Bonjour cher M. Jojo,
en effet vous avez raison de rappeler le cursus ou background de M. Ben Jelloun : et cette évocation de la misère des travailleurs immigrés a justifié ma perception comme somme toute anachronique d’une partie de son analyse : il me semble que M. Ben Jelloun en s’étant éloigné de la psychiatrie/psychologie sociale et s’étant engagé dans sa carrière d’écrivain (de talent : mes préférés sans doute parce que les plus tordus ou énigmatiques étant Moha le Fou, Moha le Sage et La Prière de l’Absent avec toute la panoplie requise de jnounns de sorcellerie etc...) s’est éloigné de la réalité de ces travailleurs mais surtout de celle de leurs descendants : fils et filles.
Et si ces constats sur la douleur (humiliation parfois) ressentie à cause de l’Exil, de l’Arrachement aux siens, à sa terre et quelque part à sa mémoire et à son histoire étaient juste, ils ne sont plus opérants sur les nouvelles générations qui soit l’ont intériorisé, jusqu’à parfois le nier, soit l’ont sublimé que ce soit par l’oubli, la haine ou le mépris ou encore tout simplement afin d’exorciser ces fantômes du passé : bref il me semble que bien souvent la grille de lecture de M. Ben Jelloun reste inspirée par ce rapport à l’exil, à l’arrachement : bref plus autour du statut d’immigré et non de français descendants d’immigrés : ce qui a son importance mais ne permet pas une lecture ou compréhension exhaustive et pertinente de la situation actuelle et notamment des rapports conflictuels entretenus avec les concepts d’Identité ou d’Altérité...
ok je sais bla bla bla...
mais cela a son importance...les phénomènes actuels sont à entendre dans une perspective globale et contemporaine et non plus uniquement avec ce passif historique, mémoriel,etc...