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Trente œufs coûtaient sept NIS [nouveau shekel israélien, soit environ
1,83 dollar], et coûtent maintenant 14 NIS [environ 3,65 dollars] », a
dit Mahmoud Alkhor, 22 ans, propriétaire d’un magasin à Gaza.
À moins d’un changement de politique, la dépendance à l’aide humanitaire
risque d’augmenter, a averti l’UNRWA, qui fournit des moyens de
subsistance essentiels à près de 80 pour cent de la population gazaouie.
Par ailleurs, la baisse de la fourniture en électricité à Gaza dans
le cadre du blocus israélien limite les possibilités de réfrigération
et, partant, nuit aux produits maraîchers et augmente les coûts de
production, a dit le Bureau des Nations Unies pour la coordination des
affaires humanitaires (OCHA).
Des risques pour la santé
Selon les organisations humanitaires travaillant à Gaza, les produits
importés d’Égypte par les tunnels, vendus à des prix exorbitants et que
la plupart des Gazaouis ne peuvent se procurer, ne sont pas une solution
viable.
« La FAO est particulièrement préoccupée par les risques potentiels sur
la santé posés par l’importation non réglementée de bétail et de
médicaments vétérinaires de l’Égypte vers Gaza par les tunnels », a dit
Mme Leppert, qui craint de possibles maladies animales à Gaza et des
épidémies transfrontalières dans la région.
Depuis janvier 2009, les forces navales israéliennes ont limité l’accès
des bateaux de pêche de Gaza à seulement trois miles nautiques de la
côte, souvent réduits à deux miles nautiques dans les faits. Selon la
FAO, entre 2008 et 2009, la capture totale de pêche a diminué de 47 pour
cent et ne permet pas de répondre à la demande de la population
croissante de Gaza.
Cependant, d’après le Bureau israélien de la coordination du district
(DCO) de Gaza, il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza.
« Israël autorise le passage de biens essentiels, de matériaux de
construction [pour les projets des Nations Unies] et de produits pour
l’agriculture. Ainsi, Israël a permis à 15 fermiers de quitter la bande
il y a deux mois pour un programme d’éducation agricole à l’institut
Arava [d’études environnementales] », a dit le DCO. « Israël ne rationne
pas la quantité de produits importés à Gaza tant qu’ils sont sur la
liste des articles autorisés. Nous transférons également des vaccins et
d’autres produits pour le secteur agricole. Nous travaillons en
coopération avec les commerçants et les fermiers et sommes attentifs à
leurs besoins ».
Le responsable du DCO, le colonel Moshe Levi, a dit aux journalistes, le
26 mai : « Nous n’avons eu connaissance d’aucune pénurie dans quelque
domaine que ce soit et nous autorisons l’importation de nombreux
produits variés ainsi que l’exportation de produits agricoles provenant
de la bande de Gaza. Il est bien entendu interdit d’importer tout ce qui
pourrait aider le Hamas à accroître son pouvoir militaire ».