Je me reconnais beaucoup dans ce qu’a écrit Georges Yang. J’ai été marié à une Camerounaise pendant un peu plus de 3 ans (dont un an et trois mois de réelle vie commune). Et bien tous les mois, il fallait envoyer « les charges » , et pour moi qui gagnait à peine plus que le smic, je me suis enterré sous les dettes. Maintenant divorcé (victime comme tant d’autres de ces mariages « gris », mon ex a suivi le scénario suivant : venir en France, pressurer le mari, faire venir sa fille, avoir son titre longue durée, puis quitter le mari), je n’ai pas encore fini de payer les dettes contractées.
Je me rappelle une anecdote. Alors qu’à Yaoundé, on préparait le mariage, j’ai dit à ma future (ex) femme : « j’ai l’impression que je vais me marier avec ta famille ». Je me rappelle encore sa réaction, c’était comme si je l’avais giflée. Elle ne comprenait pas ma réticence.
Maintenant, avec le recul, c’était tout à fait ça. Et surtout le fait navrant : quand le divorce a été prononcé, la famille africaine a fait comme si je n’avais jamais existé. Je n’ai en fait jamais existé pour eux que pour le pognon (et j’ai le coeur gros quand je dis ça). Quand je disais « ma ding wa », j’étais sincère, elle non.
Je fais de gros efforts pour m’empêcher de généraliser en disant que tous les africains sont pareils, j’ai passé des moments formidables là-bas, et comme le rappelle très justement amilcar, j’ai rencontré une chaleur dans les rapports humains qui est sans commune mesure avec ce que l’on voit ici. Mais les abus sur la solidarité, c’est vraiment trop triste...