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Commentaire de Gregz

sur Rétrospective sur l'échec du RMI


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Gregz (---.---.155.245) 20 décembre 2006 19:32

Mesdames, messieurs,

Mon père est RMIste. Je le vois dans la misère, incapable de travailler (ayant subi 2 cancers d’affilé, puis une rechute après 2 ans de rémission).

Anciennement dans une situation sociale très favorable (ancien chef d’entreprise d’une boite qui a marché très fort dans les années 1980-1993), il critiquait lui aussi les RMIstes, dans mon enfance, comme étant pour la plupart des fainéants, des personnes « qui ne se lèvent pas le matin » pour reprendre une formule actuellement fot usitée dans la bouche de Monsieur Sarkozy. Il était de droite.

Et pourtant l’enchaînement des évenement l’ont amené en une dizaine d’années à évoluer vers une situation de pauvreté extrême : faillite causée par « certains évenements internationaux » - guerre en Irak, montée des fanatismes religieux - cancers, divorce, puis en fin de cycle radiation des listes des ASSEDIC, « recalculage », bref, les ingrédients habituels du cocktaîl qui mène vers l’exclusion.

Il vit maintenant du RMI, son seul revenu, 381 euros, avec lesquels il doit tant bien que mal se loger, se nourrir, et assurer quelques déplacements.

Il a compris que l’on ne choisissait pas nécessairement sa situation, et que les évenements de la vie, « des évenements qui n’arrivent qu’aux autres » naturellement, finissent par vous emporter dans le tourbillon cauchemardesque de l’appauvrissement.

Par conséquent, cette situation m’amène à nuancer le point de vue de l’auteur (qui a toutefois entièrement raison de pointer les déficiences et l’éclatement du système social français).

Non, le RMI n’est PAS, dans la majorité des cas, une trappe à pauvreté, mais au contraire le seul recours pour des personnes qui n’ont plus rien. La vision idéologique, et myope stigmatisant le RMI est dans la grande majorité des cas déconnectée de la réalité.

Je rejoins tout à fait l’idée qu’il vaut mieux 381 euros légaux, plutôt que de favoriser le développement de l’économie informelle et criminelle dans laquelle basculeraient immanquablement ces individus pour assurer leur SURVIE.

CECI DIT, je ne veux surtout pas utiliser à des fins argumentatives une situation concrète, et spécifique et la généraliser. Oui, il faut de réels mécanismes poussant les RMISTES vers la réinsertion. Et pour cela, le système actuel de recherche d’emploi et de gestion du chômage, caractérisé par un éclatement absurde, inefficace et coûteux entre l’UNEDIC et l’ANPE, les gaspillages de ces administrations, les lenteurs et leur efficacité toute relative à trouver des emplois ou des formations adaptées, sont des obstacles que le prochain gouvernement (socialiste j’espère) devra surmonter par des mesures fortes.

Au-delà même du seul système de retour à l’emploi, c’est tout le système social français, dans son éclatement qu’il faut revoir (par forcément à la baisse pour les usagers comme on l’a fait depuis 5 ans, mais plutôt en revoyant l’organisation administrative de ces administrations ou quasi-administrations). La majorité des Français, qui vivent sans avoir beosin de ces services sociaux, n’imaginement pas les complexités administratives et juridiques, les démarches ubuesques qui sont imposées par cet éclatement entre tous les services de l’action sociale (santé, chômage, vieillesse, etc...).

Il faudrait donc réfléchir de façon approfondie aux moyens de recentraliser l’information entre les services sociaux, afin de mieux guider les personnes dans le besoin d’une aide sociale. Un guichet unique qui les aide durant leurs périodes d’inactivité et les ramène sur le sentier de l’emploi pour ceux encore en age de travailler (la sitation étant différentes entre ceux approchant de la retraite, et ceux pouvant encore trouver un emploi), voilà ce dont les personnes en situation d’exclusion ont besoin.

My 2 cents...

Bien à vous.


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