Amusant, ce conflit entre générations, en fait pas si amusant que ça. Ben, tiens, même si en matière d’analyse je ne suis pas plus doué pour la sociologie que pour l’urine, je me lance.

Les « vieux », ceux nés dans les années 40/50, travaillaient 45/48 heures par semaines avec 2 ou 3, semaines de congés au départ. C’était dur pour les ouvriers et artisans. Mais il y avait de l’ESPOIR. Combien d’entre eux avec un C.E.P et du « potassage » à la maison, le soir, sont arrivés à des postes à responsabilité (les fameux contremaîtres ou ingénieurs maison), combien ont « monté » leur petite entreprise qui a prospéré. Et puis, il y avait les fonctionnaires, planqués  pour une grande part et mal payés, c’était une forme de justice, mais comme ils avaient beaucoup de temps libre, ils ont revendiqué en masse et petit à petit, ils on fait leur nid au détriment des autres, un peu comme les coucous. Les ouvriers bossaient, bossaient, des vrais Shadocks. Et quand ils avaient terminé à l’usine ou sur le chantier, ils construisaient leur maison, aidés en cela par leurs voisins qu’ils iraient aider à leur tour. Leur maison, ils ne l’ont pas trop payée avec l’inflation énorme qu’à suivi 68.

Après 68, il a fallu payer ce qu’on avait reçu, ben ouais, ce n’était pas gratos, fallait passer à la caisse, le début de la fin, quoi. Et puis 81, l’apothéose. Les gens s’y voyaient bien  dans une société idéale genre « hippie » mais en un peu plus organisée et avec le confort en plus. Ca a bien commencé : 39h, 5eme semaine de congé, retraite à 60 ans… Enfin tout un tas de trucs, genre Père Noël, le problème c’est qu’on n’a jamais su comment les payer, et aujourd’hui encore, on ne sait toujours pas. Alors pour compenser, les usines on foutu le camp, les salaires ont baissé, les jeunes ont cru qu’en allant 10 ans de plus à l’école que leurs parents ça suffirait pour ne pas avoir à se salir les mains et de se présenter dans une boîte  pour avoir un job grassement payé et en fait, ils ont découvert le chômage, massif. Au début le chômage c’était, certes un peu angoissant, mais surtout vachement bien payé, y’avait encore du pognon dans les caisses.

Et tout le monde de déchanter. Aujourd’hui on se regarde en chien de faïence. Celui qu’à un peu, fait comme celui qu’a beaucoup, il s’y accroche. Celui qu’a rien et qui des fois n’a rien fait pour avoir quelque chose, y voudrait bien leur piquer. Et puis y’a celui qui se démène ou subit les événements tout ça pour 1000 Euros par mois qui n’arrangent rien bien au contraire et qui vit au jour le jour, sans ESPOIR mais avec 35 heures par semaines. Et puis y’a celui pour qui ça va pas trop mal, qui se plaint pour faire comme tout le monde (sinon ça paraîtrait suspect) et qui voudrait bien que ça dure.

Mais les gens, toujours les mêmes, y sont dans la rue à gueuler « touche pas à mes Z’acquis, les aut’ y peuvent payer ». Et la majorité est d’accord, c’est comme quand on lui dit « êtes vous d’accord pour vivre beau, longtemps, riche et en bonne santé ? », y sont d’accord aussi.

Au fait les jeunes, je sais pas si le travail c’est la santé, mais si vous avez 75 ans de vie et 40 ans de travail à raison de 35 heures par semaine, vous aurez travaillé moins de 10% de votre temps de vie, c’est pour ça que c’est dur à financer. Faut toujours relativiser.