Je ne savais pas que François Ruffin avait écrit un bouquin : "Les Petits Soldats du journalisme". Résumé :
Les Petits Soldats du journalisme ne se veut pas un pamphlet. Pas non plus, malgré les apparences, une dénonciation virulente. Il s’agit d’une enquête sans concession menée par un ancien élève de l’école qui s’insurge contre l’appauvrissement du contenu des médias. Voilà qui permettra aux lecteurs non compatissants de prendre la distance qui leur conviendra... Le texte de François Ruffin est accompagné de plusieurs dessins humoristiques et satiriques de Faujour. L’un deux représente un directeur de l’information sermonnant son stagiaire : "On s’en fout que tu n’aies rien à dire, l’important c’est de l’écrire"… —Denis Gombert
Le Centre de formation des journalistes se proclame " la meilleure
école de journalisme en France et même en Europe ". Patrick Poivre
d’Arvor, David Pujadas, Pierre Lescure, Franz-Olivier Giesbert, Laurent
Joffrin et tant d’autres ténors de la presse sont passés dans ses murs.
Pendant
deux ans, François Ruffin a suivi leur exemple. Elève appliqué, il a
pris en notes les conseils des professeurs et les confidences des "
grandes plumes « . Il s’est coulé dans le moule, pour voir. Et il a vu.
»
Dans un an, vous serez journalistes, confie un intervenant. Vous
entrerez dans ce que j’appelle « le complot de famille », c’est-à-dire
des règles qui peuvent scandaliser les gens mais, bon, c’est comme ça
que la machine fonctionne. « Un » complot " que ce livre met au jour :
tacites ailleurs, les règles du métier sont ici affichées sans vergogne.
Comme
dans un miroir grossissant, le journalisme ordinaire se révèle alors
sans fard : la célébration du vide, le mépris du public, la soumission
aux pouvoirs, la quête du profit, l’information prémâchée comme seul
horizon...
Un récit incisif et insolent qui démonte, pièce à pièce,
les rouages de la machine médiatique.
http://www.amazon.fr/Petits-Soldats-du-journalisme/dp/2912485495
Naïvement, un aspirant journaliste pourrait attendre d’une école prétendument prestigieuse qu’elle lui apprenne à analyser, comprendre, enquêter, se documenter pour ensuite formuler, vulgariser, rendre accessible à tous les différents thèmes sociopolitiques qui les concernent en tant que citoyens. Mais ce journaliste plein de bonnes intentions, lorsqu’il franchit les portes du Centre de formation des Journalistes (CFJ), tombe des nues.
Au lieu d’apprendre, il désapprend. Aux prises avec un système pédagogique bien ficelé et parfaitement adapté aux demandes des investisseurs mécènes que sont Pinault, Lagardère, Vivendi ou Bouygues, l’étudiant se vide de son savoir pour assimiler, en deux années, un métier dont le quotidien se situe à mille lieues de ses aspirations premières : il apprend à devenir un technicien des médias, une machine dénuée de personnalité dont la tâche consiste à remplir de vide la multitude de titres de journaux, radios et télévisions. Cette multiplicité des supports n’est donc qu’un leurre, tant ces techniciens rédacteurs sont fondus dans un même moule consensuel, véhicules involontaires, fatalistes et désabusés d’une circulation circulaire de cette information que les détenteurs de pouvoir leur tendent à coups de dépêches (AFP) et communiqués de presse (des services de com.). Tous sont alors au service de ceux qui investissent dans les médias de masse, et qui ont à ce titre la possibilité de présenter comme l’évidente réalité de la vie une vision du monde qu’ils véhiculent et inculquent aux consommateurs des supports d’information et d’annonces publicitaires (objectif final de leur investissement initial).
Les apprentis journalistes, initialement désireux d’enquêter, de fouiner, de prendre le temps de puiser les informations, apprennent alors à cultiver un étrange paradoxe : de chercheurs (intellectuellement actifs) d’informations, ils deviennent transmetteurs immédiats (intellectuellement passifs) de discours sensationnalistes et périssables, bourrés d’idéologies et de clichés présentés comme des vérités. Gens de médias, ils formeront la légion des médiateurs de l’immédiat.
http://www.lmsi.net/spip.php?article98
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