Une vérité qui dérange
Malgré l’échec du sommet de Copenhague, le rouleau compresseur de la « bien-pensance » climatique ne s’est pas arrêté pour autant...
Cela étant acquis, faisons une hypothèse raisonnable ; celle selon laquelle l’homme gèrera son environnement rationnellement et, si nous nous en référons à ce que nous venons de subodorer, faisons l’hypothèse que l’homme gèrera l’énergie de façon rationnelle. Faisons donc un peu de prospective pour savoir comment gérer l’énergie de façon rationnelle et tirons-en toutes les conséquences que cela impose.
En bons mathématiciens, si on peut raisonnablement économiser de l’énergie, il faut le faire sur les postes importants. Par exemple, si nous pouvons faire 80% d’économies d’énergie sur un poste, pour l’humanité, qui ne représente que 0,5% de la consommation mondiale, certes, on peut le faire, mais l’impact sur le résultat final sera insignifiant. Soyons aussi, pour notre raisonnement, humanistes, au sens où, en premier lieu, les économies ne doivent pas mettre en danger la vie d’autrui. A titre d’exemple, on évitera d’économiser trop l’énergie dans les hôpitaux, voire même dans l’agriculture car on ne saurait faire disette de biens alimentaires ou de soins au prétexte d’économiser de l’énergie et rendre l’environnement plus durable. Il nous faut donc inférer, quant à l’activité humaine, quelles activités seraient à la fois significatives en termes de consommation d’énergie et non essentielles au genre humain, de façon à faire porter les économies d’énergie sur elles.
Cet exercice est extrêmement simple à faire. En effet, prenez, dans n’importe quel pays, la presse. Pour faire simple, considérons la presse écrite, mais on obtiendrait le même résultat avec l’audiovisuel, sinon pis. Cantonnons-nous à la France, pour que vous puissiez vérifier cela dès demain et croyez-moi sur parole pour les autres pays, mais vous pouvez en partie vérifier aussi sur les versions Internet des journaux étrangers. Ouvrons donc Le Figaro, Le monde, Le Parisien ou votre journal régional. Que constatons-nous ? Après les pages politiques, économiques, locales, après les petites annonces et autres avis de mariage ou de décès, on constate qu’il reste les loisirs avec une dominante sur le sport, cela constituant, en moyenne, la moitié du journal considéré. Pour autant que la presse soit représentative de l’activité humaine, on a donc une humanité qui semble être occupée à 50% environ à l’activité de loisirs[1]. A titre d’exemple, il semble que les droits primaires de télévision pour la retransmission des matchs des 5 sports majeurs sur la planète (football, rugby, tennis, cricket, golf) représentent 70 milliards d’euros annuels. Et il y a bien d’autres sports desquels l’argent est loin d’être absent (baseball, football américain, hockey sur glace, etc.). Nous avons donc trouvé là notre source d’économie : une activité qui, en première approximation, consomme 50% de l’énergie mondiale, qui n’est pas essentielle à la vie du genre humain et qui, indirectement, porte atteinte à la nature sauvage si chère à Rousseau et qui, cerise sur le gâteau, bien souvent, ranime dans les esprits des supporters, ces sentiments profonds du bon sauvage avant qu’il ne soit perverti par la société, si chers au même Jean-Jacques Rousseau.
J’en arrive ainsi au terme de ma démonstration et vous ai dévoilé, à l’instar d’autres, une vérité qui dérange vraiment, celle-là. Vous voulez du développement durable ? Commencez par supprimer les loisirs de la société !
A moins que vous ne préfériez supprimer les thuriféraires du développement durable ! Et pourquoi pas ?
[1] Quelle quantité d’énergie sera consommée lors de l’Euro de football en France en 2016 ou lors des JO de Londres en 2012 ?
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