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Accueil du site > Tribune Libre > Il est dangereux de mettre le futur dans des tableurs excel

Il est dangereux de mettre le futur dans des tableurs excel

La réponse à l’incertitude n’est pas dans les mathématiques !

Rafi Haladjian, pionnier de l’Internet en France, a écrit : « Un business n’est qu’un fragment d’un environnement plus large, un pauvre m² dans le grand tableur de l’univers, une fenêtre ouverte sur une portion de l’écosystème dans lequel il s’inscrit. Vous pouvez à la rigueur modéliser un écosystème, en suivre les évolutions. Mais il reste hasardeux d’investir dans ses comportements futurs. (…) Nous sommes ici dans l’univers déterministe hérité de Laplace, pur produit du début de l’ère industrielle. Selon cette approche mécaniste, dès lors qu’on dispose de toute l’information statistique, de l’intelligence nécessaire et de la force de calcul, il n’est pas impossible de prévoir n’importe quel événement du passé ou de l’avenir. ».(1)
 
Jean-Michel Théron, Directeur Général d’Ineo, filiale de GDF-Suez, 
a complété : « Il n’y a en effet pas de différence entre l’utilisation d’excel 
telle que je viens de la décrire et la méthode consistant, à partir de la date 
de naissance du grand-père de Guillaume II, à lui ajouter la somme de ces 
nombres, puis la somme de la somme de la somme de ces nombres, à ajouter 
le nombre sympathique et après quelques manipulations du même genre à 
trouver la date de la Première Guerre Mondiale. » (2)
 
 
Malgré ces rares prises de position, excel est bien toujours présent au 
coeur des mécanismes de réflexion sur le futur. Quel est le problème de 
cette approche ? Il peut être résumé brutalement : cette méthode est fausse 
et dangereuse.
Pourquoi fausse ?
 
- On est incapable de modéliser réellement la situation ‒‒ actuelle et de 
tenir compte de toutes les interdépendances. Au mieux, on aura une vision 
très approximative et éloignée de l’exactitude. 
 
- Il faut être extrêmement prudent sur tout exercice de prévision reposant, 
explicitement ou implicitement, sur une modélisation mathématique 
du comportement des individus. En effet, ces modélisations mathématiques 
ne tiennent pas compte du fait que les décisions reposent sur des 
processus interprétatifs ouverts et non clos.
 
- La projection de la situation actuelle vers le futur suppose que ce 
qui a sous-tendu l’évolution passée sera vrai dans le futur, ce qui reste à 
démontrer. Au mieux, il y aura de faibles déformations. Au pire, tout sera 
changé.
 
- Si par chance, dans le futur, les lois passées restent encore valables, 
comme les évolutions complexes sont régies par des lois de type chaotique, 
les approximations sur la situation initiale rendent vain l’exercice de 
prévision, au-delà du très court terme.
 
- En résumé, contrairement à ce qui est affirmé, la situation anticipée 
ne correspond pas forcément à la situation la plus probable et les scénarios 
n’encadrent pas non plus le champ des possibles.
Pourquoi dangereuse ?
- Elle fait croire le problème résolu et fait baisser la vigilance,
- On ne prête plus assez attention à ce qui se passe et émerge, car on 
pense avoir tout prévu,
 
On imagine avoir maîtrisé le risque en l’ayant ‒‒ encadré dans des 
scénarios,
- La Direction pense qu’ainsi, elle a balisé le futur.
 
Malgré cela, bon nombre de business-plans sont encore construits à 
coup de tableur Excel. Tout ce temps passé à constituer ces fausses prévisions 
est autant de temps que l’on ne passe pas à observer attentivement 
la situation actuelle et à réfléchir vraiment sur le futur.
 
 
Pire, une fois ces tableaux remplis, quelques mois plus tard, on risque 
d’oublier comment on les a constitués, ainsi que toutes les erreurs 
et approximations qui ont été faites. Il ne restera plus que les chiffres 
annoncés, chiffres qui seront devenus la vision du futur. Souvent ces 
chiffres se retrouvent ensuite dans les budgets des années à venir : alors 
que ces prévisions sont inexactes et ne sont que des construits imaginés 
et imaginaires, on évaluera la performance d’une unité ou d’un manager 
sur sa capacité à les respecter… On pourra entendre à l’occasion d’un 
comité de direction : « Tout va bien, nous sommes en avance sur nos 
prévisions ».
 
 
Ce qui se passe dans le monde réel n’a plus finalement tellement d’importance 
 : l’entreprise s’enferme progressivement dans la virtualité du 
monde qu’elle s’est construite et qu’elle a imaginée.
 
 
Arrêtons donc le plus vite possible ce mode d’approche.
 
Une précision : ceci ne vise bien sûr pas les analyses sur le passé, ni les 
calculs budgétaires. Dans ces cas, on analyse soit du certain puisque c’est 
ce qui s’est passé, soit on anticipe à un horizon de quelques mois, un an 
au maximum, c’est-à-dire en deçà de l’horizon du flou.
 
 
 
 
 
 
(1) Rafi Haladjian, Devenez beau, riche et intelligent avec PowerPoint, Excel et Word, p.22
 
(2) Jean-Michel Théron, Le Pouvoir Magique, p.47
 
 

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31 réactions à cet article    


  • morice morice 2 juillet 2010 11:16

    « Malgré cela, bon nombre de business-plans sont encore construits à 

    coup de tableur Excel. »

    et hop c’est reparti pour une belle séance de vide intersidéral et de baratin nombriliste...

    vous focalisez sur Excel alors que le problème c’est votre GARGARISME de « business-plan » : votre VOCABULAIRE nous dit que vous ne sortiez jamais de votre enfermement de « penseur » du vide : vous êtes formaté, et ça se lit.

    « Ce qui se passe dans le monde réel n’a plus finalement tellement d’importance 
     : l’entreprise s’enferme progressivement dans la virtualité du 
     
    monde qu’elle s’est construite et qu’elle a imaginée.
     
     
     
     
    Arrêtons donc le plus vite possible ce mode d’approche »

    oui, ç’est vrai : revenons à la gomme, au crayon et à la vapeur, voire au charbon. Ou mieux : revêtons des peaux de bête et faisons les business plan au fond d’une grotte avec un mur et du charbon de bois.

    Grâce à vous on apprend donc que le chasseur du néolithique ne dessinait pas des animaux à attraper comme nourriture : il faisait son business plan....

    ça s’appelle pédaler à côté de son vélo, ce que vous faites... 

    j’ai déjà vu des baratineurs vendant des formations nébuleuses, mais franchement, vous êtes l’empereur, ici.

    • morice morice 2 juillet 2010 11:39
      Malgré ces rares prises de position, excel est bien toujours présent au coeur des mécanismes de réflexion sur le futur.

       ce doit être de là que vient le mot excellent, alors.

      allez, un petit coup de main gratuit :

      Remarquez, vous pouvez vous recycler dans« l’Excel Design »

      « The success of the Excel design meant that a three chamber unit could be specifically designed for those with NO continuous 110 volt supply. First launched in 1981, the Excel NE has long been the standard toilet for those living off the grid. A 1998 redesign gave the unit a rounded look, and recessed the drum handle. »

      c’est quoi ?

      c’est ça :


      • Robert Branche Robert Branche 2 juillet 2010 12:17

        Merci pour l’intérêt constant que vous portez à mes écrits, et pour la pertinence et l’esprit d’ouverture que témoignent toujours vos commentaires. smiley


      • Halman Halman 2 juillet 2010 18:11

        Merdique comme commentaire.


      • Halman Halman 2 juillet 2010 18:12

        Merdique comme commentaire Morice.


      • morice morice 2 juillet 2010 12:20

        « Merci pour l’intérêt constant que vous portez à mes écrits, et pour la pertinence et l’esprit d’ouverture que témoignent toujours vos commentaires »


        de rien, j’adore le vent, et vous en brassez tellement.

        achetez-vous donc un cerf-volant... à défaut d’avoir....

        • bliton 2 juillet 2010 12:25

          Très sympa cette petite blague sur le néolithique.

          Merci à Robert Branche pour cet article.
          C’est une idée qui mérite peut-être d’être plus souvent évoquée.
          Rationalité et logique ne peuvent pas tout décrire.

          Avant que morice n’explose : c’est vrai que ce n’est pas avec notre imagination que l’on enverra des fusées dans l’espace.
          Mais ça ne veut pas dire qu’elle n’a aucun rôle à jouer.


          • Robert Branche Robert Branche 2 juillet 2010 12:30

            Je suis moi-même scientifique de formation et matheux (j’avais la « bosse des maths »), donc loin de moi de penser que les sciences et les maths ne servent à rien. Simplement ces dernières années, on les a laissé envahir des territoires dans lesquels elles ne s’appliquent pas...


          • herbe herbe 3 juillet 2010 09:04

            Il y a un citation :

            Celui qui ne voit comme outil qu’un marteau, voit en chaque problème un clou.

            Paul WATZLAWICK

            Même avec l’outil le plus sophistiqué à ce jour qu’est l’ordinateur il faut prendre conscience (et ça été démontré) que les problèmes dont la solution est exprimable sous la forme d’un algorithme ne constituent qu’une classe très particulière de processus intellectuels (à savoir ceux qui sont de nature calculatoire), et qu’il existe même une variété considérable de problèmes inaccessibles aux ordinateurs...



          • herbe herbe 3 juillet 2010 09:05

            « une citation » ...désolé c’est la plus voyante..


          • Gunsho Gunsho 2 juillet 2010 13:12

            Un très bon livre sur ce type de sujet : « Le Cygne noir, la puissance de l’imprévisible » par Nassim Nicholas Taleb.


            • Robert Branche Robert Branche 2 juillet 2010 14:18

              Tout à fait. Je fais d’ailleurs référence à ce livre tant dans divers articles sur mon blog, que dans mon dernier livre, « Les mers de l’incertitude ».


            • Lucien Denfer Lucien Denfer 2 juillet 2010 13:53

              « Il est dangereux de mettre le futur dans des tableurs excel »

              Vous vouliez surement parler des feuilles de calcul electroniques que l’on manipule avec un tableur et dont Excel est la version de ce type d’outil distribuée par l’éditeur mondialement connu Microsoft.

              Les mots sont importants et le principe du tableur existe depuis bien avant l’arrivée d’Excel et l’apparition de VisiCalc qui fera la renomméee de l’Apple II.

              Assimiler Excel au concept générique de tableur est soit une erreur, soit une forme de publicité déguisée pour les produits Microsoft.

              Bien à vous...


              • Robert Branche Robert Branche 2 juillet 2010 14:20

                non vraiment je ne fais pas de publicité pour Microsoft (il n’en a pas besoin), et prend effectivement le mot « Excel » comme générique des outils utilisés dans les feuilles de calcul, ce comme les 2 livres que je cite.


              • Halman Halman 2 juillet 2010 18:07

                Et Lucien, le tableur n’est pas non plus synonyme de Apple.

                Dès 1952 on entend parler de « computerized spreadsheet ». Sans que l’origine en soit précisément établie.

                En 1961 Richard Mattesich, professeur à Berkeley, développa en Fortran IV (langage de programmation professionnel de l’époque) un « computerized spreadsheet ». Ce programme évaluait automatiquement certaines cases et permettait des simulations. Il est le précurseur des « electronic spreadsheets » d’aujourd’hui, les « tableurs ». En anglais, un tableur s’appelle toujours « sheet ».

                En 1978, Daniel Bricklin, étudiant à Harvard, devait établir des tableaux comptables pour une étude de cas sur Pepsi-Cola. Plutôt que de calculer à la main il préféra programmer « un tableau noir et une craie électroniques », selon sa propre expression. Son premier prototype, en Basic, pouvait manipuler un tableau de vingt lignes et cinq colonnes : VisiCalc
                Bricklin se fit aider ensuite par Bob Frankston, du MIT. Celui-ci réécrivit le programme en assembleur et le condensa en 20 koctets pour qu’il puisse fonctionner sur un micro-ordinateur.
                Ils en firent des démonstrations dans un club d’informatique universitaire, le HomeBrew. Certains comptables, lorsqu’ils virent le logiciel effectuer en quelques secondes ce qu’ils passaient à calculer à la main pendant des journées, en étaient véritablement en état de choc. Certains en avaient la parole coupée et en tremblaient pendant plusieurs minutes et achetaient sur le champs des copies de VisiCalc qu’ils installaient fébrilement dans leurs sociétés.

                Littéralement le SpreadSheat était la forme informatique de la feuille de calcul du comptable.

                Le tableur révolutionna l’ère de la micro informatique personnelle, de ce jour, les micro ordinateurs avec tableur intégré s’arrachèrent comme des petits pains. C’était « l’application ultime » ou « killer application » en anglais (l’application qui tue), qui propulsa l’informatique dans toutes les couches professionnelles de la planète entière.

                Une des principales causes du succès du tableur est qu’avant l’ère du tableur, un comptable ou un cadre devait demander au service informatique la programmation de l’application des calculs dont ils avaient besoin. Cela prenait des mois, lorsque le projet était accepté par la hiérarchie. Avec le tableur, en quelques minutes ou quelques heures, le comptable la concevait. Cerise sur le gâteau, il s’en servait sur son ordinateur portable ou le « portait » sur disquette dans ses démonstrations et rapports, impressionnant clients, collègues et supérieurs hiérarchiques. D’où la notion de « portabilité » des documents et logiciels d’un ordinateur à l’autre, qui fut l’une des principales causes du succès des ordinateurs chez les particuliers et les entreprises.

                A l’automne 1978, Daniel Fylstra, ancien du MIT et rédacteur à Byte Magazine, perçut le potentiel commercial de ce produit. Il suggéra de l’adapter à l’Apple-II ainsi qu’aux systèmes HP85 et HP87.

                Mai 1979 : Software Arts présente le premier logiciel tableur : Visicalc développé par Bricklin et Frankston. 100000 exemplaires à 200 $ chaque furent vendus la première année.

                Avril 1981 : Pour essayer de tirer parti de toutes les bonnes idées mises au point avec l‘Alto, Xerox commercialise le Star 8010, une machine dotée d’origine de 1 Mo de Ram, de 8 Mo de disque dur, d’une interface Ethernet, d’un écran graphique, d’une souris deux boutons, d’une imprimante laser et surtout d’une interface entièrement graphique utilisant au maximum le « Drag&Drop », le copier-coller et les menus contextuels ! Par exemple, sauvegarder un fichier ne se faisait pas en ouvrant une boite de dialogue « enregistrer » comme sur MacOS ou Windows mais systématiquement par Drag&Drop de la fenêtre du document vers la fenêtre contenant les icônes représentant les fichiers sur le disque. L’impression se faisait par Drag&Drop de la fenêtre du document vers l’imprimante.—Les applications incluses d’origine incluaient un tableur, un traitement de texte WYSIWYG (What You See Is What You Get : Ce que vous voyez est ce que vous aurez (à l’imprimante)) et un logiciel de messagerie électronique.—1981 : VISICORP lance VISION, le premier logiciel intégrant à la fois les fonctions d’un traitement de textes, d’un tableur et d’un gestionnaire de bases de données.

                1981 : Michell Kapor de la société LOTUS commercialise le premier tableur pour le PC d’IBM : LOTUS 1-2-3.

                Août 1982 : Microsoft commercialise un logiciel tableur Multiplan pour IBM PC et Osborne 1.

                Décembre 1983 : création du mot français tableur

                Mai 1985 : Microsoft lance la première version de son nouveau tableur graphique Excel pour Macintosh


              • Lucien Denfer Lucien Denfer 2 juillet 2010 20:15

                Tout à fait !!

                Merci de ces précisions.


              • Lucien Denfer Lucien Denfer 2 juillet 2010 13:57

                « Il est dangereux de mettre le futur dans des tableurs excel »

                sauf si l’on dispose d’un parefeu OpenOffice...

                mdr


                • Pie 3,14 2 juillet 2010 14:02

                  Un bon article qui résume bien les impasses de la pensée prospective.
                  Celle-ci s’appuie en priorité sur des modèles mathématiques qui lui donnent un air de scientificité.

                  Je suis sidéré par la place qu’a prise la pensée prospective dans l’entreprise et plus généralement le débat public alors même que son bilan est accablant.

                  Toutes les projections se plantent systématiquement, pourtant on y consacre des sommes extravagantes et le marché est énorme.
                  Tout fonctionne comme si la boussole prospective avait remplacé la boussole religieuse qui faisait office de vision du futur il y a encore peu.


                  • Robert Branche Robert Branche 2 juillet 2010 14:23

                    Je crois qu’il faut abandonner les réflexions qui reposent sur des projections à partir du présent pour redonner sa place à la vraie prospective, qui est une réflexion qui part du futur (voir sur ce sujet mes divers articles sur mon blog, et notamment ceux liés à la notion de prévision)


                  • Ann O’Nymous 2 juillet 2010 16:12

                    « Je crois qu’il faut abandonner les réflexions qui reposent sur des projections à partir du présent pour redonner sa place à la vraie prospective, qui est une réflexion qui part du futur (voir sur ce sujet mes divers articles sur mon blog, et notamment ceux liés à la notion de prévision). »

                    J’espère que l’auteur est conscient de l’incohérence de cette affirmation.

                    • Robert Branche Robert Branche 2 juillet 2010 16:45

                      non je ne crois pas du tout que cette affirmation soit incohérente. C’est même le propos central de mon livre « Les mers de l’incertitude » (voir par exemple ce que Philippe Escande a écrit sur mon livre dans les Echos de fin mai ) et le thème de mes conférences actuelles


                    • Lucien Denfer Lucien Denfer 2 juillet 2010 20:34

                      Une réflexion qui part du futur ou une réflexion qui anticipe le futur ?

                      Vous savez l’implication d’une réflexion qui part du futur ?

                      Cela ne pourra jamais être plus qu’une réflexion qui part de ce que vous pensez être le futur. Il ne peut en être autrement tant qu’on aura pas la faculté de voyager dans le temps.

                      Les managers vendent bien du sable...


                    • nightflight nightflight 2 juillet 2010 17:36

                      J’ai trouvé cet article intéressant.

                      Je pense pour ma part que l’avenir est à la modélisation, et à un maillage des modélisations, tout en sachant que l’ensemble des connaissances semble ne pas être fini.

                      Il est vrai qu’aujourd’hui, toutes les forces vives sont orientées vers les sphères de la finance, et que l’état est bien démuni. Démuni au point d’ailleurs de ne pas s’apercevoir qu’a ne pas effectuer de bornage paramétrique de l’intervalle de variation des taux directeurs, on a foutu 3 millions de gens dehors de chez eux.

                      Merci à l’auteur


                      • Internaute Internaute 2 juillet 2010 19:08

                        Article intéressant qui m’a fait hurler jusqu’à ce que la dernière phrase remette tout en ordre. Je pense qu’il ne faut pas mélanger la modélisation en général et ce qu’on fait avec Excel principalement des budgets et autres prévision financières. En modélisation on se plante, la météo en est l’exemple quotidien mais il faut quand même reconnaître les progrès considérables qu’a fait la météo depuis 30 ans.

                        L’utilisation d’Excel est beaucoup plus amusante. Il est en effet scientifiquement ridicule que le chef se satisfasse d’être dans les prévisions mais humainement trés important. Excel, les business plan et tout ce merdier a une origine qu’il ne faut pas oublier. Ce sont les « quarters » des boîtes américaines avec leur « quarterly reports » et leurs prévisions de ventes à 3 mois. Ce cauchemard qui met sous pression tous les managers américains a fait peu à peu son apparition en France. Excel est l’outil idéal pour produire quelque-chose digne d’un vrai manager. Vous devriez aussi parler de Power-Point lequel contient déjà tous les squelettes des présentations de quarterly-reports qu’il n’y a plus qu’à « customizer » pour faire sérieux. Avec ces deux-là on est blindé.

                        Les budgets sont approuvés régulièrement par les actionnaires et descendent la hiérarchie des directions. Ensuite, peut-être que la réalité n’a plus rien à voir avec les hypothèses mais tant qu’on reste dans les budgets on n’a pas à se fendre d’une explication trés douloureuse des écarts rencontrés et cela, ce n’est pas de la modélisation, c’est du réel vécu tous les 3 mois. Donc, même si on se plante à coup sûr, on peut quand-même être satisfait de rester dans le cadre du budget.

                        Il y a surement une étude intéressante à faire sur l’impact d’Excel et de PowerPoint dans le management et ses dérices les plus évidentes.


                        • Lucien Denfer Lucien Denfer 2 juillet 2010 20:29

                          Allons y franchement

                          Excel, PowePoint, Word, Access, Project, One Note, et toute la petite famille. Ma cartier, mon frigidaire, ma porsche, la crémière et les balloches du facteur...

                          C’est vrai que tableur, logiciel de présentation, système de gestion de bases de données, gestionnaire d’informations personnelles, logiciel de gestion de projets, c’est trop complexe, on le laisse aux « jeunes communistes boutonneux ».


                        • dup 2 juillet 2010 21:31

                          les choses les plus importantes qui gouvernent nos vie ne se mesurent pas et se mettent pas en math. L’amour se mesure pas , la haine se mesure pas ,l’enthousiasme se modelisent pas , l’enthousiasme non plus , de même la générosité ou l’intelligeance. C’est un travers de hautes écoles de croire que l’on peut sortir de l’humain avec un algorithme. Îls parlent même d’inteligeance artificielle. Tant qu’on mettra pas plus d’humanité dans de concept limité et froid que sont les sciences on aura le monde hideux que nous voyons


                          • fhefhe fhefhe 3 juillet 2010 05:57

                            Les Chiffres sont aux analystes ce que les lampadaires sont aux ivrognes. : Ils fournissent bien plus un appui qu’un éclairage . (Jean Dion )


                            • herbe herbe 3 juillet 2010 08:52

                              Cher auteur,

                              Vous comprenez que j’apprécie cet article après plusieurs échanges sur des fils précédents sur le sujet justement.

                              Pour résumer l’utilisation de certains outils techniques et conceptuels donnent l’illusion du contrôle.
                              Cela rejoint ce que vous dites : "Pire, une fois ces tableaux remplis, quelques mois plus tard, on risque 

                              d’oublier comment on les a constitués, ainsi que toutes les erreurs 
                              et approximations qui ont été faites. Il ne restera plus que les chiffres 

                              annoncés, chiffres qui seront devenus la vision du futur."

                              Cette illusion est responsable de tant de dégâts.

                              On a vu dans un exemple récent dont on a aussi parlé sur un autre fil :
                              http://www.internetactu.net/2010/05/03/pdlt-powerpoint-voila-lennemi/

                              En d’autres termes il faut sans cesse veiller à ne pas se laisser abuser par le bling bling de ces présentations réductrices si séduisantes soit-elles.
                               
                              Elles ont leurs utilités, mais il faudrait simplement garder en tête l’historique de leur construction (c’est possible dans certains cas grâce aux métadonnées) et définir le cadre de l’usage (advices, disclaimer etc) .....


                              • paul mohad dhib 3 juillet 2010 12:22

                                de mon point de vue, plutot agréable, il m’apparaît que la partie du cerveau utilisée quasiment
                                en exclusivité, je l’appelle pour le moment cerveau analytique binaire, s’est reproduit dans l’ordinateur, qui si il a du courant marche constamment....+ ou -...et binaire comme oui/non ou bien sur 0/1
                                la pensée prospective , une activité parmi d’autres de ce cerveau,=l’imagination couplée avec des observations dans les domaines pratiques servant a la survie, ca c’est ma vision, projette un futur , des actions pour le futur, ces actions diverses, vont permettre dans une certaine mesure de planifier des actions, comme : l’hiver approche redescendons ou ce sera plus chaud, ou encore l’année prochaine ,si on peut, on bombarde l’Iran, voyez la palette...entre les deux, ce système binaire analytique permet de construire abris, produire de la nourriture etc etc, il est les moteurs, la science mais encore bcp plus...
                                arrive la , je me dis, oui et alors ? le cerveau qui analyse,pour moi c’est notre ego en partie, produit l’ordinateur,les techniques,les machines, il fonctionne dans le champs de la connaissance, mais LA connaissance, SA connaissance...oui et alors ?
                                alors il va se produire une première catastrophe pour l’humain, ce qu’il connaît est relatif et limite et cet ordinateur/ego le transforme en un tout absolu..par extension chaque humain devient alors un tout absolu, qui n’a aucun échange avec l’autre sauf par profit matériel ou pseudo psychologique, je dis pseudo psychologique car je suis en train de me poser la question de : y a t’il vraiment une psychologie chez l’humain ? ou nos capacités techniques ne seraient elles pas notre seule pensée active ?
                                je continu le propos, le connu relatif devient le tout absolu...cet ordi personnel est le tout croit il ,le centre de son monde qui devient le centre DU monde, la megalo commence la, nous le sommes tous donc...a des stades différents.
                                mais ce n’est pas fini, dans ses programmes automatiques annexes ,
                                 il y a le programme : conclusion personnelle automatique oui/non, ce programme est celui qui choisit , il fonctionne tout seul tout le temps, on peut le voir en nous bien sur...
                                je repose la question oui et alors ? on s’en tape !
                                ces conclusions sont nos opinions, encore une fois relative, il arrive qu’une opinion soit si justement vue qu’elle soit veritee bien sur, mais pour l’instant je laisse cela.
                                Je pose cette question : a partir de quoi va t’on conclure ? a partir d’observations neutres et objectives sans quête de résultât particulier ,avec un esprit ouvert donc, ou vais je conclure a partir d’une conclusion pre-déterminée ? si oui, il n’y a plus observation objective mais poursuite d’objectif personnel, et ici il y a aussi un gros problème, généralement ce cerveau analytique/ego cherche une sorte d’absolu sécurisé depuis qu’il a vu que sa mort est devant lui a chaque instant , il cherche le connu qui rassure, a peur du futur, cette peur devient l’origine de chaque pensée et action, l’origine de notre malheur, car en fait les humains au travers de chaque action cherchent la sécurité ultime, celle qui va échapper a la mort, et des lors ce cerveau analytique/ego ne vit plus qu’une chose, la fuite du monde reel, qui est l’inconstance permanente, avec cette mort présente a chaque seconde, il se névrose ne vivant plus le reel, mais un monde de sa création, son monde idéal ou il essaye en permanence d’oublier, d’oublier la nature de la vie qui est liée a la mort....
                                projeter alors un futur sécurisé va devenir sa seule activité quasiment inconsciente, un monde ou la fuite de sa peur est énorme,limite insupportable,ca c’est le monde ou nous vivons, c’est l’origine de tous les problèmes humains non résolus, pourquoi non résolus ? parce qu’ils ne sont pas vu , notre ego ne fait que fuir le reel...je prétends par expérience que la solution d’un probleme passe par la connaissance de son origine, rien de nouveau, le buddha en parlait il y a longtemps..
                                si analyser avec ce cerveau/ordi est la seule capacité humaine que nous ayons, alors nos sociétés ne peuvent se transformer radicalement, seulement passer du pire au moins pire, ce cerveau est si névrosé qu’il fait absolument n’importe quoi en fuite de la peur qui renforce la fuite jusqu’à devenir si obsessionnel que la névrose de ce cerveau est totale,et le délire de conquête mondiale ou de son quartier ou pseudo religieux ( attention je ne dis pas qu’il n’y a pas un +que la matière....).
                                vient de la....un cerveau qui ne comprends pas la peur ,ne peut absolument comprendre autre chose que l’appât du gain qui a pour origine le désir de l’ego d’une sécurité absolue..
                                fuite=peur=quête de sécurité maximum pour se sentir a l’abri, c’est ce que l’on croit..
                                tous les personnes impliquées dans la poursuite de biens,d’argent,de pouvoir sont ceux qui souffre le plus, la quête absolue du toujours + leur procure un peu d’oubli, mais tels des junkies ca demande une dose constante de drogue,et ces junkies du pouvoir,du politicien a l’homme d’affaire ne s’embarrassent pas des autres, perçus alors comme des « choses » binaires oui/non, ou je jette/je garde,selon que ca puisse servir..
                                nous ne illusionnons pas, nous en sommes tous la a dose + ou - gravissime...
                                Voyez vous l’impasse totale ?
                                Un jours, on peut se lever et dire assez ! va alors commencer une observation ,non pas des autres mais de soi-même, l’humain normal ne va jamais aller dans cette direction, toujours par peur, car il a peur de voir sa peur comme dans les reves de fuite, ou l’on court sans jamais pouvoir fuir, mon expérience m’a montre que , y compris dans un tel rêve on peut ne pas fuir, essayez, dans le rêve ca provoque des choses + qu’étonnantes, on peut y apprendre des choses profondes, dans les moments ou le corps est éveillé et cet ego aussi donc, est il alors possible de regarder au delà de la peur, sans la peur/fuite,cette peur qui est violence et guerre entre autre,
                                a vous de rentrer dans ce sujet, de savoir , de découvrir comment le faire si c’est possible,
                                de voir si il est possible de rester dans l’incertitude , sinon ca veut dire que toujours et encore notre peur est ce qui agit en sous main,provoquant notre monde, que l’on peut qualifier de génial, mais la il faut une dose de mensonge, et d’aveuglement total pas banale, on en est tous plutot la, la connaissance de soi, voir ce qui est vrai avec intensité est il la façon de solutionner nos problèmes avec intelligence ? as t’on une ou d’autres« capacités » non binaires,
                                non égoïstes,non analytiques etc etc etc....
                                une différence cependant entre solutionner un problème purement pratique concernant de la matière,genre robinet qui fuit, ou non pratique genre tous les matins le poids de cette vie m’écrase,le non sens et l’absurdité de celle ci me désespère etc...
                                problème technique pur il convient d’utiliser des connaissances acquises et de l’observation analytique,.... problème autre que technique il faut trouver une voie qui n’utilise pas la connaissance et la capacité d’analyse mais seulement une capacité d’observation pure, celle ci exclue tout but ,sauf celui de se dire et ce sera le seul : je veux régler ce problème..ceci est une autre capacité humaine impliquant d’être dans l’incertitude, ca implique pas de peur...car peur= fuir=je ne peux regarder....voyez vous un peu cela, ce n’est pas une idée couchée sur du papier mais une chose que je commence a voir et elle produit des effets importants qui transforment, mais ici on atteint une limite dans la communication, y aurait il une personne ne vivant que de cette façon ,sachant résoudre pacifiquement avec soi même tout problème,personne ne le fera jamais pour vous, la est notre partition personnelle...
                                ce chemin est personnel, il dépend de la dose d’acceptation de la stupidité de nos vies, du non sens de nos vies, et encore un drame des humains, notre masochisme,hélas,est important...bien avec soi même, en paix avec soi meme= en paix avec les autres tout simplement..ca ne va pas noustomber dessus sans y faire quelque chose...la est notre rôle actif non égoïste/analytique pour trouver le chemin de la bonté d’une vie..il faut aussi alors « savoir » que la souffrancepseudo-psychologique est un indicateur que nous sommes sur le mauvais chemin,comme la souffrance physique nous montre un problème physique,#nous sommes le probleme, pas l’origine de notre vie quelque soit la nature de cette origine...
                                Salutations....


                                • herbe herbe 3 juillet 2010 18:02

                                  Un point de vue intéressant pour apporter de l’eau au moulin :

                                  http://www.dedefensa.org/article-il_y_a_mystere_et_mystere_01_07_2010.html
                                  voir le paragraphe « La réflexion “supra-rationnelle” et le sacré »
                                  On y reparle de la crise fondamentale de la raison et des illusions qu’elle s’est faite sur elle même

                                  le commentaire précédent de paul mohad dhib amène un éclairage intéressant qui converge avec cet extrait :

                                  "Ces phrases, ces expressions, ces mots ne sont pas indifférents. Ils expriment des pulsions profondes, des sentiments qui renvoient à des références extérieures puissantes, suscitées par les réalités qui se découvrent ou bien qui sont introduites dans la psychologie et dans les jugements qui en découlent à cette occasion. L’être est totalement bouleversé devant le spectacle qui nous est offert, – et Dieu sait s’il nous est offert, car le système de la communication, tel qu’il est marche à plein, que nous sommes aux USA où le spectacle est garanti, que la cacophonie et le chaos des interventions grandissent encore le tintamarre qui va dans le sens de cet effroi indicible devant la destruction du monde.

                                   »La puissance de la crise conduit inévitablement à cette sorte de réaction, dans la mesure où cette crise est de plus en plus perçue, d’une façon violente et évidente à la fois, comme le produit d’un système (le système du technologisme) qui est lui-même le produit de la modernité et de la science que la raison conduit et justifie. C’est dire que, dans l’argument de révolte contre cette situation, on tend à dépasser la raison (sans l’écarter pour en faire un outil utile) pour trouver des arguments supérieurs, dits “supra-rationnels”, qui renvoient nécessairement à des appréciations transcendantales et même sacrées. La personnalisation de la Terre en un être animé dont l’aspect sacré est évident, même si la chose est exprimée avec précaution tant le terrorisme de la raison à cet égard est puissant, constitue un formidable moteur psychologique. Il balaie toutes les critiques et les querelles idéologiques, notamment autour de l’élément religieux (effectivement, quand il est utilisé par l’idéologie), pour toucher à des domaines extrêmement puissants où c’est tout l’individu, et des collectivités entières qui sont touchés dans leur substance même. C’est une évolution d’autant plus compréhensible et acceptable que, de l’autre côté, du côté des défenseurs du système, du forage dans tous les sens, de l’exploitation du pétrole, il existe également le développement d’une fureur de plus en plus supra-rationnelle, mais dans un sens contraire, que certains pourraient juger “diabolique” ou pathologique dans la mesure où cela s’accompagne d’imprécations sur la nécessité de catastrophes eschatologiques rejoignant l’idée d’Armageddon divers..."



                                  • paul mohad dhib 3 juillet 2010 19:14

                                    Salut herbe, je vais aller voir le lien
                                    arguments supérieurs ou supra rationnels qui renvoient nécessairement a des appréciations transcendantales et même sacrées....
                                    oui, en fait dans mon cas, j’ai d’abord eu des expériences « transcendantales , » hors de l’état d’esprit communément utilise par les humains...ensuite vient la compréhension de ces divers processus, éventuellement, cette compréhension n’est plus dans ce qu’on appelle la raison, elle ne peut exister avec la partie du cerveau utilisée normalement.

                                    le terrorisme de la raison,...dans ce cas oui aussi, elle est aussi la raison du plus fort, de la violence physique a défaut d’autre chose...cette raison je la vois dans la ou les logiques du processus analytique que l’on connaît tous sans le savoir, c’est avec cette capacité que l’on passe ,hélas,notre vie..,sauf exceptions, et dans ce cas les exceptions ont été,sont ou serons de l’ordre d’un buddha, et résoudre le problème de la souffrance ni en la rejetant, ni en l’acceptant, si on est lucide on voit que ca ne marche pas....
                                    -du cote des défenseurs du système il existe également le développement d’une fureur de + en + supra-ration elle dans un sens contraire....Armaghedon...
                                    pour l’instant, dans ma propre vue sur le sujet, la rationalité des système connus humains n’est pas supra-rationnelle, elle est rationnelle, pour moi ce que l’on appelle raison,rationalité,contient également cette pathologie ultra violente, la raison est analyse, être ultra rationnel me semble être au delà de l’analyse, au delà de l’ego..en clair au delà de l’affirmation de soi..l’ego qui veut aller au delà de soi , se renferme encore plus dans l’afirmation de soi je trouve.
                                    par contre je ne défendrais pas ce point de vue avec véhémence, le mot raison ne m’inspire pas, car je vois maintenant pour moi et par expérience que ce serait une conduite modérée pseudo morale de notre faculté d’analyse ,que j’appelle cerveau analytique, ou ego..
                                    voir,cf : moralisation du capitalisme....n.s 2008
                                    le sacré, j’y verrais a tort ou a raison de la pureté, un état non corrompu , authentique, qui ne peut se posséder, au delà de nos mesquineries, alors si je prends cette définition, le sacré est dans l’humain , il m’a rencontre comme plein d’autres .peu en parle, les temps orageux qui menacent aide a oser a le dire, en parler, car il y a bcp a comprendre.
                                    pour faire simple , le sacré est le tout , l’origine, étant l’origine il est partout.nulle part,incorruptible..
                                    si tout ceci est hypothèse intellectuelle intéressante cela demeure illusion, même si cela participe d’une intuition juste....
                                    l’humain est il apte au sacré ? mon expérience directe dit : oui...quand le sacré est la ,la question du sens ne se pose pas, non pas que l’on ai trouve le sens, mais on ne la pose pas, car la question du sens de la vie n’est posée que par quelqu’un qui souffre, le sacré n’est pas désir, n’est pas peur, n’est pas possession , l’humain n’est pas sacré de par son esprit, il peut être touché par ce sacrée, chance, hasard, qui sait ? pas moi....
                                    Extrait vraiment intéressant, je mets le lien en favoris et vais y retourner mais plus aujourd’hui.
                                    salut herbe, @ +
                                    ps : un peu confus, mais peu importe

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