M. Armand
C’est en cela que
la burka (en dehors de son espace d’origine où elle est culturelle) se doit d’être
conçue : 1) comme une pratique plus de type consommatoire que religieuse :
que le produit soit idéologique ou ait une charge idéologique ne change rien à
la nature de cette pratique, ce qui nous fait arriver à 2) que sa présence que
ce soit dans les rues de Paris, Casablanca, Alexandrie ou Berlin,etc…relève de
l’anomalie 3) que donc il faut intégrer cette diffusion de tel ou tel produit
idéologique sous label islamique radical
à une perspective plus globale : mondialisation économique puisque 4)
cette diffusion est soutenue par le pouvoir économique issu des ressources hydrocarbures
contrôlés par la secte wahhabite et sur un plan plus secondaire sur le pouvoir
symbolique octroyé à cette secte en lui offrant le contrôle des lieux saints de
l’islam (sans compter les collaborations opportunes/opportunistes entre mouvances
pouvant être radicalement opposées) et donc 5) s’interroger sur les rapports
ambigus que nous entretenons avec les sponsors de l’islamisme radical.
Pour ma part :
je conçois l’islamisme radical comme un sous-produit de cette mondialisation
tant promue et voulue et un moyen accessoire de contrôler l’espace musulman en
le sacrifiant à l’influence/contrôle des dynasties du golfe (du moins tant que
le pétrole coulera encore, après…). La situation actuelle tendant à condamner les
musulmans dans leur ensemble et à les enfermer dans des stéréotypes (islam
conçu comme bloc homogène, monolithique, obscurantiste, etc…) mais aussi empêchant
toute réforme ou mouvement réformateur : pouvant émerger notamment en
dehors de Dar-Al’Islam : avec le bénéfice de la liberté dont dispose l’islam
européen qui paradoxalement se retrouve à devoir gérer ou ostracisation (le
Nous vs Eux) ou communautarisation ( un autre Nous vs Eux) plutôt qu’enclencher
une réflexion globale.
La fixation sur le
problème burka ne fait que renforcer indirectement (ou intentionnellement) l’influence
des courants islamistes radicaux et de la secte wahhabite : puisqu’elle
nourrit cette mécanique ostracisation/communautarisation : les débats
généralement ne donnant ni dans la nuance, ni dans la mesure et encore moins
dans la réflexion. Son interdiction ou non ne changera rien à la donne :
qui est principalement d’ordre économique. Si les pions (avec burka ou non) ont
leur utilité aux échecs : le but reste toujours : mât el cheikh.