C’est quoi un intermittent du spectacle ? C’est d’abord un acteur économique nous disent les gestionnaires de l’affairisme national ou mondial. Soit, parmi les nombreux secteurs économiques concernés par l’emploi d’intermittents du spectacle, il en est un qu’on oublie trop souvent de citer : le TOURISME. Je ferai remarquer aux pourfendeurs de l’exception culturelle française qui s’insurgent contre ce particularisme national que notre belle France jouit d’un autre privilège, celui d’être aussi le pays le PLUS VISITE DU MONDE (60 millions par ans). Alors il faut savoir qu’au-delà de l’attrait que produisent nos vielles pierres, nos fleuves, nos océans et nos montagnes, le touriste a besoin d’être bien accueilli et distrait pour être fidélisé. Cela, les professionnels du tourisme le savent trop bien et c’est à cet effet qu’ils engagent de si nombreuses prestations artistiques. C’est aussi pour ces raisons que sont organisés de plus en plus de salons du spectacle vivant, festivals de la distraction estivale, où ces professionnels viennent faire leur marché et acheter leurs spectacles. Il suffit de regarder les programmations culturelles des offices de tourisme, des municipalités et régions concernées pour le constater. Supprimer les aides au spectacle vivant et la solidarité interprofessionnelle de ce secteur reviendrait à priver le tourisme français de l’un de ses atouts indispensables à son bon rayonnement. Ce serait fragiliser et dévaloriser toute une économie liée. A savoir : directement l’hôtellerie, la restauration et la limonade, les commerces d’artisanat et de produits de terroir ; indirectement tout le tissu économique périphérique dans des régions ou le tourisme reste la principale source de devises. Enfin bref ce serait mettre en péril l’un des fleurons de l’économie nationale et amplifier l’appauvrissement du pays tout entier, il faut en avoir conscience. C’est pourtant bien ce qui risque d’arriver si l’état persiste et vouloir se désengager du secteur artistique et du spectacle vivant. Valéry Giscard d’Estaing disait très justement « la gauche n’a pas le monopole du cœur », force est de constater que la droite n’a pas le monopole du « savoir bien gérer ». Une fois de plus nous prenons acte que les vues à court terme du néolibéralisme prônées par le Medef détruisent bien plus d’emplois qu’elles n’en fabriquent et que l’irrationnel n’est pas l’apanage des artistes.
Claude Seugnet