L’Etat
veut réduire de 10% sur 3 ans ses dépenses d’intervention, qui
regroupent notamment des aides sociales comme le RSA, selon la lettre
de cadrage budgétaire pour 2011-2013 envoyée par François Fillon aux
membres du gouvernement et transmise mercredi à l’AFP par Matignon.
Confirmant une information parue dans le quotidien Les Echos, le
Premier ministre indique que « pour l’ensemble des dispositifs
d’intervention, notre objectif doit être de réaliser le même effort que
sur les dépenses de fonctionnement, soit une baisse en valeur de 10% ».
Les dépenses d’intervention désignent notamment certaines aides
publiques au développement, à l’agriculture et à l’emploi (contrats
aidés), mais aussi des prestations sociales comme l’Aide pour le
logement (APL), le Revenu de solidarité active (RSA) ou encore
l’Allocation pour adulte handicapé (AAH).
Dans le budget 2010, elles s’élèvent à 67,6 milliards d’euros.
« L’ampleur du redressement budgétaire » exige « que les dépenses
d’intervention de l’Etat soit systématiquement réexaminées », justifie
le Premier ministre. « Les dispositifs qui relèvent de règles
d’indexation automatique ou de droits acquis devront voir leurs
dépenses contenues par des réformes spécifiques », indique-t-il sans
autre précision.
M. Fillon avait annoncé la semaine dernière une série de mesures pour
enrayer l’aggravation des déficits publics comprenant notamment « un
réexamen » de ces dépenses d’intervention, mais il n’avait pas chiffré
l’ampleur de cette remise à plat.
Dans sa lettre de cadrage qu’il a signée mardi, le Premier ministre
confirme aussi vouloir poursuivre « la politique de diminution des
effectifs de l’Etat consistant à ne remplacer qu’un agent public sur
deux partant à la retraite ».
Un effort sur les effectifs sera généralisé aux « opérateurs » de
l’Etat (Météo France, CNRS, Pôle emploi, etc.) « auxquels des efforts
équivalents seront demandés, soit une diminution de 1,5% chaque année
de leurs emplois », poursuit M. Fillon.
Il répète en outre vouloir réaliser un programme de « 5 milliards
d’euros d’économie en deux ans », précisant attendre des membres du
gouvernement leur « mobilisation personnelle » ainsi que « des
propositions en matière d’évolution ou de suppression de dépenses
fiscales ou de niches sociales ».