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Commentaire de Philou017

sur 10 mai 1940 : La campagne de France a eu lieu


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Philou017 Philou017 9 mai 2010 01:50

GC II/5 : 6h00 du matin. Reveil en fanfare ! Les sirènes de la ville hurlent à l’unisson. Des avions remplissent le ciel.
Bombardiers Heinkel111. Dornier 17 et 215, protégés par une multitude de chasseurs Messerschmitt 109 et 110 survolent notre terrain.
Curieusement, la ville a donné l’alerte mais nous n’avons pas eu un coup de téléphone de l’état major ou de qui que ce soit. Les lignes de guet n’ont pas fonctionné. Des chapelets de bombes creusent d’énormes cratères. Le Mordan a du bon. Ses murailles épaisses sont une protection efficace contre ce déluge d’acier. Seul le sol tremble et de larges plaques de ciment s’écrasent au sol.
Nos avions, judicieusement répartis en bordure du terrain et bien camouflés par les mécanos, sont intacts. Sidérés, les pilotes des patrouilles d’alerte sont aux premières loges. La formation ennemie, son chargement largué, fait demi-tour.
Chacun se précipite pour évaluer les dégats. Ils sont pratiquement nuls, si l’on excepte les trous de bombe qui parsèment le terrain. Seule, une large bande le long de la route est utilisable pour le décollage.
Les cratères sont aussitôt balisés afin qu’un avion, en roulage, ne capote dedans.Nous sommes déjà dans les carlingues, attendant un ordre de décollage qui ne saurait tarder, espérons-nous.
Le commandant Hugues, au contraire, reçoit des directives formelles qui le laissent pantois.
-Interdiction de décoller. Attendez mes ordres. Soyez prêts, intime le commandant de la ZOE.
-Attendre quoi ! hurle Hugues dans le combiné. Nous sommes prêts depuis longtemps ! Il y a trois minutes, les fritz étaient sur notre tête ! Que font les transmissions ? Notre terrain a été bombardé. De quoi ai-je l’air, je vous le demande, mon général !
Jamis nous n’avons vu notre chef dans une telle colère !
-Silence, Hugues ! Je sais ce que je fais !
-Je n’en suis pas si sûr !
Ulcéré, Hugues raccroche. Il murmure entre ses dents, pour lui-même :
-Même dans les coups les plus durs, en 17, je n’ai vu une telle incurie
.(21)
Vers 15h00, une douzaine de He111 ont bombardé le terrain du Mordan et la gare de Toul, sans qu’aucun ordre de décollage ne soit donné. Dendant ce temps, Nancy était sérieusement bombardée pour la troisième fois de la journée.
Vers 17h00, arrive enfin un ordre de décollage pour une mission de destruction sur le Luxembourg, qui a donné lieu à un combat avec une vingtaine de Me109. L’Adjt le Montgolfier réclame un chasseur adverse.(38)

GC II/6 : Langlure-Vouarces.
Les bombardiers allemands passent sur le terrain et arrosent.... les champs environnants ! Les avions décollent toute la journée en protection de terrain mais ne voient pas un seul appareil ennemi.

GC II/7 : Luxeuil Saint-Sauveur
“ Les pilotes d’alerte de la troisième escadrille ont été surpris au lever du jour et le chef de patrouille, alors qu’il courrait vers son avion, a même été blessé gravement par le mitrailleur d’un bombardier ennemi arrivant au ras du sol.
Quelques minutes après, les deux autres décollent. L’un d’eux est presqu’immédiatement abattu ( Commandant Clicquot de Mentque) et l’autre poursuit des avions qui lui échappent. C’est terminé pour la réaction aérienne.
Les trois ou quatre canons de 25 mm qui défendent le terrain ne tirent pas tout de suite. Lorsqu’ils ouvrent le feu, les servant sont immédiatement aveuglés par les gaz de poudre car il manque une pièce essentielle à la bouche de leurs armes.Les allemands eux les repèrent et les attaquent aussitôt. Un coup au but sur l’un des emplacements de tir met quasiment fin à la réaction de notre DCA légère.
Les Heinkel 111 font alors ce qu’ils veulent, dans un ciel où personne ne s’oppose plus à eux.
Sans se presser, comme au champ de tir, ils passent sur le terrain à basse altitude et bombardent et mitraillent tout ce qui leur semble interressant, à commencer par les avions. Il faut croire qu’ils ne sont pas très adroits puisqu’ils me ratent d’ailleurs de peu, détruisent un ou deux avions voisins, et endommagent légèrement nos installations. Enfin, à bout de munition, ils s’en vont sans problème
.”(ICARE n°145 témoignage de Pierre Boillot)
Dans la matinée, une patrouille commandée par le Cne Hugo a attaqué et abattu un He111 qui s’est posé sur le ventre près de Belfort.
Dans l’après-midi, des bombardiers sont signalés en direction du terrain et deux escadrilles (3ème et 4ème) décollent pour les intercepter.En fait, il s’agit de Bf110, qui surprennent les MS406 : un pilote tué (Sous-Lieutenant Collens), un autre gravement blessé à l’oeil, un avion détruit , plusieurs autres endommagés !(9)

GC II/8 : “ A l’aube , je commande la patrouillle d’alerte. Il fait encore nuit quand les bombardiers allemands attaquent le terrain de Calais. Les bombes commencent à tomber et je donne l’ordre de mettre en route mon avion et celui de mon équipier.
Je mets précipitamment mon parachute lorsqu’un mécanicien vient me dire : ‘ Mon lieutenant, vous pouvez l’enlever car ils ont fait la vidange’. Cela signifie que mon avion est pulvérisé et , hélas, l’adjudant qui se trouvait dans la carlingue pour effectuer la mise en route de même que le soldat qui tournait la manivelle sont tués tous les deux.
Mon équipier, le sergent Honorat, plus chanceux, réussit à décoller en slalomant à travers les trous criblant le terrain.
Il revient en annonçant qu’il a descendu un He111.
Première victoire et premiers tués.”
(ICARE n°156 ; Colonel Dutey-Harispe)
Trois MB152 ont été détruits, neuf autres ont été endommagés.Le S/C Honorat a abattu un He111 en collaboraton avec le Sgt Durand du III/1.(44)
Recupéré ici.


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