Le problème du gugus de Nantes c’est (entre autres choses) son incohérence : ou alors il assume sa polygamie rituelle, se drapant dans la nécessité religieuse, ou alors c’est un Français qui a des maîtresses. Sa déclaration officielle, brandissant ses « maîtresses » contrevient déjà à l’Islam ; et quand il les aurait épousées religieusement, les traiter en public de « maîtresses », outre l’injure, serait l’équivalent d’une répudiation, à en croire une association musulmane qui a porté plainte contre lui.
S’il y a contradiction chez Ramadan, c’est qu’il ne peut en être autrement. D’abord parce que l’Islam est forcément « panislamique », car ignorant les clivages de nation et de race ; et parce que dans le cadre spécifiquement européen la laïcité officielle dissimule une réalité têtue - l’Europe est culturemment chrétienne comme la Turquie, officiellement laïque elle aussi, est culturellement musulmane. Or, cette double nature (laïcité officielle, fond culturel chrétien) se heurte aux prétentions de visibilité de toutes les minorités religieuses, autant juives que musulmanes.
Pour couronner le tout, Ramadan endosse volontiers le rôle de l’intellectuel médiatique, comme, en son temps, BHL et d’autres. Il y a une réflexion plus ou moins profonde, et puis il y a la nécessité de s’afficher pour ou contre sur fond de tel ou tel conflit emblématique, où l’on prend des postures par rapport à des symboles, des mots-clés, des « pitchs ».