Eh ben ! Jusqu’à 4000 € par mois ! Je dois être « moyen du dessous », à croire ce barême.
Plus sérieusement, définir une classe, et en faire un ensemble social, uniquement par l’examen de ses revenus me paraît un peu court. Le niveau culturel et la reconnaissance sociale comptent aussi. Par exemple, un(e) prostitué(e) (métier peu valorisé socialement) qui gagnera 3000 € par mois, on aura un peu de mal à le(la) classer dans la « classe moyenne », et pourtant !... Inversement, un professeur des collèges, dont nombre d’entre eux ont des revenus inférieurs au « seuil » des 1500 €, intuitivement, on le met dans cette classe moyenne.
D’autre part, l’idée même de classe « moyenne » présuppose qu’il existe au moins une classe « inférieure » (qui n’a justement pas de qualificatif propre, vous le remarquerez) et au moins une classe « supérieure ». C’est celle-ci qui me pose problème. Qui compose cette classe « du dessus » (et d’ailleurs, au-dessus de quoi ?) ? Des cas tellement hétérogènes qu’on va être obligé de subdiviser : des salariés, des rentiers, des altesses, des dirigeants (y compris politiques), des chirurgiens, des ferrailleurs, des dealers, et peut-être même des ratons laveurs !
Non, la classe sociale ne se peut pas se résumer au revenu mensuel. Ce concept de classe moyenne « par revenus » est une escroquerie intellectuelle, ou plutôt une illusion d’optique de la logique comptable. A part pour l’administration fiscale, il n’a aucun sens.
C’est pourquoi les politiques et leurs féaux, les commentateurs, qui évoquent sans cesse cette fameuse « classe » moyenne se foutent le doigt dans l’oeil. Ils devraient avouer sans vergogne se tourner vers les « revenus moyens », en évacuant la personne derrière le revenu, puisqu’apparemment, leur seule réponse à cette « classe » a été et est toujours fiscale.
Quand à savoir si cette classe qui n’existe pas est aux commandes du pays, alors là...