Merci pour la leçon.
Les allemands, cherchant une cohérence ethnique à la notion de peuple, n’ont fait que respecter l’histoire des peuples germaniques en annexant la moitié Nord de la France au Reich.
Nous avons, comme la Belgique, toujours souffert de cette dichotomie entre la France saxonne et la France latine, tout comme l’Italie d’ailleurs. Les cultures, les compréhensions des rapports humains sont quasi opposées dans ces deux cultures. L’arc commerçant et entrepreneur qui s’étendait au moyen âge des plaines fertiles de l’Escaut aux Alpes contournait soigneusement une France dont les frontières s’étendaient bien moins au Nord et à l’Est qu’aujourd’hui. La Seine a bien constitué pendant des millénaires une frontière naturelle culturelle, ethnique, et même climatique.
Le débat Européen moderne entre libéraux et dirigistes, esprit entreprenarial individualiste et structure de solidarité familiale (groupe, maffia, corporatisme...), la culture du faire contre celle du verbe, reprend ce choc des cultures. Lorsque certains dénoncent l’esprit « anglo saxon » comme une force étrangère, il s’agit d’une vision ethnocentrique méditerranéenne de la France.
La Révolution Française s’est faite au nom du peuple, sans réellement définir le terme. En l’absence de cohérence ethnique, il a fallu développer la notion de Nation, unifiant des ethnies autour d’une langue et d’une territorialité mouvante. Mais 2 siècles de mixité ne peuvent effacer 2 millénaires de traditions, et les marques de cette frontière culturelle restent fortement présentes dans les territoires malgré la mobilité et l’ouverture de nos frontières au monde. Un gaulois se sent naturellement expatrié en Septimanie (territoires romains du Nord), un latin étranger Gaule.
L’entrée des territoires slaves dans l’Union Européenne apporte une nouvelle complexité culturelle, comme a pu le montrer l’Euroscepticisme de la Pologne et de la Rep. Tchèque depuis 2004.