He bien la loi dit « élément », ce terme est suffisamment large pour englober un certain nombre de choses.
Donc il y a des éléments inconnus de la juridiction au jour du procès. Pour exemple, les jurés ne savaient pas que Gherdi existait. Or aujourd’hui on a pu l’identifier. Ceci jette un doute certain sur la culpabilité de Seznec.
Alors après, les circonvolutions de l’arrêt pour démontrer le contraire ne sont pas spécialement fines ou intéressantes, c’est du sophisme.
Quand on est impartial, on prend le dossier dans son ensemble et on examine le poids de l’élément inconnu au regard de la solidité du dossier.
Or le dossier, il ne tient pas. En effet, l’accusation dit que Seznec a tendu un guet-apens à Quémeneur dans le but d’acquérir frauduleusement la maison de Plourivo.
Le problème c’est que cela est proprement stupide attendu que Seznec ne détenait qu’une promesse de vente.
Et que pour avoir la maison de Plourivo, il fallait repasser par le notaire, et il fallait que Quémeneur signât l’acte de vente. Au-delà d’un certain délai, si la promesse n’a pas été présentée devant un notaire, elle tombe. Sans Quémeneur pas possible.
Donc Seznec avait tout intérêt sauf à la disparition du député. Alors la cour de cassation veut nous faire prendre les vessies pour des lanternes,ça marche un moment, mais il ne faut pas se moquer de nous trop longtemps.
On dit que la promesse de vente est un faux. Mais alors pourquoi Seznec vient-il à le donner aux enquêteurs ? C’est le roi des imbéciles finalement. Donc il donne une promesse de vente qui serait un faux et comme par hasard on retrouve la machine à écrire, c’est gros, excusez-moi. C’est même très très très gros. Et comme par hasard, une valise resurgit dans une gare avec l’autre exemplaire de la promesse. Encore un faux ! Ah ben mince alors, les faux se multiplient. Mais comprendre comment la promesse pouvait se transformer en vente sans Quémeneur, la cour de cassation ne répond pas. Et pour cause.
Donc vous voyez, il y avait des éléments inconnus de la juridiction qui permettaient de réouvrir le dossier (pour Dils l’élément nouveau qui a tout fait basculer, ce n’est pas la présence d’Heaulme, c’est le fait qu’il travaillait à 200 mètres du lieu du crime), et il y avait une impossibilité de mobile qui permettait de décharger la mémoire du mort.
Et c’était la seule question intéressante de ce dossier : comment faire tenir l’accusation ? Quitte à le condamner une 14ème fois, il fallait au moins faire tenir le dossier un tant soit peu, qu’il ait l’air présentable. C’est tout le contraire qui s’est produit.
Le refus de révision de Ranucci est du même tonneau, donc nous sommes habitués à ce genre de facéties. L’mportant c’est que tout cela puisse passer dans l’opinion.
Le jour où elle se retournera, je ne sais pas ce qu’il adviendra.