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Commentaire de Manuel Atreide

sur Une étonnante publicité de l'Église catholique pour tenter de vendre ce qui ne se vend pas


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Manuel Atreide Manuel Atreide 30 avril 2010 22:05

 à l’auteur, 


vous ne m’en voudrez pas, j’espère de vous faire quelques critiques à la fois sur la forme et sur le fond. Vous m’accorderez aussi, je l’espère toujours, le fait de n’être jamais venu troller un seul de vos papiers et si je suis là ce soir, à vous faire un commentaire, ce n’est pas pour commencer ce petit jeu mais parce que le sujet dont vous traitez m’intéresse. 

J’espère enfin que vous prendrez ces critiques pour ce qu’elles sont, l’expression d’une réflexion qui se sent le droit de ne pas être en total accord avec vous. Car, si je trouve le sujet traité - en l’occurrence la campagne de l’église catholique sur la vocation de prêtre - vraiment intéressant, je n’en ai pas la même analyse que vous.

Sur le fond.

Vous considérez que cette campagne de pub a été lancée pour nous vendre quelque chose. Je ne partage pas ce point de vue. L’église catholique est en pleine année consacrée au sacerdoce et doit faire faire à une baisse dramatique - pour elle du moins - des vocations. Peu de prêtres, encore moins de jeunes, ce qui amène ceux qui restent à prendre en charge plusieurs paroisses, à vivre dans une course permanente pour prendre soin de leurs ouailles. 

Malgré la baisse tout aussi préoccupante pour l’église du nombre des fidèles, ils n’en ont pas moins des attentes et des demandes tels que les mariages, les obsèques, les baptêmes, messes etc. Un prêtre officiant dans la France de 2010 a paradoxalement souvent un agenda chargé. Essayez donc de trouver une église pour une cérémonie de mariage, vous serez souvent confronté à des difficultés de plannings !

Cette campagne est là en fait pour rappeler au monde moderne dans lequel nous sommes que le prêtre n’est pas un personnage légendaire et éteint mais que la société, même largement sécularisée, fait appel à lui dans certaines occasions pour lesquels on n’ensivage pas de ne pas en avoir sous la main. Elle rappelle aussi que c’est un métier et que s’il n’est pas comme tous les autres, on ne crée pas des prêtres par décret. 

Elle est donc là, enfin, pour susciter l’envie ou la vocation et montrer à un jeune qui se pose des questions que c’est une position qui n’est pas celle des images d’épinal fleurant bon l’antimite, la grenouille de bénitier et la désuétude. Ce n’est pas une campagne de pub en fait, mais une campagne de promotion et d’information, un peu comme une piqure de rappel. Et si la forme est pour le moins maladroite, d’après moi du moins, vous me semblez être passé à coté. 

Bien sur, ce n’est que mon avis, nul ne vous force à le partager ! Et votre réponse est non seulement souhaitée mais attendue, surtout si vous savez m’expliquer à quel point je me suis trompé. C’est un échange que j’attends, pas un monologue.

Sur la forme.

Je suis un peu gêné de vous le dire mais vous employez un vocabulaire qui n’aide pas, selon moi bien sur, toujours selon moi, à la compréhension. Ne pouvez vous pas utiliser des expressions plus communément compréhensibles que « leurre d’appel » (désolé, le béotien que je suis n’en saisit pas toute la portée), métonymie ou intericonicité ? 

Et si vous décidez, ce qui est votre droit après tout, d’employer un vocabulaire d’un tel niveau, vous pourriez tout de même penser à placer sur ces mots un lien vers les fiches wikipedia - par exemple - qui donneront à vos lecteurs la possibilité d’aller en lire la définition sans avoir à ouvrir une nouvelle fenêtre pour faire cette recherche. Car tout de même, vous ne publiez pas dans une revue savante mais sur un site fréquenté par un large public et l’emploi de termes abscons n’est sans doute pas la meilleure manière de vous faire comprendre de votre lectorat. Ce qui est votre but sur Agoravox, je n’en doute pas !

Enfin, j’avoue - avec un peu de crainte de me faire rabrouer - trouver quelque peu dérangeant la répétition foisonnante de mêmes messages peu amènes à tout commentateur qui a le malheur de vous critiquer. Agoravox est un site sur lequel les trolls sont nombreux, je vous le concède. Mais l’enfoiré - par exemple - mérite mieux comme traitement qu’un tel renvoi dans ses buts surtout que son propos m’a semblé empreint d’un certain bon sens.

Et au final, ces rapports totalement conflictuels avec votre lectorat conduisent ce fil de discussion à n’être qu’un dialogue de sourds entre vous qui semblez vous draper dans une dignité offensée (ce que je peux comprendre vis à vis de certains, mais que j’ai du mal à suivre dans sa permanence) et un lectorat qui - peut être, je fais là une hypothèse - n’obtient pas le dialogue entre un auteur et ses lecteurs auquel il est habitué sur Agoravox.

Alors, je suis conscient qu’Agoravox est un site qui déchaine bien des passions et que souvent les conflits de personnes prennent le pas sur la discussion, même passionnée, à propos du sujet. Mais peut être devriez vous faire l’effort (louable) de revenir vers les lecteurs et de vous montrer à la fois moins obscur dans vos textes, et plus conciliant dans vos échanges.

Voilà, cher Paul, ce que j’avais à vous dire ce soir. j’espère ne pas vous avoir vexé ou choqué ou blessé, telle n’est pas mon intention. Mon intention n’est pas non plus de vous faire la leçon ou la morale, je ne m’en sens ni le droit ni la stature. Prenez plutôt ce long commentaire comme une main tendue de la part d’un rédacteur désormais un peu ancien ici qui n’aime qu’une seule chose : échanger avec d’autres et surtout les rédacteurs, sur les sujets qui l’intéresse.

Très cordialement

Manuel Atréide

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