« Vous ne prennez date de rien du tout cher Monsieur, le PEUPLE FRANCAIS est souverain depuis 1791 ! »
Quelle aimable plaisanterie de croire à la souveraineté du peuple, quand on pense à toutes les promesses de nos chers candidats passées aux oubliettes, et inversement, à toutes les lois votées par nos chers élus et que personne du peuple ne réclame ou à défaut une minorité.
Côté promesses : du travail pour tous, un logement pour chacun, des augmentations du pouvoir d’achat, une vraie sécurité, la protection des femmes et de l’enfance, la baisse de impôts... On connaît.
Côté lois de « génération spontanée » : loi contre la peine de mort (une majorité de français reste favorable à la peine de mort ou en tout cas à une vraie « perpet »), les lois mémorielles (avait-on besoin d’en rajouter une couche sur notre triste passé de colonisateur, en particulier vis-à-vis de l’Algérie toujours en attente d’un vraie réconciliation avec le France), la loi créant le congé parental, les lois contre la copie privée des oeuvres, les lois féministes (la parité n’aurait pas à se décréter si les hommes au pouvoir avaient réellement la volonté de laisser la place qui revient naturellement aux femmes et s’ils n’ont pas cette volonté, inutile de faire une loi, elle ne sera pas respectée, ce qui est d’ailleurs le cas), la loi contre le harcellement moral qui ne rencontre pratiquement aucun cas de mise en oeuvre, les lois pour la création de logement sociaux qui contiennent l’antidote qui les anihilent : l’amende, les lois contre la discrimination qui n’est qu’un paravent...
Mais je m’écarte du sujet de Reboul. En fait il me laisse perplexe : à quoi cela sert-il de revenir sur une décision qui a confirmé que les orientations européennes en cours étaient moribondes.
Reboul fait des paris, prend des dates, est sûr et certain que... Il se gourre probablement, il ignore sans doute que des secousses aussi violentes qu’inattendues viendront modifier profondément la donne dans un sens et dans un autre. Le developpement d’un projet aussi vaste que l’édification d’un continent en nation ne répond sûrement pas pour l’essentiel à des logiques froides, des raisonnements impeccables, des analyses profondes, mais bien à des événements forts qui secouent régulièrement nos esprits et nos imaginaires. L’irrationnel est toujours le plus fort dans le combat pour la morale ou la connaissance. Et ce n’est pas l’envolée des croyances de tous accabits qui me démontrera le contraire.