Bel article, fantaisiste et tout, une projection toute particulière de l’Histoire. Jules Césat, Clovis, Charlemagne... En voici la suite que l’auteur n’a pas abordé.
La France ayant été rattachée à la Belgique, un flamand ex cultivateur de patates et de houblon s’installe dans une région X au sud de la Loire. Un mec courageux, avare de ses deniers, mais un peu tête carrée et avec un accent épouvantable qui faisait que, même dans le village voisin d’où il venait, on ne le comprenait pas. Mais bon, y’a du vin, de la purée de poix, des filles pas trop grasses et des terres à cultiver. Plus rassurant encore, les Arabes ont été arrêtés, définitivement arrêtés à Poitiers. Il se trouve tellement heureux là où il se trouve qu’il envoie une lettre et ses impressions à un et puis deux et puis trois copains qui suivent tous le même chemin. Ils forment un club des Flamands immigrés, se trouvent un drapeau avec un lion noir qu’ils se font le devoir d’agiter tous les mois de Juillet sur les belles routes de la douce France. Ils prospèrent parce qu’ils sont travailleurs, roublards et tiennent à maintenir leur différence, y compris avec les troupes du Général Le Pen. Un jour, ils en arrivent à représenter 8 pour cent de la population. Ils réclament le droit à l’expression, celui de porter une casquette qui leur bouffe la moitié du visage et commencent à rouspéter contre les Italiens qui viennent manger leur pain, leurs saucisses, leur hydromel. Un jour, ils se mettent à clôturer leur terrain, à exiger des lois pour eux seuls, à traiter de racistes qui ne parle pas leur langue, puis à collaborer avec les Nazis lors de la guerre de libération de l’Europe et se mettent à parcelliser leurs terrains, mais uniquement avec des compatriotes venus du Nord.
Un jour, ils passent le cap des cinquante pour cent de la population. Là, subitement, ils prennent le pouvoir, se mettent à crier « rats français, dehors ! » et installent des baraques à frites à tous les carrefours. Redevenus minoritaires parce qu’ils se sont enfin convertis à la pilule, ils se mettent à devenir de plus en plus agressifs, de plus en plus intolérants, de moins en moins humains et d’ailleurs, on les reconnait avec leurs casques à pointe. Ils décident donc de se convertir au droit du sol, droit qui permet un droit de vote basé, non pas selon le principe un homme, une voix, mais proportionnel au sol occupé.
Ils gardent évidemment la majorité puisque les Français de souche qui leur ont tout vendu pour jouer au tiercé ne disent rien, les regardent comme de doux imbéciles sur le compte desquels ils se mettent à raconter des blagues à la con et dont ils envient tellement les cyclistes, les tennis-women, Gaston Lagaffe, Tintin et les schtroumpfs, surtout le Grand Schtroumpf et le schrtoumpf béta.
Leur influence devient telle qu’ils obtiennent, Dieu sait comment, la Présidence pour l’un des leurs en basant leur campagne sur la hongarisation suspecte du Président sorti-sortant. Maîtres chez eux, ils se mettent à entourer Paris d’un mur sous prétexte que ces petits cons s’obstinent à parler verlan et, dans un éclair de lucidité et de courage politique à donner en exemple aux générations futures, refusent bien évidemment de faire nommer les maires légitimement élus, sous prétexte qu’ils ont osé envoyer leur convocation électorale dans la langue du crû. Magnanimes, ils leur concèdent du bout de la langue des facilités linguistiques qu’ils compliquent ensuite tellement que les pauvres Français, s’ils avaient su, auraient mille fois préféré Besancenot, un facteur un peu timbré.
Trop tard, les potes ! Beaucoup trop tard. Pour s’en sortir, les pauvres Français qui se sentent quand même un peu cocus dans cette histoire décident d’avoir recours au recensement populaire, chose que les « sangs purs Arbeit macht kracht » interdisent d’un air outré, outrancier, d’outre-tombe pour tout dire.
Les pauvres, mettez-vous à leu place, ils venaient de constater que le mot « démocratie » n’existe pas dans leur langue ! Mais ils ont trouvé la solution : on peut discuter de tout, sauf de leurs positions...
04/05 03:31 - friedrich
03/05 15:28 - FrèreVoiture
Excellent breuvage, tel que la Rochefort, la Chimay en Wallonie.. mais la si défendue (...)
03/05 09:35 - LeGus
@non666, Gardez votre mépris, d’où je viens... ma seule patrie c’est ma langue (...)
03/05 08:51 - titi
« Le rêve italien »... c’est une de mes théorie préférée que je dérive en un récent « (...)
02/05 21:47 - Defrance
Ca au moins, c’est bien vrai et pas seulement Belge ! Il faut copier mon idée et créer un (...)
02/05 21:39 - Defrance
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