Même si personnellement supprimer ce sytème social m’arrangerait bien, votre analyse est un peu simpliste, je trouve. Elle élude notamment la question de l’assurance que procure l’Etat. S’il n’y avait que le problème de la retraite, fort bien, on est à peu près sûr de ne pas de venir vieux avant l’heure. Mais pour tout le reste, il n’est pas raisonnable de ne pas s’assurer. On peut le faire en passant par le privé, mais dans ce cas, si on extrapole à partir des systèmes de santé de différents pays, cela coûte plus cher par le privé. L’Etat-providence diminue les risques, et on sait bien que les profits, comme les pertes, sont fonction du risque. Si les gens étaient capables de gérer leur vie en sachant évaluer les risques et s’en protéger, je crierais peut-être avec vous mort à l’Etat providence. Malheureusement, je crains la rationalité ne soit pas le trait le plus caractéristique des êtes humains.
Après, à moins d’être partisan d’un très cynique darwinisme social, je ne vois pas trop comment on peut se passer d’un Etat qui joue le rôle de redistributeur des richesses. Le problème se situe plutôt pour moi dans la façon de redistribuer ces richesses. Pourquoi l’effort de solidarité est quasiment exclusivement supporté par les travailleurs ? C’est cela qui n’est pas tenable à mon avis.