L’Iran, pays ‘féminophobe’ élu à la Commission de la condition de la Femme !
Il s’agit des États suivants : la république démocratique du Congo, le Libéria, le Zimbabwe, la république islamique d’Iran, la Thaïlande, l’Estonie, la Géorgie, la Jamaïque, la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne.
Déjà, j’ai (peut-être à tort) un préjugé pour ce qui concerne les États africains. Je ne suis pas certaine que la femme africaine soit réellement bien traitée.
Si je ne veux pas méjuger du Libéria et du Zimbabwe, ignorant comment les femmes y sont considérées, il me semble que la république démocratique du Congo ne soit pas exempte de reproches quant à la manière dont elle se comporte avec son élément féminin si j’en crois les propos tenus le 08 mars dernier par la ministre congolaise du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Madame Marie Ange Lukiana, et dont voici un extrait :
« Je dénonce et je dis non, contre les violences morales faites à la femme, à l’enfant et à la famille, à travers les danses obscènes, les publicités obscènes, les théâtres obscènes. »
L’élection de la Thaïlande me fait tiquer et j’en donne pour raison cet article de Franck MICHEL publié l’été 2006 par Le Monde Diplomatique ; « Vers un tourisme sexuel de masse ? » et dont voici également un extrait :
« Il n’est plus rare de rencontrer, à Phuket ou à Ko Samui, pour évoquer le cas de la Thaïlande, un routard occidental avec, à l’arrière de sa moto ou accrochée à son bras, une « girlfriend », appellation officielle et plus acceptable de la prostituée, qu’il a louée à la semaine ou au mois.. »
Mais si les gouvernement de ces États susnommés ont, au moins, le mérite de faire des efforts pour améliorer cette situation, ce qui par contre est incompréhensible, ce qui me choque profondément, ce qui me fait douter de la santé mentale des membres de l’ECOSOC, c’est l’élection de la république islamique d’Iran à la Commission de la commission de la Femme.
Je ne suis pas islamophobe et ce n’est pas le fait que l’Iran soit une république islamique qui me scandalise.
Le statut de la femme tel qu’il est régi par les règles du droit musulman dans tous les pays musulmans, la Turquie exceptée, ne me gêne pas qui ne diffère pas beaucoup, à mon avis des règles républicaines françaises si elles sont bien telles que j’en ai eu connaissance :
Selon les règles du droit musulman :
• La femme a le droit d’être prise en charge au niveau de l’alimentation, de l’habillement, du logement, de la santé. Son mari doit lui accorder la préférence sur toute autre personne. Par exemple, la prise en charge financière de l’épouse passe avant celle des parents, lorsque le mari n’a pas les moyens de s’occuper des deux. Le mari doit traiter sa femme avec douceur et remplir son rôle de chef de famille de manière pédagogique.
Selon nos règles républicaines françaises :
• Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours et assistance. Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille, ils pourvoient à l’éducation des enfants et préparent leur avenir. Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux aux charges du mariage, ils y contribuent à proportion de leurs facultés respectives. Les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie.
Certes, dans le droit musulman, la femme fait figure d’assistée mais combien de femmes républicaines françaises aimeraient bien être un peu plus assistées par leur époux (lol) ?
Non ce qui me révolte dans l’élection de l’Iran à la Commission de la commission de la Femme, ce n’est pas qu’il s’agisse d’une république islamique, ce qui me scandalise c’est que l’Iran est indigne de ce poste, qui traite les femmes de manière honteuse.
Pour peu qu’on cherche sur le Net, on y trouve cette dénonciation, le 1er décembre 2009, sur le site de l’Association des femmes iraniennes en France : « Arrêtée à la suite des protestations postélectorales, l’étudiante militante Atefeh Nabavi est la première femme à être condamnée à une peine de prison.
La 12ème chambre du tribunal révolutionnaire l’a condamnée à quatre ans de prison pour ‘trouble à l’ordre public’ et ‘rassemblement et conspiration contre le gouvernement en participant à des manifestations illégales’.
Pendant les 95 jours de sa détention, elle a été soumise à des tortures physiques et psychologiques, selon les membres de sa famille. »
Faut il rappeler le message de Neda Agha Soltan (étudiante iranienne tuée par balles à l’âge de 26 ans qui a agonisé dans une rue de Téhéran pour avoir participé à une manifestation contre le pouvoir en juin 2009) qui a dénoncé :
« La République Islamique d’Iran est un État misogyne, l’architecte de l’apartheid entre les sexes et le responsable de trois décennies des plus odieuses formes d’abus, de discriminations et de violences contre les femmes en Iran. Une société ne peut pas être libre si les femmes ne sont pas libres. Sans le renversement du régime islamique misogyne, les femmes n’obtiendront pas leurs droits en Iran. La République Islamique doit s’en aller ! »
Faut il rappeler l’histoire de Somayeh Rashidi, militante des droits des femmes et des étudiants qui voit son domicile violé le14 décembre 2009 par des agents des forces de sécurité qui confisquent certains de ses biens, notamment un ordinateur et des notes manuscrites. Ils lui remettent une convocation lui intimant de se présenter devant la 12e chambre du tribunal révolutionnaire le 19 décembre 2009. Elle s’y rend accompagnée de son avocat mais ce dernier se voit refuser d’assister à son interrogatoire après lequel elle est arrêtée et emmenée à la prison d’Evin, à Téhéran. Pendant sa détention Somayeh Rashidi n’obtiendra jamais le droit d’entrer en contact avec un avocat. On ignore dans quelles conditions elle est libérée le 25 février 2010.
Faut il rappeler Mahboubeh Karami, connue pour défendre les droits des femmes et détenue à la prison d’Evin à Téhéran, la capitale iranienne, depuis le 2 mars.
Voir l’appel d’Amnesty International, le 12 mars 2010, qui la considère comme une prisonnière d’opinion, détenue uniquement parce qu’elle milite en faveur des droits des femmes et qui avertit : Elle risque de subir des actes de torture ou d’autres formes de mauvais traitements.
Voir l’article publié par FrontLine : http://www.frontlinedefenders.org/fr/node/1961
Plus récemment encore, voici l’extrait d’un article de Melba écrit le 29 avril sur le blog http://www.bivouac-id.com/
« Jeudi, le chef de la police de Téhéran Hossien Sajedinia a averti que toutes les femmes arborant un bronzage par le soleil seront arrêtées et emprisonnées en raison de l’atteinte à l’esprit ‘de la loi islamique’.
De même, toutes les femmes ayant des allures de mannequins ambulants seront punies. »
Et c’est ce pays là, l’Iran, que les membres de l’ECOSOC ont élu pour une durée de 4 ans à la Commission de la condition de la femme !
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