Article intéressant qui interroge sans langue de bois ce qui malheureusement émerge de la perception de l’art contemporain : goût pour le kitsch, le scandaleux, le morbide, la pédagogie, l’anticonformisme obligé.
Je crois que cela pollue et éloigne durablement le public de toute la production artistique actuelle, qui n’est heureusement pas faite que de cela.
Vous dites que forcement un élève des beaux arts sait fabriquer une belle image, je me rappelle qu’il y a vingt ans il était difficile de trouver quelqu’un aux Beaux Arts capable de vous enseigner juste des rudiments de technique de peinture !
Je crois malheureusement que la peinture est décrédibilisée, parce que elle suppose ce minimum de technique, et que sa pratique met rapidement l’étudiant devant des difficultés que peu sont prêts à accepter. Et ces difficultés ne sont pas que des savoir faire, car l’image fabriquée vous renvoie sans cesse à des incapacités qui, seulement quand elles sont transcendées peuvent vous faire accèder à une voie ( voix) singulière.
D’ailleurs cette même peinture ( jugée si ringarde à une époque) semble revenir en force dans le goût des collectionneurs et dans les galeries. Mais il faut en même temps dire que si elle arrive encore à nous intéresser c’est aussi parce que d’autres artistes ont ouvert d’autres voies, d’autres pratiques, et que les peintres en connaissance se nourrissent aussi de cela.
L’idée serait alors plus de discerner l’authenticité et la qualité de la recherche, que de tenter d’instituer une frontière entre le beau et le laid.
Pour ce qui est des prix faramineux pratiqués par ces artistes officiels, il suffit de se rappeler des prix des peintres pompiers, eux aussi exorbitants à l’époque. Qui se souvient d’eux aujourd’hui ?