Parmi les 508 000 bénéficiaires français de la
politique agricole commune (PAC), il en est un plus habitué à faire la
une des magazines people que de la presse agricole. Le prince Albert de
Monaco reçoit en effet une subvention de 253 986 € de Bruxelles pour
son soutien aux cultures « propres » et aux pratiques en faveur de
l’environnement. Car le souverain monégasque est aussi agriculteur. Sa
famille est propriétaire du domaine de Marchais, dans l’Aisne, qui
compte 773 ha et où travaillent onze salariés. Sur ces terrains, où
passe le prince « cinq ou six fois dans l’année », sont cultivés du
blé, de l’orge, de la luzerne, des légumes, etc. Mais la subvention en
faveur de la famille Grimaldi pèse peu au regard des aides européennes
reçues par les grands groupes industriels. Sur cet aspect du dossier,
l’enquête du « Parisien » et d’« Aujourd’hui en France », concernant
les principaux bénéficiaires de la PAC, montre par exemple que les
entreprises liées au sucre, Saint Louis, Tereos, Eurosugar, Sucrerie de
Bois Rouge, etc. reçoivent plus de 160 millions d’euros. Certaines
sociétés sont même parfois des filiales d’autres bénéficiaires. Un
trader du sucre (qui achète et vend le produit) reçoit lui aussi une
aide publique substantielle de l’Europe alors même qu’une large part de
son activité se situe en Russie. Autre surprise, le volailler Doux qui
est le Français le mieux subventionné par Bruxelles, avec près de 63
millions d’euros, présente la particularité de se développer en
Amérique du Sud et de réduire ses emplois en France. « Cette subvention
est scandaleuse », s’emporte Jacques Pasquier, chargé du dossier de la
PAC pour la Confédération paysanne quand Dominique Barrau, secrétaire
général de la FNSEA (premier syndicat agricole), justifie cette manne
comme une aide pour lutter contre la concurrence.
Le Parisien
http://www.leparisien.fr/economie/d...