Lors d’une rencontre professeurs / parents d’élèves, dans un collège en fin de premier trimestre, le professeurs principal a déclaré : « Vos enfants sont nuls » (sic).
Il m’est arrivé de transmettre un savoir à plusieurs personnes. Quand une ou deux personnes ne comprennent pas, on ré-explique une fois, puis on enchaine en se disant que ces deux là ont des difficultés de comprehension.
Mais quand tout le groupe ne comprend rien, cela vient indiscutablement de l’enseignant.
Le professeur, lui, avec sa petite phrase lapidaire, s’exonérait de toute réflexion sur sa pratique. Vos enfants sont nuls, circulez, y rien à voir !
Qu’est-ce qui, dans le système actuel, pourrait remotiver ce professeur qui a peut-être été bon à un moment donné ?
Rien. Rien ne peut remettre en cause cette lassitude et cette démission.
Dans toute activité professionnelle normale, lorsqu’on a un passage à vide (ce qui arrive à tout le monde), on se fait engueuler par son patron ou ses clients. Soit ça vous recadre, soit, on va voir ailleurs (licenciement, ou perte de clientèle). C’est ce qu’on appelle la responsabilité. On est responsable devant les autres de la qualité de son travail. C’est parfois lourd à supporter, mais c’est aussi valorisant, cela rend digne.
Tant que les enseignants seront irresponsables, c’est à dire, ne supporteront pas les conséquences de leurs défaillances, ils ne pourront pas s’auto-corriger. Ils perdront petit à petit leur envie. Qu’ils fassent bien ou mal, ils n’ont ni réprimande, ni encouragement. Comme s’ils n’existaient pas socialement. Ils deviennent socialement neutres, transparents. N’importe qui, dans de telles conditions, se protègerait en accusant qui les élèves, qui le gouvernement, qui l’administration ou les parents, de ses propres échecs.