@ L’auteur
Voilà à quoi se résume l’Algérie quand les plumes ethnicistes sont à l’oeuvre.
Arezki Metref : un nom pour beaucoup indissociable de la revue « Révolution Africaine », disparue aujourd’hui, ses journalistes du moins pour certains ayant été contraints à l’exil. Revue et journalistes, on en conviendrait, qui n’auront guère rien fait pour la liberté d’expression.
Arezki Metref s’est distingué par un style foisonnant, volubile, riche certes, en tout cas gagné à l’idéologie FLNiste. On ne peut pas dire qu’il n’a pas profité du climat politique délétère de l’époque : privilèges, formations à l’étranger... et j’en passe.
Mais revenons à votre article qui n’est pas sans être un peu manipulateur par ses silences et ses implicites. Qu’entend-on quand on avance que les Kabyles ont connu l’exode à l’intérieur de leur pays, qu’ils sont ouverts aux autres ? Est-ce à dire que les « Arabes » (terme d’ailleurs trop relatif)ne se déplacent pas autant pour gagner leur vie ? Est-ce à dire que les Kabyles sont les seuls à être ouverts. J’ai retenu seulement cette incohérence, qui n’est pas l’unique de votre compte rendu.
Bref, on donne l’air de cibler le pouvoir en place (ce qui est tout à fait légitime) mais, du coup, implicitement,on laisse sous-entendre que ce pouvoir est arabe, arabophone, baassiste... M’accuseriez-vous, Monsieur Missoum, de prêter à votre compte rendu des propos qu’il n’a pas émis ?
C’est dire si on peut cesser un jour d’invoquer le prétexte berbériste, éculé, trop éculé, de la minorité écrasée. C’est dire si on reconnaîtra un jour que ce pouvoir pseudo baassiste n’est en fait qu’un pouvoir chaoui et kabyle. C’est dire si un jour on aura l’honnêteté de voir dans l’intégrisme islamiste sa teneur berbère impressionnante.
Non, Monsieur Missoum, on dévie le débat. Le diagnostic, même s’il n’apparaît qu’à la marge de la page, est faux. L’Algérie a mal ailleurs. Arezki Metref, et d’autres, visiblement, succombent au charme du patriotisme étroit - voir du communautarisme dangereux. L’identité ? Un point de fixation que l’évolution du monde aurait dû aujourd’hui nous apprendre à vaincre, à résorber, dépasser. Les droits de l’homme dont vous êtes d’ailleurs un défenseur ne sauraient souscrire à tout cela. En fait, Monsieur Missoum, à quand l’Histoire tout court d’Arezki Métref ?
Fraternellement.
RAF.