GC II/5 : 6h00 du matin. Reveil en fanfare ! Les sirènes de la ville
hurlent à l’unisson. Des avions remplissent le ciel.
Bombardiers
Heinkel111. Dornier 17 et 215, protégés par une multitude de chasseurs
Messerschmitt 109 et 110 survolent notre terrain.
Curieusement, la
ville a donné l’alerte mais nous n’avons pas eu un coup de téléphone de
l’état major ou de qui que ce soit. Les lignes de guet n’ont pas
fonctionné. Des chapelets de bombes creusent d’énormes cratères. Le
Mordan a du bon. Ses murailles épaisses sont une protection efficace
contre ce déluge d’acier. Seul le sol tremble et de larges plaques de
ciment s’écrasent au sol.
Nos avions, judicieusement répartis en
bordure du terrain et bien camouflés par les mécanos, sont intacts.
Sidérés, les pilotes des patrouilles d’alerte sont aux premières loges.
La formation ennemie, son chargement largué, fait demi-tour.
Chacun
se précipite pour évaluer les dégats. Ils sont pratiquement nuls, si
l’on excepte les trous de bombe qui parsèment le terrain. Seule, une
large bande le long de la route est utilisable pour le décollage.
Les
cratères sont aussitôt balisés afin qu’un avion, en roulage, ne capote
dedans.Nous sommes déjà dans les carlingues, attendant un ordre de
décollage qui ne saurait tarder, espérons-nous.
Le commandant Hugues,
au contraire, reçoit des directives formelles qui le laissent pantois.
-Interdiction
de décoller. Attendez mes ordres. Soyez prêts, intime le commandant de
la ZOE.
-Attendre quoi ! hurle Hugues dans le combiné. Nous sommes
prêts depuis longtemps ! Il y a trois minutes, les fritz étaient sur
notre tête ! Que font les transmissions ? Notre terrain a été bombardé. De
quoi ai-je l’air, je vous le demande, mon général !
Jamis nous
n’avons vu notre chef dans une telle colère !
-Silence, Hugues ! Je
sais ce que je fais !
-Je n’en suis pas si sûr !
Ulcéré, Hugues
raccroche. Il murmure entre ses dents, pour lui-même :
-Même dans les
coups les plus durs, en 17, je n’ai vu une telle incurie.(21)
Vers 15h00, une douzaine de He111 ont bombardé le terrain du Mordan et
la gare de Toul, sans qu’aucun ordre de décollage ne soit donné.
Dendant ce temps, Nancy était sérieusement bombardée pour la troisième
fois de la journée.
Vers 17h00, arrive enfin un ordre de
décollage pour une mission de destruction sur le Luxembourg, qui a donné
lieu à un combat avec une vingtaine de Me109. L’Adjt le Montgolfier
réclame un chasseur adverse.(38)
GC II/6 : Langlure-Vouarces.
Les bombardiers allemands passent sur le terrain et arrosent....
les champs environnants ! Les avions décollent toute la journée en
protection de terrain mais ne voient pas un seul appareil ennemi.
GC II/7 : Luxeuil Saint-Sauveur
“ Les pilotes d’alerte de la
troisième escadrille ont été surpris au lever du jour et le chef de
patrouille, alors qu’il courrait vers son avion, a même été blessé
gravement par le mitrailleur d’un bombardier ennemi arrivant au ras du
sol.
Quelques minutes après, les deux autres décollent. L’un d’eux
est presqu’immédiatement abattu ( Commandant Clicquot de Mentque) et
l’autre poursuit des avions qui lui échappent. C’est terminé pour la
réaction aérienne.
Les trois ou quatre canons de 25 mm qui défendent
le terrain ne tirent pas tout de suite. Lorsqu’ils ouvrent le feu, les
servant sont immédiatement aveuglés par les gaz de poudre car il manque
une pièce essentielle à la bouche de leurs armes.Les allemands eux les
repèrent et les attaquent aussitôt. Un coup au but sur l’un des
emplacements de tir met quasiment fin à la réaction de notre DCA légère.
Les
Heinkel 111 font alors ce qu’ils veulent, dans un ciel où personne ne
s’oppose plus à eux.
Sans se presser, comme au champ de tir, ils
passent sur le terrain à basse altitude et bombardent et mitraillent
tout ce qui leur semble interressant, à commencer par les avions. Il
faut croire qu’ils ne sont pas très adroits puisqu’ils me ratent
d’ailleurs de peu, détruisent un ou deux avions voisins, et endommagent
légèrement nos installations. Enfin, à bout de munition, ils s’en vont
sans problème.”(ICARE n°145 témoignage de Pierre Boillot)
Dans la matinée, une patrouille commandée par le Cne Hugo a attaqué
et abattu un He111 qui s’est posé sur le ventre près de Belfort.
Dans l’après-midi, des bombardiers sont signalés en direction du
terrain et deux escadrilles (3ème et 4ème) décollent pour les
intercepter.En fait, il s’agit de Bf110, qui surprennent les MS406 : un
pilote tué (Sous-Lieutenant Collens), un autre gravement blessé à
l’oeil, un avion détruit , plusieurs autres endommagés !(9)
GC II/8 : “ A l’aube , je commande la patrouillle d’alerte. Il fait
encore nuit quand les bombardiers allemands attaquent le terrain de
Calais. Les bombes commencent à tomber et je donne l’ordre de mettre en
route mon avion et celui de mon équipier.
Je mets précipitamment
mon parachute lorsqu’un mécanicien vient me dire : ‘ Mon lieutenant, vous
pouvez l’enlever car ils ont fait la vidange’. Cela signifie que mon
avion est pulvérisé et , hélas, l’adjudant qui se trouvait dans la
carlingue pour effectuer la mise en route de même que le soldat qui
tournait la manivelle sont tués tous les deux.
Mon équipier, le
sergent Honorat, plus chanceux, réussit à décoller en slalomant à
travers les trous criblant le terrain.
Il revient en annonçant qu’il a
descendu un He111.
Première victoire et premiers tués.” (ICARE
n°156 ; Colonel Dutey-Harispe)
Trois MB152 ont été détruits, neuf
autres ont été endommagés.Le S/C Honorat a abattu un He111 en
collaboraton avec le Sgt Durand du III/1.(44)
Recupéré ici.
09/05 14:31 - Spip
Les légendes sur la défaite éclair de 40 sont encore tenaces au point de réapparaître de-ci (...)
09/05 12:37 - finael
C’est amusant comme votre récit tiré de la revue « Icare » (que j’ai également) (...)
09/05 12:30 - finael
Les témoins : les généraux et officiers de la wehrmacht, le secrétaire de Hitler, entre autres (...)
09/05 07:24 - chuppa
Facile de trouver des trahisons , faut arrêter de fumer la moquette !!!
09/05 01:50 - Philou017
GC II/5 : 6h00 du matin. Reveil en fanfare ! Les sirènes de la ville hurlent à (...)
09/05 01:32 - Philou017
Quant à « Hitler qui ne pouvait ignorer que ... » vous y étiez ? Parce que l’ensemble (...)
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