en réponse à l’auteur petit texte issu de ce site : http://obouba.over-blog.com/article-4788833.html
Le petit Nicolas S. a tiré comme sujet « comment relancer la croissance économique de la France ? ».
Voilà sa réponse...
Si la croissance économique de la France est faible, c’est parce que les gens ne travaillent pas assez. Pour gagner plus, il faut travailler plus. Si on travaille moins, on gagne moins. C’est logique.
Mais attention, si les gens ne travaillent pas assez, ce n’est pas parce qu’ils sont fainéants ! Oh, bien sûr, comme dit mon copain François F., il y en a des gens fainéants qui font rien que rester dormir le matin dans leur lit en attendant que l’Etat leur donne des allocations et en rigolant de voir les autres partir travailler. Ceux là, il faut les fâcher. Mais ils ne sont pas tous comme ça les gens. Il y en a qui sont gentils et qui voudraient travailler plus pour gagner plus. Mais ils ne peuvent pas. C’est à cause des 35 heures, à cause de ce qu’ont fait les méchantes personnes qui étaient au gouvernement avant. Il faut donc laisser les gentils salariés qui travaillent dur travailler encore plus dur, comme ça les gentils chefs d’entreprises leur donneront plus d’argent parce qu’ils sont gentils.
Comme les (gentils) gens qui travaillent dur vont travailler encore plus dur, il vont gagner plus d’argent. Comme ils vont gagner plus d’argent, ils vont dépenser plus d’argent. Comme ils vont dépenser plus d’argent, les (gentilles) entreprises vont créer plus d’emploi. Et comme ça, il y aura de la croissance en France.
En conclusion, Nicolas S. a expliqué que pour que tout ça fonctionne longtemps, il fallait faire attention à ce qu’à l’école, on fasse en sorte que les élèves deviennent plus tard de gentils salariés. Alors, il ne fallait pas que les garçons portent des casquettes en classe, ni que les filles mettent des jeans taille basse (ni l’inverse d’ailleurs), et aussi que personne n’ait de portable. Il ne faut pas non plus que les élèves disent « tu » au maître, mais qu’ils se lèvent quand le maître arrive. Il faut aussi qu’ils lisent Les Fleurs du Mal et qu’ils ne brûlent pas les voitures ni les bus. Oh, bien sûr, tout le monde ne pense pas pareil, et c’est bien normal. Nicolas, lui, il trouve les gens gentils gentils, et les gens méchants, il les trouve méchants. Il comprend que d’autres trouvent les gens gentils méchants et les gens méchants gentils. Après, c’est à chacun de voir, et d’être d’accord avec qui il veut...
Bon, je vais avoir l’air rabat-joie, mais je lui ai mis 0/20 à notre Nicolas S. Avec les commentaires suivants :
Sur la première partie d’abord, je lui ai dit de s’en remettre à son cours d’histoire des faits économiques, qui montre que depuis le début du 20ème siècle, l’élévation du niveau de vie s’est accompagnée d’une diminution du temps de travail. Certes, cela ne signifie pas qu’il faille attendre automatiquement d’une baisse du temps de travail une élévation du niveau de vie, mais croire que les deux sont incompatibles est tout sauf pertinent. J’ai ajouté dans le même sens que les travaux empiriques et théoriques sur la croissance (ceci au moins depuis le modèle de Solow de 1956) démontrent clairement que l’élévation du niveau de vie se nourrit pour l’essentiel de l’effort d’investissement et du progrès technique...
Sur la deuxième partie, je l’ai renvoyé à ses cours sur la théorie des coûts de transaction, qui montre qu’il existe deux modes essentiels de coordination : le marché, régulé par les prix, et la hiérarchie, régulée par l’autorité. Je l’ai renvoyé aussi à ses cours présentant les différences entre économie de marché et économie capitaliste. Pour qu’il comprenne que lorsqu’un salarié signe un contrat de travail, il passe en quelque sorte une convention de subordination. Et que c’est rarement lui qui décide des tâches qui lui sont confiées ni du nombre d’heures qu’il fera...
Sur la troisième partie, j’ai commencé par trois points d’exclamation, surpris que j’étais de voir poindre un discours keynésien sous la plume de Nicolas S. J’ai ajouté que c’était très gentils de croire que l’accroissement du pouvoir d’achat des salariés se traduirait par une croissance économique plus forte, mais encore fallait-il que les entreprises françaises veuillent et soient en mesure de répondre par un accroissement de l’offre au supplément de demande. Et donc qu’il aurait fallu consacrer au minimum une partie de son développement à l’analyse des conditions côté offre...
Quant à la conclusion... sans commentaire...
P.S. : j’ai depuis corrigé les dissertations de Jean-François C. et Patrick D., qui ont visiblement copié sur leur petit camarade à de multiples reprises (quand on pense que l’an dernier encore Jean-François n’était pas du tout copain avec Nicolas, et que maintenant ils sont inséparables dans la cours de récréation, ces deux-là...). Naturellement, ils ont obtenu la même note que Nicolas S. On me reprochera sûrement ma sévérité, on me dira que la répression ne mène à rien et que ce n’est pas en leur mettant des 0/20 qu’ils vont changer de comportement, mais moi, Monsieur (Madame), j’ai des principes, et le laxisme, je sais trop bien où ça mène : portable, casquette, jean taille basse, voiture brulée, tutoiement, ...
21/12 23:04 -
probablement que vous n’avez pas tort sur ce qui est des compromissions, trahisons et (...)
21/12 17:20 - Jade
cliquez ici pour voir l’article qui parle du canard qui a censuré les propos de noah. en (...)
21/12 15:12 - bjp
Je trouve qu’il y a beaucoup de haine d’un côté comme de l’autre du côté des (...)
20/12 19:40 - chwizz
Je n’ai pas compris votre post qui parlait de yannick noah. De quel article de quel (...)
20/12 14:55 - Jade
Ca date un peu mais voila les termes dans lesquels Noah avait parlé en imaginant que le (...)
20/12 14:14 - Jade
@ chwizz : « Mais je pense que cet électorat, pas structuré, trop divers et aux intérêts trop (...)
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