivement l education nationnale française reste a mes yeux le bastion de captateurs de l ascenseur social à l usage unique de leur progeniture ou de leurs cooptés.Paraphrasant un revolutionnaire mon slogan sera desormais assaut !sur le quartier general ! feu sur l education nationnale !
Il semblerait que la situation décrite ne soit pas l’apanage de la seule France. De mon temps, aller en école privée vous qualifiait de facto de cancre. Depuis le programme d’ajustement structurel dicté par les instances financières internationales fin des années 70’ début 80’ - on l’a senti passer ce fameux PAS (Maroc) - la situation de l’école publique ne cesse de se détériorer. Aujourd’hui absolument personne dans mon entourage n’y met ses enfants. Un ami technicien dont le salaire ne dépasse guère 5000 dh (environ 400 euros) à préféré arrêter de fumer et mettre son enfant dans le privé plutôt que de la confier aux soins du public. Une petite décennie a suffi pour faire de quelques simples enseignants qui ont flairé le filon des fleurons de la classe possédante.
N’était cet édifiant rapport de l’OCDE, j’aurais cru mordicus en délire de paranoïaque complotiste. Il éclaire d’une lumière nouvelle pas mal de choses en effet.
Vous avez raison quand vous dites qu’une partie des enseignants ont, en honnissant l’élitisme, scié la branche sur laquelle ils étaient assis et ont encouragé de fait la bordélisation du système, soutenus par les fumeux chercheurs en fausses « sciences de l’éducation » et les syndicats à la botte. Il faut voir , en effet, les tronches catastrophées et les haut-le-coeur de mes collègues quand, chaque année, je propose de rétablir une distribution des prix de fin d’année ! Cela dit, allez sur le site du seul syndicat non bien-pensant de l’E.N., le SNALC, deuxième syndicat de l’enseignement secondaire, et vous verrez que tous les professeurs en sont pas complices des pédagos iufmisés, loin de là. Allez voir aussi sur le site de la Société des agrégés (8000 adhérents, tous agrégés par concours), et vous découvrirez que l’idéal d’un enseignement qui apporte à chacun le maximum d’instruction dont il est capable est encore partagé par beaucoup de professeurs du public.
Pour vous donner une idée concrète de ce qui peut encore se faire dans certaines classes de collège public aujourd’hui, dans mon petit collège, j’enseigne à tous mes élèves la grammaire traditionnelle des natures et des fonctions, (la seule utile parce qu’elle a des retombées concrètes dans l’apprentissage des langues vivantes et anciennes, et les élèves s’en rendent compte) et je leur explique des pièces de théâtre complètes : Le Cid, L’Avare, Le Médecin malgré lui, Knock, Le Malade imaginaire, Les Femmes savantes, etc. , et ça leur plaît. De même la lecture en classe in extenso, avec le minimum de commentaires, d’un chef d’oeuvre absolu tel que Le Tour du Monde en 80 Jours a révélé à beaucoup de mes élèves le plaisir de la lecture.
Il faudrait aussi : -supprimer le passage automatique en classe supérieure. -réhabiliter la voie professionnelle avec rétablissement de l’ orientation possible en fin de 4ème. -hiérarchiser les notes (Un passage en classe supérieure avec un 18 en vie de classe, un autre en EPS et arts plastiques, est-ce bien raisonnable ?) -Supprimer les procédures d’appel. Bref, revenir à tout ce qui se faisait auparavant, avec rigueur, valorisation de l’effort, justice et bon sens. Mais tout ça, c’est pas demain la veille !
En effet...la note de « vie de classe » ! Quel délire ! Avec cette nouveauté fumeuse, on accrédite chez les élèves l’idée selon laquelle, l’Ecole est un lieu « à part » où les écarts de conduites sont hautement probables... En gros, si tu n’as pas transformé de prof en porte-manteaux à l’aide de fléchettes ni violé tes congénères, et si tu n’a pas foutu le bordel, t’as 18 quoi...On récompense ce qui devrait aller de soi, ce qui n’est qu’un comportement normal.... Mais par contre, surtout pas trop faire bobo au coeur par des punitions (pardon, des sanctions) On oublie, comme le souligne l’auteur, de rappeler encore et encore que de pouvoir aller à l’école, c’est une chance que tous les gosses de la planète n’ont malheureusement pas. J’ai eu en Afrique des classes de 54 élèves, et malgré le manque d’expérience (20 ans) et bien entendu aucune formation à l« autorité », on aurait pu y entendre une mouche voler. Autre temps, autres pays, ...
La seule mesure qui soit nécessaire aujourd’hui pour remettre tout ce petit monde au travail, c’est un sérieux tour de vis.
Comme vous le dites très justement, srobyl, ce n’est pas une question de nombre d’élèves par classe, mais de discipline imposée aux élèves dans tout l’établissement, et donc dans les classes.
Vous pouvez avoir dix élèves par classe, et un bordel monstre à chaque cours. Comme vous pouvez en avoir quarante dans un collège fermement dirigé et qu’on entende une mouche marcher !
L’éradication des fausses « sciences de l’éducation » est le corollaire de la mesure précédente. Le problème, évidemment, ce sera quoi faire des inutiles bavards qui peuplent ces instituts et qui sont proprement bons à rien dans l’enseignement secondaire puisqu’ils n’ont en général ni Capes ni agrégation ?
indépendamment de a destruction de l’école du savoir pour celle de l’outil, tu entre dans des considérations de pratique qui si elles ont eu fait leur preuve, sans être devenu désuète sont parfois pas a même de répondre a une monté de violence à multi visages. le terme unique de violence est employé trop facilement, parce qu’il est véhiculé médiatiquement et instrumentalisé sur des faits auxquels il s’accorde. je ne pense pas que tous les jours des enseignants sont poignardés. qu’il y aides bagarres que les élèves s’affrontent à l’autorité n’est pas une nouveauté, que certains enfants soient en, et soient des difficultés non plus. pourquoi nos enfants seraient le reflet différent de notre société dans laquelle nous les élevons. si nous prenions le temps de nous poser cette question, alors nous trouverions certainement des réponses autre que de faire de nos écoles des camps retranchés. de plus en plus pour des raisons commerciales les marchand s’adressent à nos enfants comme à des adultes, tout un ensemble d’émissions pour enfants et ados emportent leur mimétisme, ils sont pressés en permanence de consommer, nous les imprégnions de notre propre stress, par la suppression de la carte scolaire nous avons favorisé la ghettoisation de certains établissements. alors il y a certes des actes qui se qualifient de violence, mais l’on a plus de chance de les trouver dans les lieux où un gamin de 12 ans gagne le salaire de la maison en faisant le gué pour les dealers que dans le faubourg st honnoré,et ensuite l’on veut que ce gamin est un quelconque respect. j’ai pris cet exemple extrême qui est celui d’une violence nouvelle qui a émergé, et qui se cible facilement. mais ce n’est pas celle ci la plus nocive c’est celle qui nait d’une espèce d’exaspération ou d’absence de lisibilité qui s’exprime par une foule de comportements incivils ou irrespectueux, car notre société fait la démonstration tous les jours qu’elle ne respecte plus rien, alors pourquoi voudrions nous que cela n’atteigne pas nos enfants.
nous vivons dans une espèce de cocotte minute de laquelle plus une once de vapeur ne s’échappe, et de mettre de la police pour renforcer les paroies, ne fera que faire monter la pression. je ne pense pas avoir lu dans tous les écrits de la république sur les écoles qu’elles étaient un camp de concentration, il y a quelque chose qui doit nous échapper. bon article