C’est parfaitement exact, et cela va même plus loin puisque cela tend à accorder, a priori, des circonstances atténuantes et un dédouanement moral à celui qui hésite à passer à l’acte.
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C’est parfaitement faux. Les sociologues ne parlent généralement pas de circonstances atténuantes (jargon judiciaire), mais montrent les caractéristiques démographiques et sociales des délinquants, éclairent les tendances et les expliquent. De manière écrasante, ils remarquent en effet un lien statistique entre délinquance (combattue et connue) et pauvreté.
Maintenant, ça emmerde généralement les libéraux ou les gens de droite, et ils ont le choix ;
-Soit, ils inscrivent ça dans la « nature » des populations pauvres (naturalisme bilogisant et raciste)
- Soit ils confondent tendance, déterminisme et fatalisme (genre je connais un fils de pauvre qui est gentil et pas du tout délinquant, je connais un fils d’ouvrier médecin et blablabla.
Classique !
Sinon, àla fin d’un article limpide et rigoureux, Mucchielli dit ceci ;
Dans leurs écrits sur l’homicide, certains criminologues refusent de prendre en considération ces résultats massifs de la recherche pour ne s’intéresser qu’aux mobiles apparents des auteurs et aux circonstances du passage à l’acte (cf. par exemple Cusson, 1998, p. 22-35). Cette façon d’écarter les contextes sociaux est très contestable. Du point de vue statistique et macrosociologique, l’homicide ne se produit pas n’importe où, dans n’importe quel milieu social et au terme de n’importe quel parcours. Il est un phénomène social qui rappelle sans doute à une société qu’elle ne saurait accomplir son processus de civilisation des mœurs en laissant se pérenniser des poches de pauvreté où elle concentre des hommes et des femmes que leurs histoires de vie inclinent à accorder peu de prix aussi bien à la vie d’autrui qu’à la leur.