Revenant à ma première intervention je précise que les minoritaires du part social-démocrate russe, les menchéviks, pensent qu’une alliance avec la droite est un préalable nécessaire.
C’est pourquoi ils s’allient au gouvernement provisoire issu de la révolution de février, dirigé par le prince Lvov. Dans ce gouvernement ce sont les KD (parti Constitutionnel Démocratique) qui sont en majorité. Ils représentent la bourgeoisie libérale de l’époque et une partie de la noblesse.
Ils s’opposent aux ouvriers et soldats formés en « soviets » (conseils) qui furent le fer de lance de la révolution.
En particulier ils ne veulent pas rompre avec les alliés dans la poursuite de la guerre, refusent de toucher à la propriété de la terre de la noblesse féodale ainsi que l’instauration de la journée de travail de 8 heures.
Ils se retrouvent en contradiction avec les ouvriers et soldats qui les ont amenés au pouvoir.
Il est facile alors aux bolcheviks de se présenter en défenseurs du peuple face aux propriétaires terriens et directeurs d’usine et de dénoncer la trahison des élus.
Cela n’a rien à voir avec l’origine sociale des dirigeants bolcheviks : tous viennent de la bourgeoisie et de la minorité privilégiée, aucun n’est issu du prolérariat.
Mais on ne peut comparer la situation de la France de 2010 avec celle de la Russie en 1917 : Nous ne sommes pas en guerre (et en train de la perdre malgré des sacrifices humains énormes), nous ne sommes pas - ou pas encore - en situation de disette, et il n’existe pas de « conseils ».
Le seul point commun est que la majorité du peuple n’a rien à attendre de la « social-démocratie ».