Eh bien si, l’auteur répond quand on l’interpelle directement ! Donc @Grasyop, voici ce que j’ai envie de dire. « Moraline » est un terme que je reprends à Nietzsche, et qui me paraît bien convenir à l’usage social qui est généralement fait du discours éthique (commissions, chartes, labels éthiques, etc.) : comme la morphine, la moraline est destinée à nous soulager un peu, à nous donner bonne conscience en enrobant de mots généreux des initiatives sympathiques et nécessaires (action humanitaire, commerce équitable, développement durable), mais qui ne nous engagent pas vraiment à titre individuel. C’est du soin palliatif, si on veut. Ca n’a donc rien à voir avec une action réellement thérapeutique, qui attaque les problèmes à leur racine. La « médecine de l’âme », c’est autre chose : ça suppose d’abord une compréhension réelle des mécanismes qui sous-tendent nos dispositions éthique (ou non-éthiques !). Aucune moraline ne peut y suppléer. Ensuite, c’est une démarche individuelle, personnelle (bien qu’elle puisse faire l’objet d’une prise de conscience collective et d’une recherche collaborative - c’est le sens de mon article…). On décide de soi-même ; on n’a pas à attendre qu’une commission de sages émette des recommandations ou nous fournisse un cadre normatif, même si on peut prendre conseil ou inspiration chez ceux qui ont travaillé sur la question…