Philou,
Dans les sciences empriques (c’est-à-dire qui n’établissent pas des vérités formelles comme peuvent le faire les mathématiques), tout peut être remis en cause. Il est toujours possible d’imaginer qu’on s’est trompé quel que soit le sujet. Peut-être la Terre est-elle plate. Peut-être que la Belgique n’existe pas. Peut-être cet indien n’a-t-il jamais mangé ou bu depuis des années. Ce doute poussé à l’extrême amène au solipsisme. Rien d’autre que mon esprit n’existe. Même si ces assertions ne peuvent être formellement invalidées elles n’en demeurent pas moins hautement improbables.
Parmi les énoncés sur le monde, certains sont largement étayés par l’expérience. D’autres sont beaucoup plus improbables.
Un énoncé improbable qui remettrait en cause des pilliers de la physique nécessiterait des preuves très solides. Relater qu’un homme a été observé n’y suffirait absolument pas. Il faudrait des expériences répétées et répétables par divers chercheurs montrant comment le premier principe de la thermodynamique peut être violé.
J’affirme que cet homme n’a pas pu vivre pendant des années sans boire ni manger, comme je pourrais affirmer que vous n’allez pas gagner au loto 100 fois de suite sans tricherie. Dans les 2 cas, on peut toujours imaginer un monde où j’aurais tort, mais le risque de me tromper est tellement infinitésimal que je n’hésite pas à le prendre.
Pour l’instant, l’hypothèse d’une supercherie est infiniment plus probable que celle d’un pouvoir magique car elle nécessite moins de remises en cause de notre conception du monde.