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Commentaire de Thomas Trolljaeger

sur Wareware 2.0 : bienvenue dans le cyber-vide


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Thomas Trolljaeger Thomas Trolljaeger 21 décembre 2006 10:47

On a dit que Linux est un produit réservé aux informaticiens. C’est on ne peut plus faux. Linux est un produit qui convient à l’utilisateur Lambda, dès lors qu’il se cantonne aux tâches courantes demandées à un ordinateur (à l’exception notable de la plupart des jeux), telles la bureautique, le butinage sur la toile, voire le domaine artistique (musique, dessin...).

Par contre, je le déconseille fortement aux informaticiens non linuxiens. Vous allez me dire, c’est quoi un informaticien, hé banane ? Question légitime au vu de la diversité que cache cette appelation. Par exemple, prenons un ’gars’ chargé du déploiement de la maintenance d’un parc informatique, qui sait bricoler une appli sous access pour répondre à un besoin ponctuel, qui forme ses collègues à la plupart des progiciels utilisés dans sa boîte. Sisi il y en a encore tout plein. Ou même un ’gars’ qui fait du développement ’pro’ avec ou sans AGL (bon, généralement avec) et qui peut même éventuellement avoir installé son serveur Apache avec php et MySQL sous Linux tout seul comme un grand, avec configuration de répertoires partagés Samba pour la mise à jour de son site sans passer par un FTP (donc, ce qui suppose une certaine connaissance de la gestion des droits)... Paraîtrait qu’on en rencontre. Et enfin, j’utilise ’gars’ comme terme générique, parce qu’il y a des filles aussi, hein, j’en connais.

Bref. Les individus ci-dessus décrits, qui à bon droit prétendent au titre d’informaticien, ont au mieux une connaissance fragmentaire de Linux, acquise sur le tas. Mais les voilà confrontés à ce système d’exploitation. « Pas de problème, c’est mon boulot, je devrais y arriver », se disent-ils innocemment. Hélas, ils viennent de mettre le doigt dans un terrible engrenage qui a déja broyé d’innombrables enthousiasmes, et laissé la plupart de ses victimes pantelantes et avec un égo meurtri. Car pour se faire obéïr de la machine, ils vont devoir se gaver de moult connaissances théoriques et télécharger maints bouts de programmes, parfois obsolètes, parfois contradictoires. Investir un temps énorme en recherche sur les forums, dans la lecture de documentation, puis en expérimentations diverses. Tout ceci pour en fin de compte, dans le meilleur des cas, acquérir une connaissance fragmentaire sur un sujet restreint, qui leur permettra enfin de réaliser une opération, un aménagement ou l’implémentation d’une fonctionnalité sur un serveur qu’ils ont toutes les chances de ne jamais avoir à refaire de leur carrière. C’est un peu comme les travaux à la maison, on découvre sur le tas et on fait un truc plus ou moins bancal, et effectivement quand on a fini, on sait le faire, mais on ne le refera plus jamais.

Enfin. Il est quand même des individus qui à force de volonté ou d’entêtement parviendront non seulement à obtenir le résultat qu’ils souhaitent, mais seront touchés par la grâce et arriveront à s’approprier l’outil et la démarche qu’il sous-tend. On nomme ces élus les Linuxiens. Mais je ne vous en parlerai pas plus aujourd’hui, d’une part parce que je crains les représailles, d’autre part parce que je n’ai pas le temps : il faut que j’installe la bibliothèque Calendar.so sur mon nouveau serveur intranet, le code que j’avais développé ne fonctionnant plus depuis que je suis passé à une autre version de Mandrake.


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