Le pauvre Théo Klein ne reconnaîtrait plus son Crif...
"...Voilà presque une décennie que les instances exécutives du Conseil
représentatif des institutions juives de France (Crif) sont ancrées à
droite, de l’adhésion systématique à la politique sécuritaire menée par
Nicolas Sarkozy à la défense inconditionnelle des décisions du
gouvernement israélien. En l’absence de candidat porteur d’un projet
alternatif, l’élection d’un nouveau président, par l’assemblée générale,
dimanche 13 juin 2010, ne peut que confirmer la tendance. L’enjeu : une
« likoudisation », à un moment où des personnalités extérieures au Crif
tentent de faire entendre une voix discordante avec l’appel JCall.
Deux candidats sont en lice pour prendre la tête de cette fédération
regroupant une soixantaine d’associations et représentant la communauté
juive organisée. L’un, Richard Prasquier, 62 ans, cardiologue, candidat à
sa propre succession, est critiqué pour sa gestion. L’autre, Meyer
Habib, 49 ans, joaillier, élu vice-président en 2007, est à la fois un
ami et un conseiller politique revendiqué de Benyamin Netanyahou.
Le premier rappelle qu’il a « battu le pavé en 1968 » avant de
devenir « lucide » sur les questions de sécurité et déclare avoir « passé
(sa) vie à réfléchir à la Shoah et à créer des liens avec la société
civile et religieuse, notamment avec les chrétiens et autant que
possible avec les musulmans ». Le second, membre du mouvement radical
Betar dans sa jeunesse, joue la carte générationnelle – il est plus
jeune mais siège depuis plus longtemps – et met en avant sa proximité
avec « Bibi », tout en promettant de représenter l’ensemble des
courants de la communauté.
Les deux hommes ne sont apparemment pas très éloignés dans leur
positionnement à l’égard de la politique israélienne. Mais tout est
question de gradation. Après l’assaut contre la flottille pour Gaza,
l’actuel président, élu une première fois en 2007, a repris mot pour mot
la communication développée par Tsahal en mettant en cause le caractère
humanitaire du convoi arraisonné par la marine israélienne. « C’était
une riposte de légitime défense, les soldats étaient en danger de mort »,
a-t-il affirmé sur Europe
1...." (Mediapart)