article sur les rouages évident de la (non)politique économique :
« Nous sommes tous des thatchériens » témoignait le travailliste
Peter Mandelson dans une tribune publiée en 2002 par le Times. Deux ans
plus tard, nommé commissaire au commerce, il pourra faire le même
constat au sein de la nouvelle Commission Barroso. Présidée par un
ancien maoïste converti au libéralisme, celle-ci consacre la victoire
totale du thatchérisme à la Commission européenne - comme le vante le
quotidien conservateur The Daily Telegraph [1]. Cette
victoire qui trouve ses racines dans les années 80. Les DDB se
replongent avec bonheur dans cette époque bénie du néolibéralisme
triomphant, afin de retrouver la trace des plus brillants hommes de main
de la « Dame de fer ».
...
La seconde Commission Delors marque paradoxalement le début d’un âge
d’or du néolibéralisme à Bruxelles et plus généralement en Europe, au
moment même où le leadership de la « Dame de fer » sur la scène
politique britannique s’achève. Cet âge d’or durera jusqu’à nos jours.
Les meilleurs commis de Thatcher, Sutherland au GATT puis à l’OMC, et
Brittan, à la Commission, se chargeront de mettre en application le
credo thatchérien - selon lequel l’Europe doit être un outil pour mettre
en place le libre-échange et garantir la concurrence. Avec le soutien
bienveillant de l’ERT et des milieux d’affaires.
Face à la force de frappe de la contre-révolution néolibérale, de
courageux travaillistes et socialistes – comme Peter Mandelson, ou
Pascal Lamy – rejoindront avantageusement le camp des plus forts,
prenant en marche le train du PP€ (parti de la presse et des euros) qui
file à toute allure sur les rails de la dérégulation et du
libre-échange.
Bienvenue dans les années 90…