Lorsqu’on se donne a priori pour règle celle de l’unanimité, il ne faut pas venir chouiner a posteriori qu’une minorité puisse faire blocage. Il serait tout de même stupéfiant que les Français soient contraints à des abandons de souveraineté par le seul fait qu’une majorité d’étrangers en a décidé ainsi. Une majorité d’étrangers auxquels, d’ailleurs, on a rarement demandé leur avis par référendum.
Le TCE a été produit devant les Français. Il a été lu, commenté, débattu. Les qualités de ce texte ne sont pas apparues suffisantes pour remporter l’adhésion populaire, et au contraire, on a constaté que plus les Français lisaient le texte, plus ils étaient contre. Aucune réponse crédible ne fut apportée aux tenants du non qui soulignaient les criantes insuffisantes du TCE et réclamaient des expications. C’est à juste titre et en toute connaissance de cause que deux peuples ont refusé ce texte, et ce dans de larges majorités appuyées par d’importantes participations.
Un des principaux reproches faits au TCE, c’était l’institutionnalisation des carences démocratiques qui sont au sein des instances européennes, et qui n’étaient que marginalement améliorées par un texte qui par ailleurs, les coulait dans le béton. Et que proposez-vous pour rassurer les Européens sur la nature démocratique de l’UE ? Dire à deux peuples « vous avez voté contre, mais vous l’aurez quand même » ?
On me permettra de d’émettre quelques doutes sur l’efficacité de la démarche.
Par ailleurs, votre article laisse entrevoir une situation où deux vilains petits pays bloqueraient l’élan unanime de 25 autres nations vers un avenir radieux. La situatin est plus contrastée :
- Quinze pays ont ratifié le TCE, dont seulement deux (Espagne et Luxembourg) par référendum.
- L’Allemagne a ratifié le TCE dans un premier temps, mais cette ratification a été invalidée et son examen par la justice repoussé « aux calendes grecques » (pour l’instant donc, l’Allemagne N’A PAS RATIFIE).
- Sept pays ont suspendu ou reporté leur ratification. Dont, comme par hasard, six pays qui auraient prévu d’organiser un referendum... Parmi eux, quelques nations traditionnellement eurosceptiques, ayant peu de chances de ratifier.