• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Wàng

sur Le blasphème bientôt interdit !?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Wàng 16 avril 2010 10:17

Il s’agit pour les religieux d’imposer leurs idées morales afin qu’elles deviennent des normes sociales. L’extrême droite a ouvert le feu dès 1984 en demandant et en obtenant l’interdiction de l’affiche du film « Ave Maria » ! Elle récupère très vite l’appui et le renfort de l’épiscopat pour l’engagement d’autres actions en justice. L’Eglise comme institution manifeste clairement son conservatisme et affiche sa volonté d’influer sur la législation civile contre l’IVG, contre le PACS et pour l’interdiction de tout blasphème, ou supposé blasphème !

Vous mélangez un peu tout dans un gloubi-boulga anticlérical primaire et c’est assez révélateur de vos motivations profondes ... si la liberté d’expression est mise en danger par les religieux catholiques (et qu’est ce que ça veut dire les religieux ? un complot venant des membres du clergé ensoutannés ?), elle doit bien sûr être défendue, et le droit au blasphème (y compris bête et méchant) est une affirmation, une revendication concrète de cette liberté d’expression (un signe qu’elle existe).

A ce sujet il y a des signes qui ne trompent pas, quand j’ouvre Charlie Hebdo (par exemple l’exemplaire qui a suivi la mort du pape), avec JPII expulant des foetus avec sa papamobile, ou quand je vois des caricatures espagnoles avec une sainte vierge qui taille une pipe au Christ. Si la seule emprise des catholiques sur la société est de refuser de tendre l’autre joue et de tenter des ripostes sur le terrain juridique, je trouve que ça passe encore, car on est dans les limites que permet encore un état de droit. Les attaques des anti-racistes contre Zemmour participent de la même logique à mon avis (et c’est de bonne guerre).

Inversement, du côté de l’islam, à part Mohammed Sifaoui, je n’ai pas vu beaucoup de Musulmans défendre les petites caricatures gentillettes de Mahomet et condamner les embassades brûlées (des actes de guerre contres les démocraties et le monde libre), les appels au meurtre ou les chrétiens assassinés. Qui veut instaurer un délit de blasphème à l’échelle mondiale (pour empêcher la critique de sa religion ? C’est l’OCI, en aucun cas le Vatican. A ce sujet, c’est assez marrant parce que ces pays sont les premiers à insulter les croyances des autres ...

J’en viens à l’autre fait que vous exposez à savoir que vous mettez sur le même plan le blasphème et le conservatisme de l’église et que son emprise fantasmée sur la société quand elle parle de morale (refus total de l’avortement notamment). Autrement dit, tout votre propos en apparence désintéressé sur la défense du blasphème et de la liberté d’expression, est en réalité une volonté non avouée de faire taire sa voix.

En attendant, voici la position du st Siège sur le délit de blasphème :

27/03/2009 18.52.24

Le Saint Siège a voté contre la résolution sur la diffamation des religions approuvée jeudi par le Conseil de l’ONU pour les Droits de l’Homme. Selon l’observateur permanent du Saint Siège auprès des institutions des Nations Unies à Genève, un tel texte peut aboutir à des discriminations à l’égard des minorités religieuses. Cette résolution, proposée par le Pakistan au nom de la Conférence islamique, ne cite que les offenses contre l’Islam. Mgr Silvano Tomasi souligne que la reconnaissance juridique du concept abstrait de diffamation d’une religion peut être utilisée pour justifier des lois punissant le blasphème, et dans certains Etats cela donne lieu, comme on le sait, à des attaques parfois violentes contre les minorités religieuses. Pour le Saint siège, la liberté d’expression est intimement liée à la liberté religieuse. Il s’agit de trouver un équilibre entre les libertés individuelles et le respect des sentiments d’autrui. Pour y parvenir, il faut appliquer les principes contenus dans les traités internationaux. Selon certaines études, plus de 200 millions de chrétiens souffrent de discrimination aujourd’hui dans le monde. Mgr Tomasi fait valoir que l’intolérance religieuse a augmenté et que les communautés chrétiennes sont les plus touchées, non seulement dans les régions où elles sont minoritaires. Les chrétiens, qui veulent réellement vivre leur foi sont de plus en plus marginalisés dans les pays où des politiques laïcistes sont mises en place pour réduire le rôle de la religion dans la vie publique. On en parle très peu, mais c’est une réalité

http://www.oecumene.radiovaticana.org/fr1/Articolo.asp?c=276126


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès