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Commentaire de Franz Ferdinand Von FritzenSouchern

sur François Fillon inaugure la mosquée d'Argenteuil pour mieux préparer la loi contre le voile intégral


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J’avoue avoir été un peu perdu après votre premier commentaire, car pour moi, Dieu pouvait prendre des attributs purement terrestres dans l’islam, tels que la parole (mais c’est vrai qu’Allah ne s’incarne absolument pas ni ne se manifeste en dehors de la révélation du Coran, il n’y a aucun équivalent de Dieu qui parle à Samuel, à Moïse, ou qui apparait à Ezechiel), ce qui apparait comme normal pour un chrétien ou un juif (Dieu fait ce que bon lui semble), mais serait perçu comme un manquement à sa nature divine dans l’islam, où si je vous suis cette notion de distance entre Dieu et les hommes doit être absolue et n’a jamais souffert d’exception.

 

Effectivement, on a tendance à placer l’islam comme simplement le dernier épisode du monothéisme abrahamique, après le christianisme et judaïsme et rien d’autre et on oublie généralement des différences essentielles : dont la centralité de la pure transcendance divine : qui change évidemment et le rapport au Divin et le concept même de divin. Pourtant, les exemples sont nombreux dont ceux que vous avez cité : mais aussi par exemple le fait que Allah ne se repose pas après sa création : le Divin ne peut être fatigué…bref mis à part Moïse, Kalim Allah, le seul prophète à avoir conversé avec Dieu : aucune similarité pour le reste.

 

Mais il en découle des différences radicales pour la manière dont on envisage le Coran, et proscrit totalement, à l’avance et avant même qu’elle soit proférée, toute interprétation littéraliste du texte. 

 

Effectivement puisqu’en désacralisant et en plaçant dans le Temps le texte coranique, automatiquement autant le rapport que la conception de la Loi changera : on aboutit de fait à un autre paradigme : bien entendu la thèse mutazilite ne pouvait être acceptée par les autres théologiens sunnites puisque pour eux le texte coranique étant incréé, ce que le prophète Mohamed avait prononcé était véritablement la Parole divine : identique stricto sensu à ce qui subsistait dans son Essence divine. Juwayni écrit : « L’ange Gabriel saisit la Parole de Dieu, pendant qu’il était à sa place au-dessus des sept cieux, et descendit ensuite sur la Terre (…) sans qu’il y ait déplacement de la parole même.  » cela conduit inéluctablement à la tentation littéraliste, un moment ou l’autre : puisqu’il n’y a saisie et révélation sans aucune modification, changement ni même déplacement : bref une livraison instantanée d’une parole incréée éternelle : ce qui bien entendu change la nature de la Loi autant que sa conception : un tout autre paradigme.

 


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