La question palestinienne est autrement plus complexe que la caricature que vous en faites,le refus de restituer les territoires et la violation permanente du droit international par Israël sont la première cause de la déliquescence « des institutions palestiniennes » et de la mise en œuvre d’une économie de prébende qui a largement profité à ceux qui ont bradé la cause de leur peuple pour quelques avantages.
Ceci dit je suis très lucide sur les errements, les erreurs,la corruption, le népotisme des responsables des mouvements révolutionnaires issus des décolonisations et ne minimise en rien leur propre responsabilité dans la faillite de leur entreprises respectives,mais force est de constater que l’occident soutient tous les tyrans pourvus que ces derniers s’alignent respectivement sur sa politique,on distribue ainsi les bons points à des régimes autoritaires tels la Tunisie ou l’Égypte du tyran Moubarak,il ne faut pas oublier non plus le rôle du Fmi et de ses politiques criminelles sur des pays déjà largement paupérisés.(politiques d’ajustement structurel).
Ce que vous refusez c’est que l’on puisse vous rappeler que les gouvernements occidentaux sont largement responsables de la situation actuelle,qui a joué les religieux contre le nationalisme séculier au moyen orient ? tous les dirigeants progressistes du tiers monde ont tous été éliminés parce qu’ils constituaient un danger pour les intérêts impérialistes (Lumumba,Mondlane,Soekarno,Allende........)le tiers monde s’est retrouvé pris dans un conflit dont les enjeux le dépassaient totalement (guerre froide).
Il suffit de lire les mémoires du général Aussaresse pour comprendre qu’en politique le cynisme domine.
Je n’ai pas tout dit « Qu’est-ce qui t’a pris d’ouvrir ta gueule ? » demande Marcel Bigeard à
son camarade de combat, le général Paul Aussaresses, ancien de la France
libre, baroudeur de légende, quand il a commencé de livrer ses
souvenirs sur la guerre d’Algérie dans son ouvrage Services spéciaux -
Algérie 1955-1957 (Éditions Pion et Perrin, 2001). En disant clairement
que oui, il avait torturé et qu’il en avait reçu l’ordre, le général
Paul Aussaresses a provoqué un beau tohu-bohu médiatique qui s’est soldé
par sa condamnation pour apologie de crimes de guerre en 2003 et sa
démission forcée de l’ordre de la Légion d’honneur. Tout le monde lui
tourne le dos, mais son témoignage en déclenche beaucoup d’autres.
Jean-Charles Deniau, qui l’avait interviewé dans son documentaire
« Paroles de tortionnaires » est retourné le voir dans sa retraite. Le
Général a bientôt 90 ans, il ne voit presque plus, il est fatigué, mais
les souvenirs de toute sa vie de soldat et d’agent secret - il a été
membre du service Action du SDECE - sont intacts, comme son humour à
froid et sa façon particulière d’énoncer les faits. Lui qui a désobéi
pour la première fois de sa vie en 2001, en brisant la loi du silence, a
décidé de ne pas « rentrer dans le rang » et de récidiver. Est-ce le
défaut de reconnaissance qui l’accable aujourd’hui, depuis que la Légion
d’honneur lui a été retirée, ou le tourment inavoué de sa conscience
qui pousse Paul Aussaresses à affirmer : Je n’ai pas tout dit ?
Répondant aux questions sans complaisance de Jean-Charles Deniau et
Madeleine Sultan, il se confie, et c’est un demi-siècle de coups tordus,
de guerre froide, de ventes d’armes, d’affaires jusqu’ici tenues
secrètes qui se dévoilent dans ce livre. Les gouvernements de droite
comme de gauche se succèdent sans que rien ne change dans un monde où
tous les coups sont permis. Paul Aussaresses répond aux questions, n’a
rien oublié et raconte : les ventes d’armes à toutes les dictatures, en
particulier à celles d’Amérique latine, sous Giscard comme sous
Mitterrand, la formation des futurs officiers tortionnaires du Chili et
d’Argentine par des instructeurs français, les opérations « homo »
(homicides) en Afrique, Klaus Barbie-Altman opérant pour l’industrie
française en toute tranquillité, en Bolivie. Enfin, ultime révélation,
Paul Aussaresses nous permet d’éclaircir un des derniers grands mystères
de la guerre d’Algérie. Pour autant, le Général a-t-il tout dit de
lui-même ? A-t-il consenti à revenir sur ces fameuses « circonstances »
qui semblent avoir, au fil d’un irrésistible processus paralysé les plis
de sa conscience ? Tout au long de ces entretiens très serrés,
Jean-Charles Deniau et Madeleine Sultan ont cherché à explorer la
question du libre-arbitre et de la responsabilité de l’officier en temps
de guerre, qui s’est posée à chaque étape de cet itinéraire sans
retour.
Cordialement.