MENSONGES
« Le 15 octobre, vers 9 h 00 du matin, M.
le Procureur Général Mornet, accompagné de M. le Président de la Commission
d’Instruction Bouchardon, se présentèrent à la prison de Fresnes dans la
cellule du condamné, lui annoncèrent que le moment était venu d’expier.
Pierre Laval était couché et parut ne pas entendre. Rapidement on
comprit qu’il était sous le coup d’une intoxication
et le docteur Paul, médecin légiste, qui était présent, lui fit
une piqûre de morphine. On trouva sur les couvertures du lit une
ampoule qui avait contenu du poison que le condamné venait d’absorber,
ne voulant pas, avait-il écrit, tomber sous des balles françaises. Il
devint évident au bout de peu de temps que le poison était éventé. Les
médecins firent deux piqûres de camphre, puis procédèrent à un lavage
d’estomac. Le condamné rendit la plus grande partie de la substance
toxique qu’il avait absorbée et se ranima assez rapidement. Son état
s’étant amélioré, il fut décidé, puisqu’il pouvait se tenir debout et
marcher, que l’arrêt serait exécuté. Pierre Laval, qui s’était habillé
et qui maintenant paraissait rétabli, marcha d’un pas ferme jusqu’à la
porte de la prison et monta dans le fourgon qui le conduisit derrière la
prison de Fresnes devant une butte qui pendant la guerre avait servi
aux Allemands de lieu d’exécution. Quelques minutes suffirent pour le
conduire au poteau. Il refusa l’escabeau qu’on lui proposait pour
s’asseoir, se laissa lier au poteau et mourut courageusement[4]. »
Sources :http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Laval