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Commentaire de Antoine

sur Une vérité qui dérange


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Antoine 1er juin 2010 22:40

Tout d’abord merci de m’avoir répondu. Même si je ne suis pas d’accord avec votre démonstration et avec certaines de vos réponses (j’y réponds plus bas), sachez que j’apprécie de pouvoir échanger avec vous.
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Vous mettez en parallèle les notions « d’économie d’énergie » et « développement durable » alors que le premier n’est qu’un des moyens possibles pour faire en sorte que les hommes de cette planète puissent vivre correctement aujourd’hui et demain.

> Certes, mais comme on parle aujourd’hui essentiellement de CO2, il s’agit bien donc d’énergie. Les vraies pollutions, elles, ne rejettent guère de CO2. Par ailleurs, si on doit réduire la consommation, là encore, le moteur principal de la production est l’énergie.

>> Sans rentrer dans le débats sur les vraies/fausses pollutions, il faut noter que le développement durable implique également une composante sociale qui n’a donc rien à voir (directement) avec les énergies.

On pourrait aussi argumenter sur le fait que « économie » ne signifie pas nécessairement « suppression »

> Là, il faudra m’expliquer la subtilité. En général, économie veut dire « moins » !

>> Effectivement mais « moins » ne veut pas dire « plus ». Si vous souhaitez faire des économies d’électricité chez vous, j’imagine que vous n’allez pas couper tous vos appareils électriques : lumières, four, chauffage, chauffe-eau, etc.

et qu’en général, cela s’inscrit dans une démarche de recherches d’énergies alternatives à plus long terme puisqu’actuellement, les énergies « traditionnelles » sont en voie de raréfaction et les nouvelles énergies ne sont pas encore véritablement « propres ».

> La recherche d’énergies alternatives ? Mais on en connaît ! Le nucléaire de surgénération en tout nucléaire pour le monde entier avec les ressources connues actuellement à 10% de croissance mondiale par an nous donne 6700 ans devant nous ! Allez visiter le site du CEA vous aurez plus de détails...

>> Je suis d’accord sur le fond mais peut-être que l’exemple du nucléaire et en particulier le nucléaire de surgénaration n’est pas évident : gestion des déchets, risques, difficultés de fonctionnement, coût astronomiques (par exemple, superphénix aurait couté 9 milliards d’euros).

On pourrait aussi discuter du choix de votre poste d’économie pour le moins curieux. Pourquoi ne pas avoir parlé de transport ou d’industrie par exemple ?

> Parce que ce n’est pas une occupation humaine primaire. Si on parle de l’industrie, il faut tenir compte de celle qui est liée aux loisirs et cela représente, évaluation personnelle, je vous l’accorde, environ 50% de l’activité humaine.

Pourquoi parler de presse (encore « significative » selon vous dans la vie des français malgré leurs problèmes actuels ?)

> Car c’est un indicateur d’activité comme on dit.

et du sport et faire un amalgame en parlant ensuite de « loisirs » ?

> Parce que le sport représente une partie non-négligeable des loisirs

>> Oui sur le fond (le sport est un loisir) mais sur la forme, vous ne pouvez pas faire de raccourci sans un minimum d’arguments (vous dîtes vous-même « non négligeable » et donc non quantifié, de toute façon extrèmement difficile à faire du fait de la diversité des loisirs disponibles aujourd’hui).

Pourquoi argumenter sur la « suppression » du sport en parlant de la présence de quelques supporters idiots ?

> Pour souligner le caractère néfaste du sport spectacle qui n’est même pas à démontrer.

>> Encore une fois, je vous rejoins sur le fond mais ce qui ne gêne beaucoup ce sont les raccourcis : oui dans certains cas, le sport « spectacle » peut ne pas être une bonne chose mais pour autant faut-il englober tous les sports sous prétextes que dans certains (le football principalement), à certaines occasions et pour certains clubs, il peut y avoir de temps en temps des débordements ? Faut-il pénaliser tout le monde sous prétexte qu’une toute petite minorité est idiote ?

Comment peut-on dire qu’il y a 50% des informations sur l’ensemble parlant de sport quand il est si simple de voir le nombre de journaux consacrés aux sports, le nombre de pages d’un journal national, le nombre de minutes dans un journal télévisé ou le nombre d’heures de retransmission ? Comment évaluez-vous à 50% de l’énergie mondiale, ce que vous appelez « l’activité de loisir » (qui donc maintenant n’est plus sport à proprement parlé) ?

> C’est mon estimation, 50%, mais le but de l’article est de dire que c’est un poste important sur lequel il vaut la peine de faire des économies, si vous avez bien lu l’introduction de l’article.

>> J’ai bien saisie l’objet de l’article mais c’est le « 50% » issu d’un calcul inconnu et entrainant une conclusion pour le moins définitive sans la moindre nuance quant à de possibles implications sur la vie des gens ou leurs morals.

Si ce n’est pas simplement une erreur, cela devient malhonnête.

> Je vous laisse la responsabilité de ces propos.

Et donc la conclusion est que puisque supprimer les loisirs, étant démontré qu’il est LE moyen ultime de faire des économies d’énergie, n’est pas possible (et « pourquoi pas ? » serait-on tenter de dire si on vous suit sur ce principe de démonstration),

> Je n’ai pas dit que ce n’est pas possible, j’ai juste dit que ce serait logique. Mais l’Homme est-il réellement prêt à le faire même si c’est sa survie qui est en jeu ?

>> C’est effectivement l’enjeu. Au-delà du choix du moyen, est-ce que les hommes sont prêts à faire un sacrifice, quels qu’ils soient pour assurer leurs survies ? Cela n’engage que moi mais il me semble que cela passe d’abord par des explications, de l’éducation et qu’il est vrai que cela peut ressembler à du rabachage voire à de la « bien-pensance ». Il est bien-sûr mieux d’éviter cela mais pour autant le sujet (la vie donc) mérite un peu d’attention même si cela ne représente qu’une partie de la solution car au-delà des « bonnes pratiques quotidiennes qu’il serait bon d’avoir » cela peut surtout influer sur les politiques qui eux pourront prendre des résolutions adéquates.

il faut non pas arrêter de penser à faire des économies mais directement ne plus penser au développement durable et donc oublier les objectifs difficiles mais nécessaires en croyant que tout va s’arranger un beau jour...

> Oui, c’est une vue non malthusienne de l’avenir à l’inverse de ce qu’on nous sert aujourd’hui dans les médias. Cherchez bien ce qu’étaient les problèmes d’environnement à Paris au début du vingtième siècle et regardez comment ces problèmes ont été résolus. Sûrement pas avec du développement durable !

>> Effectivement mais le contexte était différent et les enjeux également... Paris n’est pas le monde et s’il y a des « autorités » pour administrer la ville, cela est une autre affaire pour la planète...

Faire l’autruche et croire au prince charmant, c’est tellement mieux... quand on a 12 ans...

> Ceux qui ont 12 ans, ce sont ceux qui croient qu’ils vivront mieux et plus longtemps en faisant des économies qui seront des augmentations !

>> Si vous mettez 4 personnes en autonomie sur une station orbitale, croyez-vous qu’en en mettant 6,8,10 ou plus avec les mêmes ressources elles vivront mieux sans concertation sur leurs consommations ? Croyez-vous que l’histoire de l’île de Pâques n’est pas un bon exemple ? Croyez-vous que la baisse des stocks mondiaux de poissons va se résorber « naturellement » ?
Alors oui, croire que tout va s’arranger sans la moindre intervention est illusoire et finalement suicidaire.


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