Bonjour,
« la dame aimée est toujours mariée, et bien sûr elle ne l’est pas à celui qui en est amoureux. » Le troubadour, qui vit de l’aumône que lui rendent ceux qui l’écoutent, et va ainsi de village en village répandre sa poésie ludique, rencontre toute sa vie des quantités de femmes dont il narre les beautés et les tourmentes. Sa récompense n’est pas cette adorable beauté qui lui a sourit de sa plus belle manière mais est promise à un rustre propriétaire terrien, mais cette trainée qui se couche la dernière, enfin la première d’un certain point de vue...
« C’est là que la femme entre en scène. Objet de paix, elle met... » Sa vision de recul lui permet de voir clair dans les mécanismes sociaux qu’il dépeint avec assiduité. Nul ne peut en savoir autant que lui et sa broderie verbale est très appréciée dans les soirées qu’il théâtralise avec succès. Objet de paix, mais objet avant tout. Tout détaché qu’il est puisqu’il repars seul dès le matin avec un bon repas dans le ventre, il en est néanmoins libre de chanter dès le lendemain, la comédie de ces objets...
Quand cette femme, a connaissance, qu’elle est avant tout objet et prend sa revanche, elle se régale. La duchesse de Chartreuse http://www.alalettre.com/stendhal-oeuvres-chartreuse-de-parme.php extrait : " Antoinette
est jeune, très belle, loin de son mari... Elle séduit tout Paris, mais
ne se donne pas, par respect des conventions, pour sa réputation, pour
ses principes. C’est ainsi qu’elle s’amuse de voir le marquis de
Montriveau tomber éperdument amoureux d’elle... mais on ne se joue pas
du cœur des autres en toute impunité. "
Combien de chevaliers, qu’un seul mot d’une belle ont envoyé à cheval à travers le pays infesté de brigands, pour finir à ses pieds avec pour simple mission d’aller renverser je ne sais quel autre prétendant, lui même sis à l’autre bout de la France...Combien d’hommes, valeureux combattants, ont été mordre la poussière pour le beaux yeux d’une femme qui en fit leur objet...jamais atteinte.