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Commentaire de Halman

sur Il est dangereux de mettre le futur dans des tableurs excel


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Halman Halman 2 juillet 2010 18:07

Et Lucien, le tableur n’est pas non plus synonyme de Apple.

Dès 1952 on entend parler de « computerized spreadsheet ». Sans que l’origine en soit précisément établie.

En 1961 Richard Mattesich, professeur à Berkeley, développa en Fortran IV (langage de programmation professionnel de l’époque) un « computerized spreadsheet ». Ce programme évaluait automatiquement certaines cases et permettait des simulations. Il est le précurseur des « electronic spreadsheets » d’aujourd’hui, les « tableurs ». En anglais, un tableur s’appelle toujours « sheet ».

En 1978, Daniel Bricklin, étudiant à Harvard, devait établir des tableaux comptables pour une étude de cas sur Pepsi-Cola. Plutôt que de calculer à la main il préféra programmer « un tableau noir et une craie électroniques », selon sa propre expression. Son premier prototype, en Basic, pouvait manipuler un tableau de vingt lignes et cinq colonnes : VisiCalc
Bricklin se fit aider ensuite par Bob Frankston, du MIT. Celui-ci réécrivit le programme en assembleur et le condensa en 20 koctets pour qu’il puisse fonctionner sur un micro-ordinateur.
Ils en firent des démonstrations dans un club d’informatique universitaire, le HomeBrew. Certains comptables, lorsqu’ils virent le logiciel effectuer en quelques secondes ce qu’ils passaient à calculer à la main pendant des journées, en étaient véritablement en état de choc. Certains en avaient la parole coupée et en tremblaient pendant plusieurs minutes et achetaient sur le champs des copies de VisiCalc qu’ils installaient fébrilement dans leurs sociétés.

Littéralement le SpreadSheat était la forme informatique de la feuille de calcul du comptable.

Le tableur révolutionna l’ère de la micro informatique personnelle, de ce jour, les micro ordinateurs avec tableur intégré s’arrachèrent comme des petits pains. C’était « l’application ultime » ou « killer application » en anglais (l’application qui tue), qui propulsa l’informatique dans toutes les couches professionnelles de la planète entière.

Une des principales causes du succès du tableur est qu’avant l’ère du tableur, un comptable ou un cadre devait demander au service informatique la programmation de l’application des calculs dont ils avaient besoin. Cela prenait des mois, lorsque le projet était accepté par la hiérarchie. Avec le tableur, en quelques minutes ou quelques heures, le comptable la concevait. Cerise sur le gâteau, il s’en servait sur son ordinateur portable ou le « portait » sur disquette dans ses démonstrations et rapports, impressionnant clients, collègues et supérieurs hiérarchiques. D’où la notion de « portabilité » des documents et logiciels d’un ordinateur à l’autre, qui fut l’une des principales causes du succès des ordinateurs chez les particuliers et les entreprises.

A l’automne 1978, Daniel Fylstra, ancien du MIT et rédacteur à Byte Magazine, perçut le potentiel commercial de ce produit. Il suggéra de l’adapter à l’Apple-II ainsi qu’aux systèmes HP85 et HP87.

Mai 1979 : Software Arts présente le premier logiciel tableur : Visicalc développé par Bricklin et Frankston. 100000 exemplaires à 200 $ chaque furent vendus la première année.

Avril 1981 : Pour essayer de tirer parti de toutes les bonnes idées mises au point avec l‘Alto, Xerox commercialise le Star 8010, une machine dotée d’origine de 1 Mo de Ram, de 8 Mo de disque dur, d’une interface Ethernet, d’un écran graphique, d’une souris deux boutons, d’une imprimante laser et surtout d’une interface entièrement graphique utilisant au maximum le « Drag&Drop », le copier-coller et les menus contextuels ! Par exemple, sauvegarder un fichier ne se faisait pas en ouvrant une boite de dialogue « enregistrer » comme sur MacOS ou Windows mais systématiquement par Drag&Drop de la fenêtre du document vers la fenêtre contenant les icônes représentant les fichiers sur le disque. L’impression se faisait par Drag&Drop de la fenêtre du document vers l’imprimante.—Les applications incluses d’origine incluaient un tableur, un traitement de texte WYSIWYG (What You See Is What You Get : Ce que vous voyez est ce que vous aurez (à l’imprimante)) et un logiciel de messagerie électronique.—1981 : VISICORP lance VISION, le premier logiciel intégrant à la fois les fonctions d’un traitement de textes, d’un tableur et d’un gestionnaire de bases de données.

1981 : Michell Kapor de la société LOTUS commercialise le premier tableur pour le PC d’IBM : LOTUS 1-2-3.

Août 1982 : Microsoft commercialise un logiciel tableur Multiplan pour IBM PC et Osborne 1.

Décembre 1983 : création du mot français tableur

Mai 1985 : Microsoft lance la première version de son nouveau tableur graphique Excel pour Macintosh


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